Le pape François et le cardinal Filoni © L'Osservatore Romano

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Émirats arabes unis : la visite du pape, un signe d’espérance, par le card. Filoni

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« La coexistence sereine est possible »

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« Le fait que le pape se rende pour la première fois dans la péninsule arabique représente un signe très positif, un signe d’espérance », affirme le cardinal Fernando Filoni, préfet de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples, à la veille du voyage apostolique du pape François, qui sera aux Émirats Arabes Unis du 3 au 5 février, indique l’agence vaticane Fides ce 1er février. « La visite du pape pourra contribuer à promouvoir le dialogue entre chrétiens et musulmans », dit le cardinal Filoni.
« La coexistence sereine est possible », explique le préfet. Dans ce contexte, « l’Année de la tolérance célébrée par les Émirats arabes unis peut constituer un exemple et un point de départ important pour toute la région » : « La tolérance est le premier degré, mais elle ne constitue pas l’objectif ultime, qui est en revanche la pleine reconnaissance des droits fondamentaux de tous. »
Le préfet explique la situation des chrétiens aux Émirats en précisant que les catholiques sont au nombre de 800.000 dans le pays – philippins, indiens, pakistanais, sri-lankais, bengalais et d’autres nationalités – et ils « sont bien diversifiés en communautés de rite latin, malabare, malankare et grec catholique ». Le gouvernement du pays, poursuit le cardinal, « permet à l’Église de gérer des écoles et il est possible d’exercer un service d’instruction au profit des enfants et des jeunes ». Ces écoles (11 institutions au total) sont ouvertes à tous et fréquentées en majorité par des élèves non chrétiens. « Ici, note le préfet, se vit déjà une certaine intégration : absence de prosélytisme, pas d’enseignement de la religion, mais vie de coexistence pacifique sachant que les valeurs fondamentales de respect et de dignité humaine sont promues, vécues et enseignées. »
En ce qui concerne les communautés catholiques présentes dans la grande région de la péninsule arabique, explique le cardinal Filoni,  elles « sont organisées en macro-régions ecclésiastiques : le Vicariat apostolique d’Arabie septentrionale, qui comprend l’Arabie Saoudite, le Bahreïn, le Qatar et le Koweït, et le Vicariat apostolique d’Arabie méridionale, qui comprend les Émirats arabes unis, Oman et le Yémen ». Aujourd’hui, la présence de chrétiens dans la péninsule arabique est liée aux immigrés. « Il n’existe pas de communautés autochtones, poursuit ses explications le préfet. Il existe bien des chrétiens arabes, mais il s’agit de réalités individuelles. » Ainsi, l’activité de l’Église catholique sur la péninsule se déroule « au niveau pastoral avec les immigrés qui se sont insérés dans la société des différents États ».
En s’arrêtant en particulier sur les rapports du Saint-Siège avec l’Arabie saoudite, le préfet rappelle que le pape a reçu en 2017 au Vatican « une importante délégation saoudite et au cours de la rencontre, il a été question d’effort commun en faveur de la paix et de la coexistence ». « Il faut ensuite rappeler, dit-il, la rencontre historique advenue entre le roi Abdullah bin Abdelaziz Al Saud et le pape Benoit XVI, en 2007, à l’enseigne de la cordialité et du dialogue entre religions et civilisations. »
Le Saint-Siège, souligne le cardinal, jouit déjà « de bonnes relations avec les représentants de divers pays de la région » : « Nous nous trouvons à l’intérieur d’un parcours. Ce voyage constitue une étape qui peut ouvrir un nouveau tronçon de route. Il appartient à chacun d’entre nous de faire ce qui est en notre pouvoir. »
Évoquant le dialogue existent avec les pays musulmans, le cardinal Filoni rappelle que « nous ne partons pas de zéro » : « Dans l’islam, explique-t-il, chrétiens et juifs appartiennent aux « religions du livre » et donc le dialogue interreligieux part d’une base réelle. De nombreux éléments de la foi chrétienne et islamique ont une saveur de chose commune : l’unicité de Dieu, la paternité d’Abraham, la prière, le jeûne, la charité, le pèlerinage constituent des aspects fondateurs que nous partageons, sans oublier le respect pour Jésus-Christ, vu d’une part comme Fils de Dieu et de l’autre comme un grand prophète, ou encore l’amour envers Marie, sa mère, que les femmes musulmanes invoquent souvent lorsqu’elles se préparent à l’accouchement. Pendant des siècles, chrétiens et musulmans ont vécu en paix et ces éléments devraient être renforcés aujourd’hui notamment grâce à une politique illuminée. »

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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