« Femmes au Vatican », Romilda Ferrauto, Adriana Masotti, et Gudrun Sailer signent un article intitulé «Briser le mur des inégalités» dans le supplément mensuel de L’Osservatore Romano «Femmes Eglise Monde» de janvier 2020.
Voici notre traduction, rapide, de travail.
«Briser le mur des inégalités»
Travailler en sachant que vous contribuez à l’activité d’un Pape est une source indéniable de satisfaction et de fierté. C’est également vrai pour les nombreuses femmes, environ 950, qui travaillent au Vatican. Elles ne sont pas de passage, elles ne font pas de bénévolat. Dans les différents services, dans les bureaux, dans les entrepôts … à niveau semblable, leur salaire est le même que celui de leurs collègues masculins, ce qui n’est pas évident, mais précisément à un niveau semblable.
Et la première question commence là. Combien parmi nous sont des femmes qui occupent des postes de responsabilité, qui parviennent à atteindre des niveaux de décision? Jusqu’à présent, très peu. À l’exception des prêtres, des évêques et des cardinaux responsables de bureaux et de départements, parmi les laïcs, les hommes sont cependant beaucoup plus nombreux pour prendre des décisions, faire des choix, administrer et établir les règles.
Mais sur le lieu de travail – et voici la deuxième question – quelle est la relation entre les supérieurs masculins et les employées? Et toutes les femmes sont-elles conscientes d’elles-mêmes et de leur valeur?
Il est triste de reconnaître que certaines femmes vivent toujours mal leur vie professionnelle au Vatican. Certaines d’entre elles ne trouvent pas le courage de défendre leurs droits, de s’exprimer ouvertement.
Et comme dans de nombreuses sociétés, même au Vatican, les femmes sont parfois considérées – par les hommes, mais aussi par d’autres femmes – comme des personnes de moindre valeur intellectuelle et professionnelle, toujours disponibles pour le service, toujours dociles aux ordres supérieurs.
Il est donc urgent de promouvoir l’estime de soi et de renforcer la présence féminine également au Vatican. Pour soutenir cette urgence, les paroles du Pape.
Beaucoup de femmes – affirme le pape François dans un message de 2014 – ressentent le besoin d’être mieux reconnues dans leurs droits, dans la valeur des tâches qu’elles accomplissent habituellement dans les différents secteurs de la vie sociale et professionnelle …
Aujourd’hui, c’est avec intérêt et gratitude que nous saluons les signes positifs du pontificat de François, comme notamment les récentes nominations qui favorisent l’influence des femmes dans certains milieux du Vatican. Mais cela ne suffit pas. Plus que d’occuper des espaces, il est nécessaire de lancer des processus, de surmonter les revendications idéologiques d’égalité de rôle et la tentation de cléricaliser la condition féminine.
Il n’est pas question d’ordination sacerdotale, mais de l’urgence de briser le mur de l’inégalité entre les femmes et les hommes dans l’Église. Il est urgent de provoquer un profond changement de mentalité, mais plus encore, comme le recommande le pape François, de développer le concept de réciprocité pour vaincre la subordination, promouvoir la co-responsabilité et cheminer ensemble les unes à côté des autres.
Le Pontife a déclaré: l’alliance des hommes et des femmes est appelée à prendre en main la direction de toute la société. C’est une invitation à la responsabilité pour monde … et aussi dans l’Église.
Traduction de Zenit, Anita Bourdin
