Cardinal Parolin © capture de Zenit / CTV

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Birmanie et Bangladesh : le respects des droits humains, garantie de paix et de stabilité

Entretien avec le card. Parolin au retour du voyage

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Une application concrète des principes fondamentaux « du respect des droits humains, à commencer par le droit de citoyenneté » et « de la valorisation de tous les groupes ethniques », pourrait conduira à « la paix et la stabilité » en Birmanie et au Bangladesh, a déclaré à L’Osservatore Romano le cardinal secrétaire d’État, Pietro Parolin, qui a accompagné le pape lors de son récent voyage en Asie (27 novembre-2 décembre 2017).
« Le pape François a beaucoup insisté sur ces deux aspects, a-t-il souligné, en insistant sur l’idée, chère à lui, que les différences ne doivent pas devenir une opposition et un conflit. »
Une solution pour les Rohingyas
Autour de la question de la minorité Rohingya en Birmanie, le cardinal a « remarqué une grande préoccupation, surtout au Bangladesh, pour cette situation ». « Il est difficile de faire des prédictions, a-t-il dit, mais je pense que la visite du pape a certainement aidé à trouver une solution. »
En même temps, le cardinal Parolin a rappelé que « le but principal » du voyage du pape « était de rencontrer les Églises locales, en tenant compte du fait qu’elles sont des Eglises ‘minoritaires’ ». Les catholiques de Birmanie et du Bangladesh « ont perçu » la « proximité » du pape, l’« amour du pape à leur égard », a-t-il souligné, « ils ont été réconfortés et revigorés ».
La « coexistence pacifique » fondée sur le dialogue et le respect mutuel a été aussi au centre des préoccupations du pape François. « Le pontife, a dit le cardinal Parolin, a souligné dans les deux cas, tant avec les bouddhistes de Rangoun qu’avec les musulmans de Dacca, l’importance du dialogue interreligieux et l’importance pour les chrétiens de promouvoir l’harmonie entre les différentes composantes religieuses présentes dans les pays ainsi que d’être ferment vivant et positif pour le bien commun de la société, pour la construction d’une coexistence pacifique et pour le développement des deux nations. »
La valeur des femmes
Le secrétaire d’État  s’est arrêté aussi sur le fait que ces deux pays à prédominance bouddhiste et musulmane sont dirigés présentement par des femmes : Aung San Suu Kyi et Sheikh Hasina. « Cela peut susciter une certaine surprise, mais cela démontre la valeur de ces deux premières », a-t-il noté. « Ce sont deux femmes qui ont été appréciées pour leur contribution à leurs pays respectifs, gagnant la confiance de leurs concitoyens », a souligné le cardinal Parolin.
En ce qui concerne Aung San Suu Kyi, a dit le cardinal, « il suffit de vous souvenir… de ce qu’elle a fait et combien elle a souffert pour la démocratie au Myanmar, et de ce qu’elle fait encore, malgré de nombreuses difficultés ». « Sheikh Hasina, pour sa part, a-t-il poursuivi, s’est engagée dans un processus de développement du Bangladesh, en particulier pour surmonter l’extrême pauvreté, obtenant des résultats remarquables, qui ont également été reconnus par les organisations internationales. »
Perdre son emploi ou manquer le pape
 
Durant ce voyage, le cardinal Parolin a confié qu’il avait été « frappé par l’amabilité des Asiatiques, qui se manifeste dans une grande gentillesse, dans un grand sens d’hospitalité et de respect envers les invités ». Il a fait aussi « l’expérience de la beauté de l’Église dans sa multiforme: en particulier dans les célébrations ».
En parlant des rencontres qui l’avaient particulièrement affecté, le cardinal a cité deux « épisodes ». Le premier a eu lieu lors de la réunion interreligieuse dans la capitale du Bangladesh, quand le représentant de la société civile a parlé des minorités. Tandis que la deuxième s’est déroulée devant l’église du Saint Rosaire à Dacca, où le cardinal a « eu l’occasion d’échanger quelques mots avec un fidèle ».
« Il m’a confié qu’il avait dit à ses employeurs musulmans: ‘Le pape arrive. Soit vous me laissez partir, soit je suis prêt à perdre mon emploi, mais pas l’occasion de le voir, parce qu’elle sera unique dans ma vie.’… C’est le signe d’une foi forte, d’un grand témoignage d’appartenance à l’Église de la part de ces chrétiens. »

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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