Benoît XVI à la tombe de Jean-Paul II, « pape de la Toussaint »

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Visite aux grottes vaticanes le 2 novembre

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ROME, Mardi 1er Novembre 2005 (ZENIT.org) – Benoît XVI se rend demain sur la tombe de Jean-Paul II, que d’aucuns ont appelé le « pape de la Toussaint ».

Benoît XVI a en effet annoncé avant l’angélus qu’il se rendra dans les grottes vaticanes auprès de la tombe des papes « qui font une couronne autour du sépulcre de l’apôtre Pierre », en « s’unissant » ainsi à ceux qui « se rendent dans les cimetières pour prier pour leurs défunts ».

« J’aurai un souvenir spécial pour le bien aimé Jean-Paul II », ajoutait Benoît XVI.

Jean-Paul II repose à l’endroit où se trouvait naguère le tombeau du bienheureux pape Jean XXIII, transféré, après sa béatification, en la basilique Saint-Pierre.

La Toussaint, c’était aussi l’anniversaire de l’ordination sacerdotale de Karol Wojtyla. Il a été ordonné prêtre le jour de la Toussaint, le 1er novembre 1946 dans la chapelle du Wawel à Cracovie, près des tombeaux des rois et des saints polonais. Il a déclaré un jour qu’il plaçait les béatifications et canonisations parmi les actes les plus importants de son pontificat. Il voit dans la Toussaint la fête des saint proclamés et la fête du saint « inconnu ».

Six fois plus de saints que pendant 400 ans
La fête de tous les saints est ainsi en quelque sorte la fête privilégiée de Jean-Paul II, le « pape de la sainteté », comme le disait récemment le cardinal José Saraiva Martins, préfet de la congrégation à laquelle le pape a donné un énorme travail: la congrégation pour les causes des saints.

Jean-Paul II a proclamé près de six fois plus de saints que ces prédécesseurs, en quatre siècles, depuis Clément VIII, qui est mort en 1605.

Il avait le souci de donner des modèles de vie chrétienne aux nations, aux peuples, aux Eglises, ou aux états de vie qui n’avaient pas ou peu de modèles de sainteté. C’est le cas des gitans qui ont leur premier bienheureux dans le Zeferino Jiménez Malla, martyr de la Guerre civile espagnole.

C’est le cas des enfants qui ont désormais en Jacinta et Francisco Marto, les pastoureaux de Fatima, les premiers enfants bienheureux non martyrs.

C’est le cas des foyers: Luigi et Maria Beltrame Quattrocchi sont les premiers époux béatifiés ensemble par un pape et leur fête liturgique à été fixée à la date anniversaire de leur mariage, le 25 novembre.

C’est le cas de l’Eglise gréco-catholique d’Ukraine, autrefois supprimée et persécutée par Staline.

Ces canonisations et béatifications sont une occasion de faire la vérité sur notre histoire, aussi n’apparaissent-elles pas toutes à l’opinion publique comme « politiquement correctes » : le pape a béatifié de nombreux martyrs de la Révolution française, oubliés dans les cérémonies du bicentenaire, les martyrs de la Guerre civile espagnole, oubliés par la plupart des manuels d’histoire, les martyrs du nazisme et ceux du communisme, comme le cardinal Stepinac en Croatie, en 1998, en dépit des polémiques.

Or, et ce pourrait sembler un paradoxe, Jean-Paul II a insisté tout au long de son pontificat sur la reconnaissance du péché dans la vie de l’Eglise, et n’a eu de cesse de demander pardon pour les péchés passés des fils de l’Eglise, comme à Paris en 1997, avec la demande de pardon pour la saint Barthélemy. Et surtout, avec la demande de pardon placée au cœur du Jubilé, le 12 mars 2000, en la basilique Saint-Pierre. Le pape invitait à une purification de la mémoire, pour l’entrée de l’Eglise dans le IIIe millénaire. Luigi Accatoli a pu recueillir toutes les demandes de pardon dans son livre: « Quand le pape demande pardon ».

Or, cette purification vise la sainteté. Car, le pape n’a cessé de rappeler, par exemple aux évêques en visite ad limina, l’appel universel à la sainteté, au cœur de l’Evangile, au cœur du message du concile Vatican II, et au cœur de toute action pastorale de l’Eglise.

En 2002, Jean-Paul II avait lui-même indiqué trois dimensions de la fête de la Toussaint. Tout d’abord, par leur exemple, disait-il, les saints proclamés par l’Eglise montrent que « tous les fidèles – comme l’enseigne le concile – sont appelés à la plénitude de la foi chrétienne et à la perfection de la charité » en tendant au « degré sublime » de la vie chrétienne ordinaire.

Ensuite, pour Jean-Paul II, la Toussaint est aussi la fête du « saint inconnu ». Citant la liturgie de la Toussaint, il soulignait qu’en cette fête l’Eglise a « la joie de célébrer en une fête unique les mérites et la gloire de tous les saints, non seulement de ceux qu’elle a proclamés au cours des siècles, mais aussi des innombrables hommes et femmes dont la sainteté, cachée en ce monde, est bien connue à Dieu et resplendit dans son Royaume éternel ».

Enfin, la Toussaint, disait encore le défunt pape, « nous invite à tourner le regard vers le Ciel, but de notre pèlerinage terrestre. C’est là que nous attend la fête de la communion des saints. Là, nous retrouverons nos chers défunts, pour lesquels s’élèvera la grande commémoraison liturgique » du 2 novembre.

« Dans la gloire du paradis, concluait Jean-Paul II, resplendit la Vierge Marie, que le Christ a couronnée Reine des Anges et des Saints. C’est vers Elle, « signe sûr de l’espérance et de la consolation, que regarde l’Eglise pérégrinante, désireuse de s’unir à l’Eglise triomphante dans la patrie céleste. A la Très Sainte Vierge Marie, nous confions tous les défunts, afin que leur soit accordée la béatitude éternelle ».

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ZENIT Staff

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