Pope Francis during the audience to the Plenary Assembly of the Catholic Biblical Federation (FEBIC)

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« Faites l’expérience de la Parole », exhortation du pape François

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Audience aux participants à la Xème Assemblée plénière de la Fédération biblique catholique (FEBIC).

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Pour pouvoir annoncer la Parole, il faut être familier de la Bible, explique le pape François qui invite à « faire l’expérience de la Parole ».

Le pape François a reçu les participants à la Xème Assemblée plénière de la Fédération biblique catholique ce vendredi 19 juin 2015, dans la Salle du Consistoire du Palais apostolique.

Dans le discours communiqué par la Salle de presse du Saint-Siège, le pape avertit : « Pour pouvoir annoncer la Parole de vérité, nous devons avoir fait nous-mêmes l’expérience de la Parole : l’avoir écoutée, contemplée, quasiment touchée de nos mains. »

Comme recommande le  concile Vatican II, il invite à « vénérer, lire, écouter, annoncer, prêcher, étudier et diffuser la Parole de Dieu ».

Il rappelle « l’efficacité » et la « puissance » qui sont « inhérentes à la Parole de Dieu », en quelque sorte comme un antidote au volontarisme dans l’évangélisation: « Ce n’est pas nous, ni nos efforts, mais c’est l’Esprit-Saint qui agit à travers ceux qui se consacrent à la pastorale et il fait la même chose chez les auditeurs, prédisposant les uns et les autres à l’écoute de la Parole annoncée et à l’accueil du message de vie. »

Il avertit que la familiarité avec la Parole de Dieu est al condition sine qua non de l’évangélisation : « L’absence du soutien et de la vigueur de la Parole conduit à un affaiblissement des communautés chrétiennes de tradition ancienne et freine la croissance spirituelle et la ferveur missionnaire des jeunes Églises. »

Voici notre traduction intégrale de l’allocution du pape.
Discours du pape François

Chers frères et sœurs,

Je vous accueille et vous salue avec les paroles de saint Paul aux chrétiens de Philippes : « À vous, la grâce et la paix de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus Christ. Je rends grâce à mon Dieu chaque fois que je fais mémoire de vous… à cause de votre communion avec moi… pour l’annonce de l’Évangile » (Ph 1,2-5).

Je remercie de tout cœur le cardinal Tagle, nouveau président, pour les mots d’accueil qu’il m’a adressés en votre nom à tous. Et j’exprime ma reconnaissance à Mgr Paglia pour le service rendu pendant ces années à la Fédération.

Vous avez choisi pour devise de cette dixième Assemblée plénière un passage de la première Lettre de Jean : « Ce que nous avons vu et entendu, nous vous l’annonçons à vous aussi » (1 Jn 1,3). Pour pouvoir annoncer la Parole de vérité, nous devons avoir fait nous-mêmes l’expérience de la Parole : l’avoir écoutée, contemplée, quasiment touchée de nos mains (cf. 1 Jn 1,1). Les chrétiens, qui sont le « peuple acquis pour proclamer les louanges de Celui qui vous a appelés » (1 P 2,9), doivent avant tout, comme le suggère la Constitution dogmatique sur la révélation divine, Dei Verbum, vénérer, lire, écouter, annoncer, prêcher, étudier et diffuser la Parole de Dieu (cf. n. 25).

L’Église, qui proclame chaque jour la Parole et en reçoit nourriture et inspiration, devient le bénéficiaire et le témoin excellent de cette efficacité et cette puissance inhérentes à la Parole de Dieu (cf. Dei Verbum, 21). Ce n’est pas nous, ni nos efforts, mais c’est l’Esprit-Saint qui agit à travers ceux qui se consacrent à la pastorale et il fait la même chose chez les auditeurs, prédisposant les uns et les autres à l’écoute de la Parole annoncée et à l’accueil du message de vie.

En cette année du cinquantième anniversaire de la promulgation de la Constitution dogmatique sur la révélation divine, Dei Verbum, il semble plus qu’opportun que vous consacriez votre Assemblée plénière à la réflexion sur l’Écriture sainte, source d’évangélisation. Saint Jean-Paul II en 1986, vous invitait à faire une relecture attentive de Dei Verbum, en en appliquant les principes et en mettant en pratique ses recommandations. Le synode des évêques sur la Parole de Dieu dans la vie et la mission de l’Église de 2008 a représenté une autre occasion importante pour réfléchir sur son application. Aujourd’hui encore, je voudrais vous inviter à poursuivre ce travail, en mettant toujours en valeur le trésor de la Constitution conciliaire ainsi que le Magistère qui a suivi, tout en communiquant la « joie de l’Évangile » jusqu’aux extrémités de la terre, en obéissance au mandat missionnaire. « L’Église n’évangélise pas si elle ne se laisse pas continuellement évangéliser. Il est indispensable que la Parole de Dieu « devienne toujours plus le cœur de toute activité ecclésiale » (Exhort. apost. Evangelii Gaudium, 174).

Mais il y a des lieux où la Parole de Dieu n’a pas encore été proclamée ou, si elle a été proclamée, elle n’est pas accueillie comme une Parole de salut. Il y a des lieux où la Parole de Dieu est vidée de son autorité. L’absence du soutien et de la vigueur de la Parole conduit à un affaiblissement des communautés chrétiennes de tradition ancienne et freine la croissance spirituelle et la ferveur missionnaire des jeunes Églises. Nous sommes tous responsables si le message court « le risque de perdre sa fraîcheur et de ne plus avoir “le parfum de l’Évangile” » (ibid., 39). C’est pourquoi reste valide l’invitation à un engagement pastoral particulier pour faire émerger la place centrale de la Parole de Dieu dans la vie ecclésiale, encourageant à ce que la Bible soit l’âme de toute la pastorale. Nous devons faire en sorte que, dans les activités habituelles de toutes les communautés chrétiennes, dans les paroisses, dans les associations et dans les mouvements, on ait réellement à cœur la rencontre personnelle avec le Christ qui se communique à nous dans sa Parole parce que, comme nous l’enseigne saint Jérôme, « ignorer les Écritures, c’est ignorer le Christ » (Dei Verbum, 25).

La mission des serviteurs de la Parole – évêques, prêtres, religieux et laïcs – est de promouvoir et de favoriser cette rencontre, qui suscite la foi et transforme la vie ; c’est pourquoi je prie, au nom de toute l’Église, afin que vous meniez à bien votre mandat : faire en sorte que « la Parole du Seigneur poursuive sa course, et que, partout, on lui rende gloire » (2 Th 3,1), jusqu’au jour du Christ Jésus.

Que la « servante du Seigneur », qui est bienheureuse parce qu’elle « a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur » (Lc 1,45), vous accompagne ces jours-ci, comme elle a accompagné les disciples dans la première communauté, afin que vous soyez guidés par la lumière et par la force de l’Esprit-Saint.

© Traduction de Zenit, Constance Roques

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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