Le libéralisme économique « est au centre de la Constitution libanaise » mais ce système ne peut fonctionner et porter des fruits que si on n’oublie pas sa « dimension sociale qui vise à préserver la justice et la dignité humaine », car ne pas en tenir compte reviendrait à « jouer avec le destin du Liban » et à « mettre en danger la survie même de l’entité nationale libanaise »: c’est ce qu’a déclaré le patriarche d’Antioche des Maronites, le cardinal Béchara Boutros Raï, le 9 mars 2020, rapporte l’agence missionnaire vaticane Fides.
Le patriarche s’est exprimé ainsi dans son homélie pour la messe célébrée en l’église du siège patriarcal de Bkerké, à propos de la déclaration de faillite faite deux jours auparavant par le Premier Ministre, Hassan Diab, précise Fides.
L’agence vaticane précise, ce 10 mars: « Le 7 mars, dans le cadre d’une conférence de presse, ce dernier avait rendu publique la décision du gouvernement de suspendre le paiement des obligations émises en devises étrangères pour un montant de 1,2 milliards d’USD arrivant à échéance le 9 mars. »
Dans son homélie, le cardinal Raï a rappelé que « le secteur bancaire constitue une partie essentielle de l’économie libanaise, un temps florissante ». il évoquait « le rôle important joué par le passé par l’Eglise maronite en ce qui concerne le soutien au développement des instituts de crédit fondamentaux pour favoriser les entrepreneurs et le développement économique ».
Ce que le patriarche appelle le « tête-à-queue du système financier libanais, écrasé par une dette publique insoutenable », constitue selon lui « un rappel à l’ordre » pour les responsables politiques nationaux qui, doivent « affronter sans retard » les causes profondes de la crise et frapper « ceux qui ont provoqué l’écroulement de la monnaie nationale ».