Belgique : Quelques pas sur leur chemin de foi…

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Point de vue de trois évêques

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CITE DU VATICAN, Mardi 6 avril 2004 (ZENIT.org) – « Quelques pas sur leur chemin de foi… », sous ce tire, l’agence catholique belge « CathoBel » propose les points de vue de trois évêques francophones sur la Marche des Rameaux en Belgique (cf. www.cathobel.be).

Outre les jeunes, les animateurs et les responsables en Pastorale des jeunes, la Marche des rameaux a vu la participation de plusieurs évêques belges. Deux étudiants sont allés à la rencontre de trois d’entre eux, pour savoir ce qu’il pensait de l’événement. Présents au souper du samedi, Mgr Vancottem, évêque auxiliaire de Malines-Bruxelles, Mgr Harpigny, évêque de Tournai, et Mgr Léonard, évêque de Namur se sont prêtés à leurs questions.

Ces 3 et 4 avril 2004, plus de 700 jeunes francophones et néerlandophones ont vécu au rythme de la Marche des Rameaux (Voir aussi CathoBel du 5 avril 2004). Un événement phare pour les jeunes chrétiens de Belgique et du monde entier, auquel ont pris part plusieurs évêques.

Lors du souper organisé à Louvain-la-neuve au terme de la première journée de marche, Mgr Rémy Vancottem, Mgr Guy Harpigny, et Mgr André-Mutien Léonard, respectivement évêque auxiliaire de Malines-Bruxelles, de Tournai et de Namur, ont confié leurs impressions à Séverine et Amaury.

Poursuivre l’élan des JMJ de Paris

« De part ma fonction, je me suis de tous temps intéressé aux initiatives de ce type », déclare d’emblée Mgr Vancottem, non sans rappeler qu’il est délégué par la conférence épiscopale pour les Jeunes.

« Le point de départ, ce sont les JMJ (Journée Mondiale de la Jeunesse) de 1997. C’est en effet lors de cet événement que les communautés nouvelles, les mouvements de jeunes et tous les autres ont réussi à se mettre ensemble pour mener à bien un projet commun. Ces JMJ à Paris ont été une grande surprise… et le début de quelque chose. C’est à ce moment que l’idée d’une marche des Rameaux est née. Étant donné que les JMJ se déroulent tous les deux ans, il nous a semblé important de proposer un rendez-vous annuel », précise l’évêque en charge du Brabant wallon.

La force du nombre

« Cette année, il s’agit de la 7ème mouture de la Marche des Rameaux », poursuit Mgr Vancottem. « Et 420 jeunes, c’est quand même étonnant après 7 ans. Bien entendu, les JMJ de Rome ont aussi été un grand moment fort et par là ont permis de relancer l’intérêt des jeunes. Certains disent que ce sont toujours les mêmes grands jeunes qu’on retrouve. Mais 420 jeunes après 7 ans, cela signifie qu’une autre génération s’intéresse à ce genre de rassemblement. Le fait que cela se renouvelle est extrêmement important ».

« C’est essentiel, ces temps forts d’intériorité et de prière. Et ces eucharisties joyeuses aussi ! Cette joie vient du fait d’être nombreux. C’est primordial pour d’une part, insuffler de la force aux participants, d’autre part, accorder une visibilité à une Eglise non pas grisonnante mais jeune. 420 jeunes, cela montre aussi le succès dû à l’efficacité de celui qui coordonne la Marche des Rameaux, Olivier Fröhlich. C’est aussi, malgré le nombre absolu assez faible, un chiffre significatif ».

« J’ajouterai que c’est important que toutes les sensibilités soient présentes, et donc un maximum de communautés nouvelles. A ce propos, il me semble que cette année moins de communautés sont représentées. Il faut pourtant qu’un maximum de sensibilités soient présentes ».

Le but n’est pas de remplir les paroisses mais de parler de Dieu avec d’autres

« J’ajoute que dans toutes les couches de la population, des gens cherchent Dieu et ne savent pas où en parler », déclare à son tour Mgr Harpigny. « Or des WE comme celui-ci permettent d’écouter des témoignages, de réfléchir ensemble, de se poser et de poser des questions pour faire quelques pas sur leur chemin de foi. Quelques pas ensemble, pour se parler et se rencontrer entre chrétiens aussi. Je souhaiterais aussi que cet appel se fasse vraiment à tout le monde. Cela vaut la peine de mettre les communautés nouvelles et autres ensemble ».

