Europe: «Migration et identités culturelles en Europe»

Réflexion des présidents des Conférences épiscopales suisse, française et allemande

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Un symposium a réuni à Berlin, le 28 septembre 2016, les présidents des Conférences épiscopales suisse, française et allemande sur le thème «Migration et identités culturelles en Europe». Voici le communiqué diffusé en français par la Conférence des évêques de Suisse, ce 29 septembre.
Les Présidents des Conférences épiscopales suisse, française et allemande ont organisé, pour la deuxième fois, un symposium sur un débat actuel dans l’Eglise et la société. De plus, sur invitation du cardinal Reinhard Marx (Allemagne), de Mgr Georges Pontier (France) et de Mgr Charles Morerod OP (Suisse), 50 représentants du monde scientifique et du monde ecclésial, dont onze évêques, se sont réunis aujourd’hui à Berlin autour du thème « Migration et identités culturelles et religieuses en Europe. Les défis pour l’Eglise ». L’année dernière, le symposium s’était déroulé à Rome en préparation du Synode des évêques sur le mariage et la famille.
Le symposium d’aujourd’hui s’est intéressé au rapport entre migration et identité sociétale. Il a permis de mieux comprendre les évolutions durables qui touchent les couches profondes de la société et qui vont de pair avec la migration en Europe, avant de soulever des perspectives d’organisation de la société, de la politique et de l’Eglise. Quelques questions centrales constituaient le fil rouge de la discussion : Que signifie, pour les sociétés européennes, l’immigration de nombreuses personnes, notamment des régions musulmanes du monde et qu’implique cette immigration sur la vitalité de leurs racines et sur leur développement ? Comment les changements démographiques et la migration influencent-ils la compréhension des identités sociétales ? Comment organiser une cohabitation pacifique dans une société toujours plus plurielle religieusement ? Et, par-dessus tout : comment la pratique religieuse doit-elle réagir à ces évolutions pour y participer ?
Dans un exposé introductif, la politologue et professeure Catherine Wihtol de Wenden (Paris) a situé, pour le public composé de professeurs d’université, de théologiens, d’aumôniers des migrants et d’évêques, la migration contemporaine vers l’Europe dans le contexte des mouvements globaux de migration. Le professeur Heinz Bude (Cassel) a montré, par une analyse sociologique, que les modèles classiques d’intégration des migrants sont sujets à caution dans les conditions actuelles. Il a plaidé en faveur de modèles qui prennent leur source dans les principes fondamentaux de l’identité européenne. La professeure Martina Caroni (Lucerne) a éclairé la perspective du droit international public : même si le droit des migrations passe communément pour être du domaine de l’Etat national, certains principes de droit humain et de droit public international doivent aussi être respectés dans les politiques migratoires nationales. Il en ressortit clairement que les obligations internationales n’étaient qu’insuffisamment respectées dans tous les pays. Le sociologue des religions de Washington, le professeur José Casanova, a plaidé, dans son exposé, en faveur d’un Etat idéologiquement neutre, ouvert aux communautés religieuses, comme base de cohabitation des différents groupes dans la société pluraliste. M. Urs Köppel (Sursee), ancien directeur national de la pastorale des migrants en Suisse, a esquissé les champs d’action pastoraux et caritatifs que les phénomènes migratoires actuels ouvrent à l’Eglise.
Des déclarations conclusives des trois présidents des conférences épiscopales, le cardinal Reinhard Marx, Mgr Georges Pontier et Mgr Charles Morerod OP, il ressort que : « Lorsque nous abordons les questions de la migration, nous parlons d’un sujet qui touche la conception que nous avons de notre foi et de notre Eglise. Dans tout homme qui cherche protection chez nous, nous reconnaissons l’image de Dieu. Il est indiscutable que des solutions différenciées doivent être trouvées dans chaque pays en sachant toutefois que le respect de la dignité humaine est un principe non négociable. Le thème de la migration restera à l’ordre du jour de nos sociétés et de l’Eglise durant toutes ces prochaines décennies. »

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Rédaction

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