Corée : le pape a incarné le message de l'amour

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Réflexions du P. Lombardi après le voyage apostolique

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Lors de son voyage en Corée, le pape François a réussi « à incarner le message de l’amour chrétien avec beaucoup de simplicité et de naturel ». Ce langage « est une des manières les plus efficaces pour l’Église de témoigner de Jésus-Christ », estime le P. Lombardi.

Le P. Federico Lombardi, directeur de la salle de presse du Saint-Siège, confie ses réflexions au retour du voyage apostolique du pape François en Corée du Sud (13-18 août) au micro de Radio Vatican.

Parmi les « constantes de ce voyage », il note la question de la division entre les deux parties de la Corée : « L’approche du pape a été clairement évangélique, chrétienne… Il sait très bien qu’il n’est pas un personnage politique mais un chef moral et religieux. Il agit donc sur le plan de la conversion des cœurs et d’un dialogue mené en profondeur entre les personnes. »

Le pape « cherche à poser des prémisses de paix et de réconciliation pour un changement en profondeur, à partir de la réconciliation qui naît dans les cœurs. Je crois que les Coréens l’ont très bien compris. J’ai entendu beaucoup d’expressions de gratitude, pour l’homélie de la messe finale », rapporte le P. Lombardi.

Incarner le message de l’amour chrétien

Il revient également sur le discours aux évêques d’Asie : « Le pape a très bien exprimé l’attitude qu’il attend de la part de l’Église pour rencontrer les autres peuples, et entrer en dialogue, en s’impliquant totalement, non seulement au niveau des paroles et des raisonnements. »

Mais le pape a aussi mis en pratique ses paroles : « il a démontré qu’il est un homme qui se déplace toujours pour rencontrer l’autre… Et pour le peuple coréen, il a eu la même attitude d’amour profond ; par ses gestes, le pape a réussi à faire comprendre qu’à la lumière de la foi chrétienne, tous, quels que soient leur situation, leur sentiment, sont pour lui des personnes à embrasser, à aimer, à rencontrer. »

Le P. Lombardi cite en particulier la visite du pape « au Centre de personnes handicapées, de Kkottongnae : c’est une des images qui restera le plus longtemps gravée dans la mémoire des Coréens. Quelqu’un m’a rappelé à ce sujet les paroles de saint François : il faut toujours annoncer l’Évangile, « et si nécessaire, aussi par les paroles ». Le pape François fait sienne cette recommandation de manière exceptionnellement vivante ».

En effet, le pape « n’a pas fait de grands discours » mais a parlé « un langage absolument universel, le langage de l’amour » : « les embrasser, les caresser, leur manifester de l’amour concret, était quelque chose que tous pouvaient percevoir ».

Le pape François a réussi « à incarner le message de l’amour chrétien avec beaucoup de simplicité et de naturel ». Ce langage « est une des manières les plus efficaces pour l’Église de témoigner de Jésus-Christ », souligne le P. Lombardi.

L’évangélisation doit naître dans l’âme

Il fait observer que le reste de l’Église a « beaucoup à apprendre des Églises d’Asie », en particulier de l’Église coréenne qui « été fondée par des laïcs sur place, et non pas par des missionnaires étrangers ».

Le message de cette Église éclaire en particulier le thème de l’inculturation : « la réception de l’Évangile et de ses valeurs, de sa nouveauté et de sa façon de parler, ne s’est pas faite à travers des messagers venus de l’extérieur pour apporter un message dont l’origine est ailleurs ; mais elle est née d’une réflexion profonde, personnelle, de laïcs coréens qui ont découvert eux-mêmes, grâce à leur passion pour la recherche de la vérité, la valeur du message évangélique ».

Cela donne « une orientation sur la manière de travailler pour l’évangélisation de l’Asie : elle doit naître d’une empathie, d’une connaissance de l’Évangile qui n’est pas ajoutée, qui n’est pas extérieure, mais qui se fond profondément dans l’âme de celui qui le reçoit, et le rejoint au plus profond de lui-même ».

Le langage évangélique est appelé à « entrer de l’intérieur dans les différents peuples et dans les différentes cultures, dans une synthèse vitale avec l’âme, la sensibilité et la culture des peuples », et non pas à être « collé de l’extérieur ou ajouté superficiellement », explique le P. Lombardi.

En effet, « c’est le Seigneur qui travaille, qui donne la grâce et qui peut la donner au plus profond des cœurs, là où Lui seul parvient à arriver ; c’est un travail de Dieu, un travail de la grâce, un travail dans les strates les plus profondes de l’âme humaine », conclut-il.

Avec une traduction de Constance Roques

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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