“Une de nos sœur a été choisie pour faire partie de la Commission de spiritualité qui prépare le programme d’accueil du Saint-Père avec l’animation spirituelle des paroisses et des fidèles en général”: Mère Maria Clara Caramagno, supérieure provinciale en Egypte des Sœurs Franciscaines Missionnaires du Cœur Immaculé de Marie, explique à Zenit leur joie à la nouvelle du voyage du pape François au Caire (28-29 avril 2017). Portrait d’une communauté au service de la population en Egypte, depuis le 19e siècle.
Au Moyen-Orient, les soeurs sont aussi présentes en Israël (2 communautés), en Jordanie (2), au Liban (1), en Syrie (Damas), en Palestine, en Irak (Bagdad, où 2 maisons ont été brûlées et Ninive-Karakosh).
Comment recevez-vous dans votre communauté la nouvelle de la visite du pape François , comment allez-vous vous y préparer ?
La nouvelle de la visite en Égypte du pape François nous a enthousiasmées et nous nous préparons à le recevoir avant tout par la prière, afin que cette visite soit accueillie comme un don du Seigneur : qu’elle permette d’améliorer la situation actuelle et soit pour les chrétiens et les musulmans un exemple visible de fraternité. Concrètement, nous sensibilisons les élèves de nos écoles et leurs proches à cet événement porteur de paix. Une de nos sœur a été choisie pour faire partie de la Commission de spiritualité qui prépare le programme d’accueil du Saint-Père avec l’animation spirituelle des paroisses et des fidèles en général.
Combien de communautés votre congrégation en Egypte et quels sont vos engagements ?
Notre congrégation compte actuellement en Égypte 15 communautés réparties dans la Basse et la Haute-Égypte, des rives de la Méditerranée avec trois maisons à Alexandrie jusqu’à la fameuse Luxor (près de l’antique Thèbes). Nous sommes en tout 83 sœurs et essentiellement engagées dans les 15 écoles : celles pour l’enfance (15), les classes élémentaires (14), le collège (6) et e lycée (2), avec une population scolaire globale de 11.543 élèves. Une véritable armée d’âmes desquelles prendre soin, que le Seigneur nous a confiées et qui sont musulmanes à plus de 50 pour cent ; mais dès les origines, nous avons toujours travaillé avec des personnes de différentes religions et nationalités. Nous avons en outre 5 dispensaires pour soigner les pauvres qui augmentent toujours plus parce qu’il ne peuvent supporter les dépenses hospitalières ou de médecins privés. Nous avons à Louxor un orphelinat avec 18 jeunes filles. Nous travaillons avec les jeunes et les enfants dans de nombreuses paroisses pour la catéchèse comme pour d’autres activités. Partout, nous aidons de nombreux pauvres, spécialement quand ils sont malades et là aussi nous leur rendons visite chez eux. Nous participons aux initiatives de l’Église universelle ainsi qu’à celle de l’Église locale copte-catholique.
Votre école brûlée l’été 2013 a été reconstruite ? Comment ?
Une de nos écoles de la Haute-Égypte, celle de Beni Suef, a été brûlée par les fanatiques mais les chefs de l’armée l’ont fait reconstruire par les militaires en sachant que nous accueillons, sans aucune discrimination, des élèves de religions diverses et, grâce à Dieu, l’école a été réouverte depuis déjà deux ans, et même maintenant tout le monde veut que l’on ouvre aussi le collège parce qu’ils apprécient beaucoup la formation donnée aux enfants. En effet, un de nos objectifs principaux est d’éduquer les futurs citoyens au respect réciproque de la religion des personnes. La dépense est élevée et nous faisons confiance à la Providence qui n’abandonne jamais celui qui se confie en Dieu.
Avez-vous besoin d’aide pour votre maison qui s’est écroulée et pour l’école du Caire dont un pan de mur s’était aussi écroulé ?
Malheureusement, après avoir restauré la partie de la maison écroulée à cause de la construction d’un nouvel édifice construit précisément à côté du nôtre, nous sommes actuellement obligées de faire de nouveaux et grands travaux de restauration dans une autre partie de notre habitation qui menace de s’écrouler à cause de la rupture des vieux tuyaux qui ont endommagé les chambres des sœurs. La grande humidité qu’il y a en outre dans le sous-sol a ruiné le pavement et les parois de la chapelle et là aussi nous avons des travaux en cours. Nous avons donc vraiment besoin de quelque bienfaiteur et nous vous serons très reconnaissantes si vous pouvez nous donner un coup de main !
Quand et comment votre communauté est-elle arrivée en Egypte et les premières tâches de votre fondatrice ?
Notre fondatrice, la bienheureuse Mère Maria Caterina Troiani, est arrivé en Égypte le 14 septembre 1859 sur l’invitation du vicaire apostolique Mgr P. Guasco qui avait besoin de sœurs pour l’instructions des jeunes filles chrétiennes et pour la formation religieuse de leurs familles. Avant d’arriver en Égypte, tandis que le bateau était arrêté à Malte, les six sœurs pionnières apprirent la nouvelle de la mort à l’improviste de l’évêque qui les attendait et seuls la foi et le courage de sœur Maria Caterina convainquit les autres consœurs de poursuivre le voyage et de commencer le travail, avec l’aide du Seigneur, précisément dans ce quartier de Clot Bey, dans cette maison bénie où, par grâce, nous nous trouvons pour continuer l’œuvre des origines, pour la gloire de Dieu et le biens de nos frères. Mère Caterina en Égypte a ouvert des écoles et des dispensaires dans différentes régions, a fondé des orphelinats pour le « rachat des petites Maures », a aidé un grand nombre de pauvres sans s’épargner les sacrifices. Animée de la passion pour le salut des âmes, elle a ouvert 7 maison, toujours confiante dans la Providence et dans son cher saint Joseph, elle a fondé des missions aussi à l’extérieur de l’Egypte : à Jérusalem, à Malte, en Italie. Aujourd’hui, grâce au courage indomptable de cette femmes qui nous a laissées en héritage son charisme missionnaire, l’Institut est présent sur 4 continents (Afrique, Asie, Europe et Amérique) et dans 15 nations (Afrique : Égypte Maroc, Guinée Bissau, Érythrée ; Asie : Chine, Palestine, Israël, Jordanie, Liban, Syrie et Irak ; Europe : Italie et Malte ;Amérique : Brésil et Etats-Unis).
Voulez vous ajouter autre chose ?
Je vous dis ma joie de me trouver dans cette mission et je demande au Seigneur de m’aider ainsi que mes consœurs à être partout « missionnaires de la miséricorde » par une vie de témoignage évangélique. Quand la vie parle, tout le monde comprend. Merci, Anita, de t’intéresser à nous et que Dieu et notre Mère Caterina te bénissent. Restons unies dans la prière.
Profession religieuse de cinq soeur "Misisonnaires d'Egypte", 16 août 2016, couroisie de Francescanedegitto.og
Egypte: la joie de se préparer à accueillir le pape François
Entretien avec Mère Maria Clara Caramagno