Célébration pour la création dans les Jardins du Vatican, 4 octobre 2019 © Vatican Media

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Des statuettes amazoniennes détruites : la «réponse» du saint cardinal Newman

Andrea Tornielli «aux nouveaux iconoclastes»

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Le directeur éditorial du Dicastère pour la communication du Vatican, Andrea Tornielli, publie dans Vatican News, ce mardi 22 octobre 2019, un texte sur le vol et le rejet dans le Tibre de plusieurs – 5 ou 6? – statuettes en bois de la tradition amazonienne qui étaient exposées à l’église Santa Maria in Traspontina, rue de la Conciliazione, qui conduit à Saint-Pierre.
« Aux nouveaux iconoclastes, qui sont passés de la haine à l’action en passant par les réseaux sociaux », Tornielli conseille de relire ce qu’a dit un des nouveaux saints canonisé le 13 octobre dernier, au coeur du synode, le cardinal John Henry Newman (1801-1890).
Dans son Essai sur le développement de la doctrine chrétienne (1878) à propos de l’adoption par l’Église d’éléments païens, Newman écrivait :
« L’utilisation des temples, et de ceux dédiés à des saints particuliers, et parfois décorés de branches d’arbres, d’encens, de lampes et de bougies ; les offrandes ex voto en cas de guérison de maladies ; l’eau bénite, maternelle ; les fêtes et les saisons liturgiques, l’utilisation des calendriers, les processions, les bénédictions sur les champs, les vêtements sacerdotaux, la tonsure, l’anneau utilisé dans le mariage, la liturgie tournée vers l’Orient, et à une date ultérieure aussi les images, peut-être même le chant religieux et le Kyrie Eleison : tous sont d’origine païenne et ont été sanctifiés par leur adoption dans l’Église. »
Le vol puis le rejet dans le Tibre des trois statuettes représentant une jeune femme enceinte « constituent un épisode triste qui parle de lui-même », estime Tornielli. « Certaines réactions à un geste violent et intolérant sont frappantes, poursuit-il : ‘justice est faite’, a intitulé avec enthousiasme un site web italien, après que les images de la « provocation » aient été diffusées sur les médias sociaux. »
En effet une vidéo du vol et du rejet dans le Tibre, depuis le Château Saint-Ange, a été mise en ligne sur YouTube.
Il souligne aussi que ces statuettes portent un message de vie: « Au nom de la tradition et de la doctrine, écrit le directeur éditorial, une effigie de la maternité et du caractère sacré de la vie a été jetée, avec mépris. Symbole traditionnel pour les peuples autochtones, elle représente le lien avec notre ‘mère terre’, définie ainsi par saint François d’Assise dans son Cantique des Créatures. »

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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