« Certains disent que de tels événements ne servent à rien puisqu’on ne revoit plus les jeunes dans les paroisses par la suite. C’est faux. Le but n’est pas de remplir les paroisses mais de parler de Dieu avec d’autres. Ce n’est pas facile dans une société où la présence de Dieu est quelque part effacée », explique l’évêque de Tournai.

« C’est vrai, aujourd’hui beaucoup de jeunes ont peur de témoigner de leur foi. Peur de la dérision, du ridicule. C’est pourquoi c’est très important de se rassembler et d’être nombreux ensemble », ajoute Mgr Vancottem.

Oser témoigner

L’Évêque poursuit : « Lors des JMJ de 1997, un million deux cent mille jeunes ont envahi Paris, et bouché régulièrement le métro. Et la police disait : ‘On a déjà dû faire face à beaucoup de rassemblement de jeunes mais ça non. Les jeunes ne cassent rien. Le moindre papier est mis à la poubelle’. Ça aussi c’est un témoignage ! Il permet de rappeler qu’un jeune n’est pas nécessairement un casseur, un destructeur ou un délinquant. C’est un signe pour toutes les générations. Mais il ne faut pas qu’agir, je crois qu’il faut aussi oser dire et être ce que l’on est ».

« Voici une anecdote qui va vous éclairer. Une jeune femme travaillait dans un laboratoire. Pendant ses vacances, en 2000, elle a participé aux JMJ de Rome. Au retour, elle a osé faire quelque chose qu’elle n’aurait jamais osé auparavant : elle a simplement dit qu’elle était allée aux JMJ et qu’elle en était très contente. Peu après, des collègues sont venus la trouver : « Merci pour ce que vous avez dit. Nous aussi nous sommes chrétiens mais nous n’osions pas le dire ».

« Certains adultes semblent demandeurs d’une formule qui leur permettrait de se conforter mutuellement, au sein des familles », ajoute Mgr Van Cottem, qui y est aussi très sensible vu qu’il vient d’être nommé par la conférence épiscopale comme évêque en charge des familles.

Des jeunes qui ne fréquentent pas l’Église habituellement

L’évêque de Namur, qui a marché aux côtés des jeunes livre à son tour ses impressions sur celle-ci : « Je suis heureux que cela ait commencé dans mon diocèse, et que nous soyons plus nombreux cette année. Je suis aussi très content d’avoir croisé des jeunes ‘de tous plumages et de tous ramages’ ».

« En effet, j’ai marché en passant d’un groupe à l’autre et j’ai rencontré avec grand plaisir des jeunes qui ne fréquentent pas l’Église habituellement. C’est leur professeur de religion qui leur a conseillé de venir ici et ils sont très satisfaits. Durant ma marche, j’ai été frappé du sérieux et de l’ambiance bon enfant avec lesquels les moments de partage (discussion) sont vécus. Ce n’est pas de la gaieté sans raison, c’est une joie puisée dans des sources plus profondes. J’ai également remarqué une initiative que je n’avais pas vue les années auparavant. Un meneur a expliqué le sens du chapelet et tout le groupe a récité une dizaine en marchant. Dans les fraternités le thème passe bien et le texte de la guérison du sourd muet est abondamment discuté et commenté, suscitant des débats profonds », poursuit Mgr Léonard.

« À part cela, j’ai beaucoup apprécié le sketch de ce matin (ndr mettant en scène trois étudiants zappant à la TV et cherchant des solutions pour ‘porter l’espérance). Il rappelle la joie et l’espérance dans la vie de tous les jours des jeunes. C’est une belle suggestion pour les jeunes. Et les rameaux nous rappellent que nous entrons dans la semaine sainte est bien présentée ».

messages aux jeunes…

Deux évêques « interviewés » ont livré un message aux jeunes présents.

Mgr Vancottem : « Vous qui êtes branchés, branchez vus de temps en temps a
vec d’autres jeunes sur ce qui peut donner de grandes joies : apprendre à prier avec d’autres, accueillir la parole de l’Évangile… Ne restez pas toujours derrière votre écran et venez rejoindre d’autres jeunes. Vous avez parfois peur de vivre cette relation directe, antidote à la solitude. Elle est pourtant source de grandes joies ».

Mgr Harpigny : « Allez aux JMJ de Cologne. Continuez. Parlez-en autour de vous ».

© CathoBel 2004

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ZENIT Staff

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