Cardinal Newman © Wikimedia commons / John Everett Millais [Public domain]

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Causes des saints : le cardinal Newman bientôt canonisé

Ainsi que la religieuse indienne Mariam Thresia Chiramel Mankidiyan

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L’Eglise catholique reconnaît deux miracles attribués à deux bienheureux : le cardinal John Henry Newman (1801-1890), pasteur anglican converti au catholicisme, fondateur des Oratoires de Saint-Philippe Neri, en Angleterre ; et mère Mariam Thresia Chiramel Mankidiyan (1876-1926), religieuse indienne du Kerala, fondatrice de la Congrégation de la Sainte-Famille. La reconnaissance de ces miracles ouvre la voie à leur canonisation.
Le pape François a en effet approuvé de nouveaux décrets de la Congrégation pour les causes des saints, en recevant le préfet du dicastère, le cardinal Angelo Becciu, le 12 février 2019 : deux décrets de miracles, un décret reconnaissant le martyre d’un jésuite équatorien et cinq décrets reconnaissant les « vertus héroïques » de cinq baptisés, première étape vers la béatification.
Les deux miracles

Le miracle du cardinal britannique avait été annoncé par le journal Catholic Herald le 28 novembre 2018 : il concernerait la guérison inexplicable d’une femme enceinte américaine. Son cas a été étudié par l’archidiocèse de Chicago, aux États-Unis. La femme a prié pour l’intercession du cardinal Newman lors d’une «grossesse mettant sa vie en danger». Les médecins qui l’ont traitée ont déclaré qu’ils n’avaient aucune explication pour son rétablissement soudain.

Mgr Philip Egan, évêque de Portsmouth au Royaume-Uni, avait alors déclaré qu’il «semble maintenant que Newman pourrait être canonisé et, si tout va bien, au plus tard l’année prochaine».

D’après le quotidien « Times of India », lmiracle attribué à l’intercession de Mère Mariam Thresia consiste en la guérison d’un bébé, en 2009. Christopher, troisième fils de Joshi et Shibi, de Perinchery, en Inde, souffrait du syndrome de détresse respiratoire aiguë après sa naissance, le 7 avril. Les médecins de l’hôpital Amala (à Thrissur, dans l’État du Kerala) avaient abandonné tout espoir, mais la famille a demandé l’intercession de Mariam Thresia en posant sa relique près du nourrisson, qui a commencé à respirer normalement deux jours plus tard.
Biographie de Newman
D’après la chronologie du bienheureux Newman publiée par l’International Center of Newman Friends, John Henry Newman est né le 21 février 1801 à Londres. Aîné de 6 enfants, il a été baptisé dans l’église anglicane de St. Benet Fink. Il vit une première conversion en 1816 et fait sa Première communion dans la Church of England l’année suivante. En 1824, il est ordonné diacre de la Church of England et prêtre anglican à Oxford un an plus tard.
Orateur reconnu, il est l’auteur de nombreux sermons et essais. Durant l’été 1843, « Newman voit clairement sa situation: son doute concernant la vérité de la Church of England est plus fort que son doute au sujet de l’Eglise Romaine ». Il résilie alors sa charge de curé. Il sera reçu dans l’Eglise catholique par le père Dominique Barberi, passionniste italien, 9 octobre 1845 et il reçoit le sacrement de confirmation le 1er novembre.
A Rome, où il va se préparer au sacerdoce, il entre dans la congrégation de l’Oratoire en janvier 1847 et il est ordonné prêtre le 30 mai. Il fonde plusieurs Oratoires en Angleterre, à Maryvale, à Birmingham, à Londres. En 1850, le pape Pie IX confère à Newman le grade de Docteur en théologie Honoris causa, et il le crée cardinal lors du consistoire du 15 mai 1879.
La santé de Newman commence à baisser à partir de 1886. Il célèbre la sainte Messe pour la dernière fois le 25 décembre 1889. Le cardinal reçoit les derniers sacrements le 10 août 1890 et s’éteint le lendemain.
Jean-Paul II l’a déclaré vénérable en 1991. C’est Benoît XVI en personne, le 19 septembre 2010, qui a présidé sa béatification.
Une religieuse du Kerala
Soeur Mariam-Thresia, quant à elle, est née à Puthenchira dans une famille chrétienne. Dès l’âge de dix ans, elle se consacra à Dieu. A douze ans, après la mort de sa mère, elle travailla à la paroisse avec trois autres jeunes, au service des pauvres, des malades, des personnes seules: visites, conseils, prière, pénitence. Extases, visions, stigmates, et luttes spirituelles ont aussi marqué sa vie intérieure.
C’est en 1903 qu’elle demanda au vicaire apostolique de Trichur de fonder une maison de prière: il lui suggéra d’entrer chez les Clarisses, mais elle entra finalement au Carmel d’Ollur.
Pourtant, l’évêque finit par consentir à l’ouverture d’une maison de prière, et il érigea la nouvelle fondation en 1914: la Congrégation de la Sainte-Famille était née, sur le modèle des Constitutions de la Sainte-Famille de Bordeaux, présente à Ceylan.
Elle a été béatifiée par Jean-Paul II le 9 avril 2000.

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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