Benoît XVI souligne l’actualité de la Règle de saint Benoît

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Entretien avec l’abbé primat de la Confédération bénédictine, Notker Wolf

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ROME, dimanche 5 juin 2005 ROME, Dimanche 5 juin 2005 (ZENIT.org) – En ce début de pontificat, Benoît XVI a permis au monde de découvrir combien la Règle de saint Benoît était actuelle, constate l’abbé primat de la Confédération bénédictine, Notker Wolf dans cet entretien accordé à Zenit.

La Confédération bénédictine qui compte actuellement 7.860 moines (dont 4.139 prêtres) a été fondée au VIe siècle par saint Benoît. Les moines se consacrent à la célébration de la liturgie, à l’attention aux âmes, aux missions, à l’étude, à l’art, et à l’éducation des jeunes dans la mesure où cela est compatible avec la vie monastique.

Zenit : Quelle a été votre première impression lorsque vous avez appris que le nouveau pape s’appelait Benoît XVI ?

Abbé N. Wolf : Je me trouvais dans le monastère de Tepeyac au Mexique et j’ai suivi les événements à la télévision de là-bas. Nous avons été surpris, mais très heureux d’entendre le nom.

Zenit : De quelle manière la présence bénédictine en Bavière a-t-elle influencé le nouveau pape, aussi bien sur le plan théologique que pour le choix de son nom ?

Abbé N. Wolf : L’expérience qu’il a eue avec les bénédictins en Bavière a vraisemblablement en effet eu une influence. Il a pensé entrer lui-même dans un monastère bénédictin. Il existe 17 couvents bénédictins en Bavière. La mentalité bavaroise est très influencée par les bénédictins. Ces dernières années le pape Benoît XVI a fait ses exercices spirituels annuels dans l’abbaye bénédictine de Scheyern. Il a par ailleurs plusieurs fois cité une phrase de la règle bénédictine : « Christo omnino nihil praeponant – vous ne devez absolument rien préférer au Christ » (RB 72, 11). Le Christ est au centre de notre vie, le Christ est le salut du monde.

Zenit : Les bénédictins ont une dynamique très particulière de l’autorité : pas de centralisation, une grande liberté pour chaque monastère. Pensez-vous que le pape puisse s’inspirer de ce modèle pour décentraliser l’Eglise ?

Abbé N. Wolf : Saint Benoît attend du prieur l’exercice d’une autorité mais il exclut l’autoritarisme. Lorsqu’une question importante est abordée, tout le monde doit être entendu. Le prieur ne prend la décision qu’après. On sait que, dans les réunions, le cardinal Ratzinger laissait tout le monde parler d’abord, et qu’il savait écouter. Je ne serais pas surpris qu’il délègue beaucoup et qu’il mette en avant le principe de subsidiarité. Il a lui-même dit qu’une Eglise mondiale ne doit pas être dirigée de façon centralisée. Il va respecter les Eglises locales sans mettre en danger l’unité de l’Eglise.

Zenit : Dans quelle mesure saint Benoît peut-il inspirer aujourd’hui l’Europe en train de s’élargir ?

Abbé N. Wolf : Saint Benoît a transmis à l’Occident une stabilité et une nouvelle culture à une époque de grands bouleversements, à travers sa Règle et ses moines. Ses principes devraient aussi, à notre époque marquée par des bouleversements, indiquer le chemin vers l’avenir, auquel appartiennent entre autres la responsabilité commune devant Dieu, le respect de la dignité de la personne, l’intégration de la personne individuelle dans la communauté et la juste mesure dans les comportements, dans le domaine des lois et de leur utilisation.

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ZENIT Staff

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