Deux prêtres catholiques arrêtés en Chine orientale

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Mais le Saint-Siège et Pékin veulent améliorer leurs relations

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ROME, Jeudi 3 Novembre 2005 (ZENIT.org) – Deux prêtres de l’Eglise catholique clandestine ont été arrêtés en Chine orientale après avoir accordé une interview à la revue italienne « L’ Espresso », a révélé le quotidien de Hong Kong, le « South China Morning Post », sur son site Internet. Une arrestation qui survient au moment où le Saint-Siège et Pékin ont manifesté leur volonté d’améliorer leurs relations.

Les catholiques chinois inscrits à « l’Association patriotique » sont quelque 5 millions de fidèles. Les catholiques non inscrits pourraient être 12 millions.

Les deux prêtres de l’Eglise clandestine arrêtés sont le P. Wang Xhou Fa, 79 ans, et le P. Paulus Shao Gu Min.

La police de Wenzhou, la ville où les deux prêtres ont été arrêtés, affirmait ne pas être en mesure de confirmer la nouvelle.

Le quotidien ne précise pas si l’arrestation des deux prêtres est en relation avec l’interview en question.

Les deux prêtres ont déjà passé de longues périodes en prison par le passé : le P. Wang a passé 15 ans dans un camp de travail, et le P. Shao Gu Min a été détenu pendant 18 mois entre 1999 et 2000.

Or, la constitution chinoise garantit aux citoyens la liberté de religion. Un point souligné, le 27 octobre dernier, comme le rappelle « Eglises d’Asie », l’agence des Missions étrangères de Paris (eglasie.mepasie.org, EDA n. 428), par un porte-parole du ministère des Affaires étrangères, devant des journalistes.

Il a en effet déclaré, en réponse aux propos du cardinal Secrétaire d’Etat Angelo Sodano, que la Chine était animée du « désir sincère » d’améliorer les relations avec le Vatican.

Il a ensuite répété les conditions que Pékin pose à toute ouverture de dialogue : rupture des relations diplomatiques avec Taipei et non-ingérence dans les affaires intérieures de la Chine sous prétexte de religion. A propos de la liberté de religion, il a cité la Constitution qui la garantit et « chacun peut voir que de plus en plus de gens adhèrent à une religion et les lieux où les gens peuvent pratiquer le culte sont de plus en plus nombreux ».

A Rome, le 25 octobre dernier, en réponse à des questions de journalistes lors de l’inauguration du Centre de conférence Matteo Ricci de l’université pontificale grégorienne (cf. ZF051027), le cardinal Angelo Sodano, secrétaire d’Etat du Saint-Siège, a réaffirmé que le Saint-Siège était prêt à rompre les relations diplomatiques entretenues avec Taiwan, à fermer « dès ce soir » la représentation diplomatique qu’il entretient à Taipei et à la transférer à Pékin une fois que la Chine aura établi des relations diplomatiques avec le Vatican. La seule condition pour cela, a insisté le cardinal Sodano, est que la République populaire montre envers le Saint-Siège le même respect qu’elle accorde aux autres Etats et respecte la liberté de religion.

Toujours selon EDA, le cardinal Sodano ajoutait : « nous devons toujours insister sur ce concept : l’Eglise est une, dans le monde entier, dans toutes les cultures et dans toutes les nations, et les gouvernements n’ont pas le droit de dire aux hommes et aux femmes de quelle manière ils doivent vivre leur foi. Ceci relève du droit à la liberté religieuse de chaque être humain, ainsi que cela est inscrit dans la Déclaration universelle des droits de l’homme. Ceci est inscrit dans l’histoire même du peuple chinois, qui est lui aussi profondément attaché à la liberté. Et nous espérons que, bientôt, le soleil de la liberté se lèvera aussi sur ce grand pays ».

Exprimant l’espoir que les « tensions présentes » entre la Chine et le Saint-Siège cessent bientôt, le cardinal a ajouté : « Nous avons toujours expliqué que le Saint-Siège porte une grande estime à l’histoire et à la culture du peuple chinois, au sein duquel de grands hommes et aussi de grands saints ont grandi. C’est pourquoi nous espérons que ces difficultés disparaîtront bientôt. »

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ZENIT Staff

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