Chine: Installation du nouvel évêque catholique de Hongkong

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La sagesse, entre parole et silence

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CITE DU VATICAN, Mardi 5 novembre 2002 (<a href= »http://www.zenit.org/ »>ZENIT.org) – A l’occasion de la cérémonie de son installation, le nouvel évêque catholique de Hongkong demande la sagesse de savoir quand prendre la parole et quand garder le silence, indique l’agence des Missions étrangères de Paris, Eglises d’Asie (EDA, eglasie.mepasie.org), dans son édition du 1er novembre.

Un peu moins d’un mois après la mort du cardinal Wu, Mgr Joseph Zen Ze-kiun, le nouvel évêque du diocèse catholique de Hongkong, a été officiellement installé sur son siège épiscopal le 20 octobre dernier, à l’occasion d’une messe qui a rassemblé environ 2 500 personnes dont plusieurs dizaines de prêtres. Devant ses diocésains, le nouvel évêque a demandé que par la prière et par « un amour de la justice » lui soit donnée la force de « résister aux forces du mal ». En référence sans doute à sa réputation établie de franc-parler, il a déclaré lors de son homélie qu’un responsable religieux devait être attentif au fait de décider quand garder le silence et être sûr de dire quelque chose d’utile lorsqu’il décide de parler. Mgr Zen a prié Dieu de lui donner la sagesse de savoir comment se comporter afin de déterminer quand prendre la parole et quand rester silencieux.

Trois semaines après la messe de requiem célébrée pour les obsèques du cardinal Wu Cheng-chung, la cathédrale de l’Immaculée Conception était de nouveau pleine à craquer. Près de la moitié de l’assistance avait dû prendre place dans un bâtiment de la Caritas locale, adjacent à la cathédrale, où la cérémonie était retransmise sur écran. Mais, contrairement à la messe de funérailles du 28 septembre dernier, aucun responsable du gouvernement local ni aucun dignitaire des autres Eglises et religions de Hongkong n’était venu assister à l’installation du sixième évêque catholique de Hongkong.

Dans son homélie, Mgr Zen a déclaré que le principe de séparation des Eglises et de l’Etat était un principe acquis et accepté à Hongkong mais, a-t-il ajouté à l’adresse des catholiques, ce principe ne doit pas leur faire oublier que leur foi leur enjoint de ne pas esquiver leurs responsabilités dans ce monde. Citant le pape Grégoire le Grand (590-604), Mgr Zen a dit : « Si un responsable religieux a peur de dire ce qui est vrai, que peut donc signifier son silence sinon qu’il a fui ? » La foi catholique, a-t-il rappelé, exige de tous ses fidèles un engagement à assumer un rôle dans la société ; cela signifie que, parfois, tout un chacun doit obéir et que, parfois, tout un chacun doit critiquer. « Il n’est pas plus aisé de critiquer que d’obéir. L’honnêteté ne plaît pas toujours », a-t-il souligné.

Parmi les comptes rendus dans la presse de Hongkong de la cérémonie d’installation, on a pu noter l’article paru le 21 octobre dans le Ta Kung Pao, un quotidien considéré comme favorable à Pékin. L’homélie de Mgr Zen, connu pour ses fermes prises de position sur un certain nombre de dossiers ayant trait aux questions sociales ou aux relations de Hongkong avec les dirigeants de la Chine populaire, y a été considérée comme une « défense » des « ingérences » de l’évêque dans le champ politique et un « plaidoyer » pour la résistance au pouvoir politique.

L’article du Ta Kung Pao estimait également, sans citer de source, que les autres responsables religieux de Hongkong n’étaient pas satisfaits des « discours politiques » de Mgr Zen et de ses commentaires relatifs au projet de loi sur la subversion, actuellement à l’étude, car de telles prises de position pour un responsable religieux étaient inappropriées et s’inscrivaient en violation du principe de séparation des Eglises et de l’Etat.

Parmi les nombreux invités que Mgr Zen avait conviés à la cérémonie de ce 20 octobre se trouvaient des enfants vivant à Hongkong depuis peu et dont les parents, Chinois originaires du continent, sont installés de plus longue date dans l’ex-colonie britannique. Ces dernières années, la question du droit au regroupement familial pour les émigrés chinois à Hongkong a défrayé la chronique et a constitué un test de l’indépendance des institutions de Hongkong par rapport à Pékin, au nom du respect du principe « un pays, deux systèmes ». Sur cette question, l’Eglise catholique en général et Mgr Zen en particulier ont régulièrement été en pointe.
© EDA

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ZENIT Staff

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