« Nous n’avons pas cherché à faire un conglomérat de quatre dicastères, mais à formuler à nouveau la vision sociale de l’Église pour créer une seule réalité », affirme le cardinal Peter Turkson, préfet du nouveau dicastère pour le service du développement humain intégral.
Le card. Turkson évoque les premiers pas du dicastère dans un entretien à l’agence italienne Sir le 6 février 2017. « C’est un grand défi, dans un sens positif, affirme-t-il. Le pape veut intégrer les quatre structures liées au développement intégral de l’homme. Notre tâche est de rendre cela possible. »
Un « unique organigramme » a été développé, poursuit le cardinal, « parce que tous les dicastères ont quelque chose en commun : tous font des études et des recherches, tous organisent des séminaires et des congrès. D’un côté, il y aura le secteur pour le développement et la recherche et, de l’autre, les différentes formes d’apostolat: charité, miséricorde, personnel de santé, les projets créés par les divers papes. »
Le pape François souhaite que « dans cette fusion personne ne perde son travail », précise le préfet. Donc, « il faut replacer les personnes et les former à de nouvelles tâches ». « C’est un travail très intéressant », ajoute-t-il.
Le pape suivra personnellement le secteur chargé des réfugiés et migrants. Il y aura aussi un secteur « sur la traite des personnes », explique le préfet. Les deux sous-secrétaires du dicastère, le père Fabio Baggio et le père Michael Czerny, « ont un accès privilégié au pape, précise-t-il. Donc ils discutent de tout avec le pape qui leur donne directement les instructions ».
« Il y aura, dans ce secteur, une forte diffusion des messages et des enseignements de l’Église, poursuit le cardinal. (…) Le pape veut annoncer au monde que cette question lui tient particulièrement à cœur. C’est la raison pour laquelle il a voulu consacrer davantage d’attention à l’étude et l’approfondissement. »
Le nouveau dicastère s’occupe, entre autres, de la question des changements climatiques, dont parle l’encyclique Laudato Si’. Dans ce document, le pape François « cite les positions d’un grand nombre de conférences épiscopales sur le climat », rappelle le card. Turkson. « Ceci est nouveau. C’est aux conférences épiscopales d’agir au niveau local. C’est la subsidiarité de l’Église. (…) Nous pouvons publier des articles et des études sur l’encyclique, mais les détails reviennent aux Églises locales. »
Avec une traduction d’Océane Le Gall