Capture TV2000, arrivée des reliques de saint Padre Pio à la basilique San Lorenzo al Verano (Rome), 3 février 2016

Capture TV2000, arrivée des reliques de saint Padre Pio à la basilique San Lorenzo al Verano (Rome), 3 février 2016

Causes des saints : instruction sur l'authentification et la conservation des reliques

Leur commerce et leur exposition dans des lieux profanes sont absolument prohibés

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La Congrégation pour les causes des saints a publié en italien, ce 16 décembre 2017, une Instruction sur « Les reliques dans l’Eglise : authenticité et conservation » (“Le reliquie nella Chiesa: Autenticità e Conservazione”). L’instruction stipule que le commerce, la vente de reliques, leur exposition dans des lieux profanes ou non autorisés, sont « absolument prohibés ».
Signé le 8 décembre 2017, en la fête de l’Immaculée conception, par le cardinal Angelo Amato, préfet du dicastère et par le secrétaire, Mgr Marcello Bartolucci, le document se substitue à l’Appendice de l’Instruction Sanctorum Mater. Il présente la procédure canonique pour vérifier l’authenticité des reliques et des restes mortels, pour leur conservation et leur vénération – reconnaissance canonique, prélèvement de fragments, confections de reliques, translation de l’urne – et pour solliciter l’approbation du dicastère dans chacun de ces cas.
« Les reliques dans l’Eglise ont toujours reçu une vénération et une attention particulières car le corps des bienheureux et des saints, destiné à la résurrection, a été sur la terre le temple vivant de l’Esprit Saint et l’instrument de leur sainteté », peut-on lire dans l’introduction.
L’instruction rappelle que « les reliques ne peuvent être exposées à la vénération des fidèles sans un certificat spécifique de l’autorité ecclésiastique qui en garantisse l’authenticité ». Elle stipule que « le commerce (à savoir l’échange d’une relique contre don en nature ou argent) et la vente des reliques (à savoir la cession de la propriété d’une relique en contrepartie d’un prix), ainsi que leur exposition dans des lieux profanes ou non autorisés, sont absolument prohibés ».
Les reliques dites « insignes » – le corps des bienheureux et des saints ou des parties importantes du corps ou le volume entier des cendres de leur crémation – doivent recevoir « un soin et une attention spéciale pour en assurer la conservation et la vénération et pour en éviter les abus ». Elles doivent être conservées « dans des lieux qui en garantissent la sécurité, qui en respectent la sacralité et qui en favorisent le culte ».
Les reliques « non insignes » – petits fragments du corps ou objets qui ont été en contact direct avec les bienheureux et les saints – doivent être conservées dans la mesure du possible dans des reliquaires scellés et doivent être honorés « avec un esprit religieux, en évitant toute forme de superstition et de commerce ».
« Si les reliques d’un bienheureux ou d’un saint doivent être apportées en pèlerinage (à savoir transférées temporairement) dans d’autres diocèses ou éparchies, l’évêque doit obtenir le consentement écrit de chaque évêque qui les accueillera et en envoyer copie à la Congrégation », décrète également le texte.
Pour l’extraction des reliques ou de la dépouille, la Congrégation recommande de « ne pas faire de publicité à l’événement » et donne la procédure à suivre pour protéger les reliques des poussières et des impuretés. Pour le prélèvement de fragments et la confection de reliques, « le démembrement du corps n’est pas permis », sauf si l’évêque a l’approbation du dicastère pour la confection de reliques insignes.
Quant aux dépouilles des serviteurs de Dieu et des vénérables dont les causes sont en cours : « tant qu’ils ne sont pas élevés à la gloire des autels par la béatification ou la canonisation, leurs restes mortels ne peuvent jouir d’aucun culte public, ni des privilèges réservés seulement au corps de celui qui a été béatifié ou canonisé ». L’instruction demande d’éviter « scrupuleusement tout signe de culte indu à un serviteur de Dieu ou à un vénérable non encore béatifié ».

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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