« Là où il y a des enfants et des jeunes, il y a beaucoup de sacrifices, mais il y a surtout de l’avenir, de la joie et de l’espérance »: le pape François rend hommage aux familles et au travail des soeurs de Mère Teresa à Tallinn, la capitale de l’Estonie. Il y voit le témoignage « d’un amour qui brise les chaînes ».
Le pape a ensuite écouté le témoignage de Marina, une mère de famille de 40 ans, qui, il y a 13 ans, dans un moment difficile: elle avait 5 enfants et un mari en prison pendant trois ans, et manquait de tout. Elle aujourd’hui neuf enfants et a appris à prier. Elle a remercié le pape de sa venue: « Merci, Saint Père, d’être avec nous! »
Puis Vladimir a témoigné, d’abord timide, puis il est allé embrasser le pape. Il avoue qu’il ne pensait pas à Dieu: « Aujourd’hui, je peux vous dire, Sainteté, que vraiment Dieu fait des miracles dans la vie des gens, et avec moi, il continue de les faire! »
Le pape a exhorte les catholiques à ne pas hésiter à sortir pour témoigner de l’amour du Christ: « Je voudrais vous inviter à continuer de créer des liens. A sortir dans les quartiers pour dire à beaucoup de personnes : toi aussi tu fais partie de notre famille. »
Le pape a demandé à l’assemblée de prier pour lui avant de donner sa bénédiction: « Et, moi aussi j’ai besoin de votre aide, s’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi! »
Voici le texte prononcé par le pape en italien, avec, intégrés, les ajouts improvisés.
AB
Discours du pape François
Chers frères et sœurs,
Merci de m’avoir accueilli cet après-midi dans votre maison. C’est important pour moi de faire cette visite et de pouvoir me trouver parmi vous. Merci à vous pour votre témoignage et d’avoir partagé avec nous ce que vous portez dans le cœur.
Avant tout, je voudrais te féliciter, Marina, ainsi que ton mari, pour le très beau témoignage que vous nous avez donné. Vous avez été bénis dans vos neuf enfants, avec tout le sacrifice que cela implique, comme tu nous l’as fait remarquer. Là où il y a des enfants et des jeunes, il y a beaucoup de sacrifices, mais il y a surtout de l’avenir, de la joie et de l’espérance.
Voilà pourquoi il est réconfortant de t’entendre dire : « Nous rendons grâce au Seigneur pour la communion et l’amour qui règnent dans notre maison ». Dans cette contrée, où les hivers sont durs, vous ne manquez pas de la chaleur la plus importante, celle du foyer, celle qui naît du fait de se trouver en famille. Avec des discussions et des problèmes ? Oui, mais avec la volonté d’aller ensemble de l’avant. Ce ne sont pas de belles paroles mais un exemple lumineux
Merci d’avoir partagé aussi le témoignage de ces sœurs qui n’avaient pas peur de sortir, et d’aller là où vous étiez pour être un signe de la proximité et de la main tendue de notre Dieu. Tu as dit qu’elles étaient comme des anges, qui venaient vous visiter. C’est vrai, ce sont des anges.
Quand la foi n’a pas peur de quitter le confort, de s’impliquer, et qu’elle a le courage de sortir, elle parvient à exprimer les plus belles paroles du Maître : « Aimez-vous les uns les autres, comme moi je vous ai aimés » (Jn 13, 34). Un amour qui brise les chaînes qui nous isolent et qui nous séparent en jetant des ponts ; un amour qui nous permet de construire une grande famille où nous pouvons tous nous sentir chez nous, comme dans cette maison. Un amour qui a saveur de compassion et de dignité.
Et c’est beau! [Le pape regarde les neuf enfants de Marina et de son mari, assis sur un même banc et il les compte, à haute voix en italien en souriant]. Un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, huit, neuf. Une belle famille! Une belle famille!.
La foi missionnaire va, comme ces sœurs, par les routes de nos villes, de nos quartiers, de nos communautés, en disant par des gestes très concrets : tu fais partie de notre famille, de la grande famille de Dieu dans laquelle nous avons tous une place. Ne reste pas dehors. C’est ce que vous faites, mes soeurs, merci !
Je pense que c’est ça le miracle que tu nous as raconté Vladimir. Tu as trouvé des sœurs et des frères qui t’ont offert la possibilité de te réveiller le cœur et de voir que, à tout moment, le Seigneur te cherchait inlassablement pour te revêtir de l’habit de fête (cf. Lc 15, 22) et célébrer le fait que chacun de nous est son enfant de prédilection. La plus grande joie du Seigneur est de nous voir renaître, c’est pourquoi il ne se lasse jamais de nous donner une nouvelle chance. C’est pourquoi les liens sont importants, sentir que nous appartenons les uns aux autres, que toute vie a de la valeur, et que nous sommes prêts à la dépenser pour cela.
Je voudrais vous inviter à continuer de créer des liens. A sortir dans les quartiers pour dire à beaucoup de personnes : toi aussi tu fais partie de notre famille. Jésus a appelé les disciples, et aujourd’hui encore il appelle chacun de vous, chers frères, pour continuer à marcher et à annoncer son règne. Il compte sur votre histoire, sur votre vie, sur vos mains pour parcourir la ville et partager la même réalité que vous avez vécue. Peut-il compter sur vous ? Que chacun de vous réponde.
Merci pour le temps que vous m’avez offert. Et maintenant je voudrais vous donner la bénédiction pour que le Seigneur puisse continuer à faire des miracles par vos mains.
Et, s’il vous plaît, moi aussi j’ai besoin d’aide:s’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi. Merci!
(c) Librairie éditrice du Vatican
(c) Zenit pour la traduction complète