Chine : « J’ai été ému par le commentaire du Saint-Père après notre concert »

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Le Maître de chœur Yu Long, dans la presse chinoise

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ROME, Vendredi 20 juin 2008 (ZENIT.org) – « Ce qui m’a le plus ému est la réaction et le commentaire du Saint-Père après notre concert »: le Maître de chœur Yu Long, chef de l’orchestre philharmonique de Chine, a commenté en ces termes sa rencontre avec le pape Benoît XVI lors du concert donné en son honneur en la salle Paul VI du Vatican, le 7 mai dernier (cf. Zenit des 29 avril 2008, 6 mai 2008 et 8 mai 2008).

Plus d’un mois après ce concert, l’agence vaticane Fides évoque « l’émotion et les impressions de cette journée historique » qui continue « à toucher le cœur de la population, surtout celui du Maître de chœur Yu Long, chef de l’orchestre philharmonique de Chine ».

En effet, le Maître de chœur a donné une interview au quotidien chinois « Pékin du soir », rapportée par de nombreux sites chinois, avec les photos, parmi lesquels l’influent site officiel gouvernemental « Chinanews ».

Le Maître de chœur Yu Long s’est dit « très fier » d’avoir « participé à un morceau d’histoire », assumant « la tâche de rompre la glace ». Il a exprimé son émotion en confiant : « Ce qui m’a le plus ému est la réaction et le commentaire du Saint-Père lors de notre concert. Il a dit que c’était le meilleur Requiem de Wolfgang A. Mozart qu’il ait jamais entendu. Son commentaire va au-delà de celui d’un chef religieux, je préfère le voir comme celui d’un connaisseur ».

« Nous avions préparé ‘Das Lied von der Erde’ de Gustav Mahler, a-t-il expliqué. Mais finalement nous avons décidé de choisir Mozart pour rendre hommage à ce grand expert de Mozart qu’est Benoît XVI, pour montrer notre respect et notre amitié à travers un rapprochement et une reconnaissance culturelle, et pour montrer la dignité culturelle chinoise. Nous voulions faire voir au monde la culture chinoise du monde, manifestant aussi l’ouverture de la Chine ».

Car, ajoutait-il, « c’est seulement en ouvrant notre cœur, en nous mettant en contact avec le monde que nous pouvons faire voir une Chine toute neuve ».

Pour ce qui est de ses sentiments lors du concert, le Maître de chœur a encore confié : « Ce qui me rendait très agité n’était pas tant le concert que le discours. J’avais préparé de nombreux brouillons, avec de très belles paroles et beaucoup de rhétorique. Mais au dernier moment j’ai décidé de laisser le texte de côté, et de dire de qui me sortait du cœur, avec des paroles simples ».

Paroles de Benoît XVI

Pour sa part, le pape avait salué le talent de « ces artistes de qualité » qui ont manifesté « la grande tradition culturelle et musicale de la Chine ».

Cette exécution, disait le pape, a permis « de mieux comprendre l’histoire d’un peuple, de ses valeurs et de ses aspirations ».

Benoît XVI soulignait l’importance de l’art pour la connaissance réciproque des peuples en disant : « La musique et plus en général l’art peuvent être de bons instruments de rencontre et d’estime entre les peuples et les cultures ».

Mais le pape – musicien – soulignait le rôle spécifique de la musique : « La musique est un moyen à la portée de tous pour mettre en valeur le langage universel de l’art ».

En outre, le pape s’est arrêté à l’intérêt manifesté par ces deux formations pour « la musique religieuse européenne », et s’est réjoui que « dans des contextes culturels différents, il est possible d’apprécier des manifestations de l’esprit comme le Requiem de Mozart ».

Le pape avait aussi souligné le langage « universel » de la musique en disant : « La musique interprète les sentiments universels de l’âme humaine, dont le sentiment religieux qui dépasse les limites de toute culture ».

Mais Benoît XVI a aussi mis en relief le rôle de la salle Paul VI du Vatican dans cet échange culture. Le pape y voit « comme une fenêtre sur le monde, un lieu où se rencontrent des personnes de toute provenance » et de différentes cultures.

« Tous sont ici accueillis avec estime et chaleur », soulignait le pape avant d’ajouter à l’adresse de ses hôtes et de leurs compatriotes, et en particulier les chrétiens de Chine : « En vous accueillant, chers amis chinois, le pape désire accueillir votre peuple tout entier, avec une pensée particulière pour vos concitoyens qui partagent la foi en Jésus, et sont unis au Successeur de Pierre par un lien spirituel particulier ».

Quant à l’œuvre exécutée, le pape saluait ce choix en faisant observer son caractère universel : « Le Requiem vient de cette foi, comme prière au Dieu juste et miséricordieux. C’est ainsi qu’il touche le coeur de chacun, car il exprime un humanisme universel ».

Enfin Benoît XVI a salué les Chinois en mentionnant les prochains Jeux olympiques de Pékin en ces termes : « Les habitants de la Chine vont vivre avec les Jeux Olympiques un évènement de grande importance pour l’humanité ».

Et le pape a ajouté quelques mots en Chinois pour remercier les musiciens et les organisateurs, avec ses vœux de succès.

Paroles du Maître Yu Long

« C’est un moment glorieux, avait-il dit en anglais. Il a une signification historique que nous chérirons longtemps dans notre mémoire. Les mots ne sont pas suffisants pour exprimer notre gratitude sincère et notre appréciation de tout cœur pour chacun ici présent et pour tous ceux dont la diligence a rendu possible notre voyage et notre concert ici ce soir. Je vous remercie particulièrement, sainteté, de nous honorer de votre présence ce soir ».

Quant au rôle de la musique, il a souligné son aspect universel : « La musique voyage sans frontières. Le répertoire de ce soir dans la Cité papale, reflète la valeur de chaque homme et de chaque femme, du monde, indépendamment des différences culturelles, dans un esprit de paix et d’amour ».

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ZENIT Staff

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