Le Saint-Siège met en garde contre le spectre d’une « calamité mondiale » liée à la raréfaction d’eau potable. Mgr Bernardito Auza, observateur permanent aux Nations unies à New-York, a appelé à trouver des solutions locales, à l’occasion du débat du Conseil de sécurité sur « eau, paix et sécurité », le 22 novembre 2016.
L’archevêque a souligné un paradoxe : « Bien que l’eau recouvre deux-tiers de la surface de la Terre, (…) la disponibilité de l’eau douce diminue » à cause de l’expansion des déserts, de la déforestation, de la dégradation de l’environnement, du gaspillage, de la pollution.
« La production agricole, la plus grande consommatrice d’eau, et l’industrie, la seconde plus grande consommatrice, exigent de l’eau plus que jamais », a poursuivi Mgr Auza. En de nombreux endroits du globe, la demande en eau dépasse l’approvisionnement durable, « avec des conséquences dramatiques à court et long terme, y compris des implications pour la paix et la sécurité nationales, régionales et internationales ».
Pour le Saint-Siège, « tout le monde devrait être inquiet d’une potentielle calamité mondiale ». Les migrations de populations qui souffrent de pénurie d’eau sont vues comme « une menace » par les autres populations : « les experts de l’eau prédisent (…) que la 3e guerre mondiale sera déclenchée par l’eau ». La pénurie d’eau a aussi des « implications immenses » sur la santé des plus pauvres minée par l’eau insalubre.
Mgr Auza a dénoncé « la tendance croissante à privatiser l’eau et à en faire une marchandise soumise aux lois du marché ». Il a encouragé les nations à « collaborer plus étroitement pour parvenir à des solutions, au lien de s’engager dans des compétitions féroces ».
Parmi les solutions : les nouvelles technologies qui proposent de meilleures méthodes de production alimentaire requérant moins d’eau et une industrie minimisant la pollution des systèmes aquatiques. Mais surtout, le Saint-Siège a plaidé pour des solutions « locales et traditionnelles ».
Mgr Auza a enfin recommandé des efforts dans le domaine de l’éducation des individus et des communautés à la « consommation modérée » et à « l’utilisation équitable » de l’eau qui est « un droit humain fondamental et universel » : « notre monde a une grave dette sociale à l’égard des pauvres qui manquent d’accès à l’eau potable, car ils se voient niés le droit à une vie » digne.