Dans le Christ dépouillé de ses vêtements, Greta Giglio, 18 ans, voit « les migrants qui perdent tout et qui, ensuite, sont même dépouillés de leur dignité ». L’étudiante du lycée classique Albertelli de Rome, est l’une des quinze jeunes auteurs, douze filles et trois garçons, qui ont préparé des textes du Chemin de croix du Vendredi saint (30 mars 2018) au Colisée, à la demande du pape François. Elle se confie à Vatican News le 26 mars.
La préparation des méditations du Chemin de croix a été confiée cette année à un groupe de jeunes de 16 à 20 ans coordonné par l’écrivain et professeur Andrea Monda. « Ils sont seuls, explique-t-il, dans un monde qui les bombarde de messages et d’images, et ils ont besoin d’adultes crédibles, qui sachent les écouter, mais qui leur permettent aussi de s’exprimer. »
Quatre jeunes filles de Terminale, qui se préparent au baccalauréat, expliquent leur vision des souffrances du Christ à chacune des quatorze stations du Chemin de Croix. Greta Giglio, qui a réfléchi sur la dixième station et sur le Christ qui est dépouillé de ses vêtements avant la crucifixion, souligne que les migrants qui arrivent en Europe sont « souvent privés de leur maison et de tous leurs biens et, quand ils arrivent ici, aussi de leur dignité ».
Cécilia Nardini, qui a écrit la méditation de la sixième station « Véronique essuie le visage de Jésus », dit que la femme sur le Golgotha n’attache pas d’importance au visage déformé du Christ, mais elle l’aide, tandis que dans le monde d’aujourd’hui, on juge sur les apparences.
Sofia Russo, qui a médité sur la rencontre de Jésus avec les femmes (huitième station), raconte qu’elle n’aime pas le manque de clarté, tandis qu’elle est « touchée de voir comment Jésus avertit les femmes, non pas pour les juger, mais pour les remettre sur le droit chemin ».
Enfin, Greta Sandri, qui a médité sur le Christ cloué à la Croix, onzième station, et à qui on a demandé ce qu’elle aurait fait si elle avait été à Jérusalem ce jour-là, répond : « Conditionnée par la foule, je pense que moi aussi je l’aurais condamné, pour ensuite m’en repentir. Je n’aurais peut-être pas trouvé la force de voir tout de suite la vérité. »
Avec une traduction d’Hélène Ginabat
Chemin de croix au Colisée © L'Osservatore Romano
Chemin de Croix au Colisée : dans le Christ, les migrants dépouillés de leur dignité
Témoignage des jeunes auteurs des méditations