Séminaire sur l'eau à l'Académie des sciences © L'Osservatore Romano

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Droit à l'eau: Déclaration finale signée par le pape François

Pour « la formation d’une authentique culture de l’eau »

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« Il faut un changement culturel » et développer une véritable « culture de l’eau », déclarent les participants de la rencontre organisée par l’Académie pontificale des sciences , dans une déclaration publiée au terme de leur rencontre et dont voici notre raduction complète, de l’italien. Cette Déclaration finale a également été signée par le pape François et elle est publiée dans L’Osservatore Romano en italien des 25-26 février 2017.
Chaque jour mille enfants meurent de maladies liées à l’eau: face à ces chiffres « très graves », le pape François vaita appelé à agir, le 24 février 2017, au siège de l’Académie pontificale des sciences au Vatican : « Il n’est pas trop tard, mais il est urgent de prendre conscience du besoin d’eau et de sa valeur essentielle pour le bien de l’humanité ».

Devant les participants à un séminaire pour la défense de l’eau, le pape avait appelé à se faire « le cri du frère », « le cri de la terre qui demande le respect et le partage responsable d’un bien qui est à tous ». « Votre travail est nécessaire … pour que d’autres personnes puissent vivre », a-t-il encouragé.

Le droit à l’accès à l’eau potable et sûre est « un droit humain essentiel et une des questions cruciales dans le monde actuel », et c’est aussi un devoir.

AB
Déclaration finale
La déclaration sur le droit humain à l’eau, document final du séminaire qui s’est déroulé au Vatican, part de la constatation que beaucoup des systèmes économiques et de production actuels, ainsi que des styles de vie et de consommation, dégradent l’environnement. Le premier signataire a été précisément le pape François, pendant la session finale des travaux au siège de l’Académie pontificale des sciences, qui a organisé le rendez-vous en collaboration avec la « Cátedra del dialogo y la cultura del encuentro ».
« Nous avons besoin, lit-on dans le document, d’une éducation qui contribue à un changement culturel autour de la reconnaissance de l’autre et de la défense de l’eau et des écosystèmes ». Ceci exige une nouvelle mentalité, grâce à laquelle la science et la technologie pourront donner des contributions fondamentales pour la préservation de l’eau et de son usage universel. Pour protéger les biens communs, poursuit la déclaration finale, il est nécessaire de « compter sur des instruments juridiques plus efficaces ». C’est pourquoi « la perspective des droits humains peut faire la différence : éviter que la fourniture d’eau et d’hygiène ne tombe à la discrétion de groupes de pouvoir et ne constitue au contraire une obligation juridiquement contraignante »
Pour atteindre l’objectif, il faut des gouvernements qui « aient la volonté et la force politique et qui puissent générer les changements nécessaires en suivant l’impératif moral des Objectifs de développement durable approuvés après le discours du pape François à la communauté internationale ». Ceci requiert un engagement collectif pour la construction de politiques publiques mondiales, nationales et locales qui incluent « des mécanismes de participation réels et effectifs pour le plein exercice de la citoyenneté et la protection des biens communs ».
Le document souligne combien il est aujourd’hui urgent d’obtenir des « consensus sur des modèles de gouvernement qui permettent la formation d’une authentique culture de l’eau ». En même temps, il est recommandé aux gouvernements de garantir « la sécurité et la vie de tous ceux qui travaillent pour le droit à l’eau et la préservation de la nature ».
Ensuite, la reconnaissance des droits doit être complétée par « les responsabilités de l’action de la part de tous ». Ceci implique des changements « dans les styles de vie, de production et de consommation, ainsi que le développement d’énergies renouvelables et propres ». En particulier, il faut garantir « l’approvisionnement en eau sûre en quantité nécessaire » ainsi que « le recueil des eaux usées et leur traitement approprié à l’environnement » pour contribuer à la protection de notre maison commune et à la dignité des personnes, en favorisant en même temps la formation de « citoyennetés responsables envers les générations présentes et futures ».
Le document souligne aussi que les scientifiques, les entrepreneurs et les politiques doivent prendre conscience de ce que le changement climatique exige des mesures concrètes et urgentes. L’attention est ensuite attirée sur le fait que, dans l’encyclique Laudato si’, le pape François propose « la construction d’une écologie intégrale dans le soin de notre maison commune », invitant à une « mobilisation collective et conjointe » pour la défense de l’accès universel à une eau sûre, à laquelle doivent participer les gouvernements, les institutions, le secteur privé, les travailleurs et les sociétés du monde entier. D’où l’invitation à un « engagement collaboratif » et à une « action collective » qui témoignent de l’urgence du changement d’une « rationalité instrumentale à une véritable solidarité intergénérationnelle ».
Le document lance un appel « pour mettre en œuvre une écologie intégrale qui comprenne la dimension environnementale, économique, sociale et culturelle » et qui contribue à la construction « d’une culture de la rencontre autour de l’eau et de l’hygiène en tant que droits universels ». En ce sens, il est affirmé que la science, la culture, la politique et la technologie peuvent contribuer « à la réalisation d’une société plus juste, solidaire et équitable engagée dans le soin de notre maison commune ».
C’est pourquoi, bien que le défi soit immense, le texte invite à s’appuyer sur la solidarité et sur la sensibilité collective, « fruit du dialogue de philosophies, savoirs, spiritualités et épistémologies ». En effet, on reconnaît qu’il existe aujourd’hui des expériences multiples et valides ainsi que des initiatives orientées vers la protection de la création. Tout ceci a rendu possible une meilleure compréhension du problème de l’eau qui n’est pas « d’abord un problème de manque, mais de gestion inadéquate de la ressource ». D’autre part, il est connu que l’usage de combustibles fossiles dans la génération d’énergie « contribue au changement climatique ».
Par conséquent, les signataires comptent sur l’important patrimoine scientifique acquis jusqu’à ce jour et sur les technologies pour la génération d’énergies propres qui « peuvent aider à atténuer le réchauffement mondial ». En ce sens, les efforts s’orienteront vers la recherche d’ « un autre modèle de développement centré sur le soin de notre maison commune et sur la solidarité, l’équité et la justice dans l’usage et dans la gestion de l’eau ».
© Traduction de Zenit, Constance Roques

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Constance Roques

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