« La Cour suprême de Victoria, en Australie, a confirmé la condamnation prononcée en février lors du procès en première instance pour abus sexuels sur mineurs. Les avocats du cardinal ont 28 jours pour présenter un dernier recours », annonce le Saint-Siège, ce mercredi 21 août 2019.
« Le cardinal Pell est évidemment déçu par la décision prise aujourd’hui», il « maintient son innocence », a déclaré son porte-parole peu de temps après l’annonce de la décision prise à deux juges contre un. « Son équipe juridique, a ajouté le porte-parole, examinera minutieusement le jugement afin de déterminer une demande spéciale auprès de la Haute Cour. »
Mgr Mark Coleridge, président de l’épiscopat australien, l’archevêque de Melbourne, Mgr Peter Comensoli, ainsi que Mgr Anthony Fisher, archevêque de Sydney, ont fait leurs déclarations après l’annonce de la décision par les juges.
Le Saint-Siège attend d’être informé de l’évolution de la procédure judiciaire, mais rappelle aussi que le cardinal a toujours protesté de son innocence, et qu’il peut faire appel à la Haute Cour.
Le Saint-Siège redit sa proximité avec les victimes d’abus sexuels et son engagement à poursuivre en justice les membres du clergé qui en seraient coupables.
Le 26 février dernier le Vatican a annoncé que le pape François a confirmé les mesures conservatoires prises vis-à-vis du cardinal Pell par l’évêque local qui lui interdisent « l’exercice public du ministère» et «le contact sous quelque mode et forme avec des mineurs ».
Le 12 décembre 2018, le Vatican avait expliqué que le pape avait retiré le cardinal Pell du Conseil des cardinaux en raison de son « âge avancé », et, fin février, que le mandat du cardinal Pell comme préfet du Secrétariat pour l’Économie était arrivé à son terme (cinq ans).
Le « procès de la cathédrale »
Convoqué devant le tribunal de Melbourne, le 1er mai 2018, le cardinal Pell s’est déclaré non-coupable. Les accusations ont mené à deux procédures, dénommées « procès de la cathédrale » et « procès des nageurs », rappelle le même source.
Dans la première affaire, le cardinal Pell a été accusé d’agression sexuelle contre deux enfants de chœur dans la sacristie de la cathédrale de Melbourne après une messe à la fin 1996, et de nouveau début 1997.
Dans la deuxième affaire, il a été accusé d’agression à caractère sexuel contre deux garçons qui l’accusaient d’attouchements pendant, à la piscine, à la fin des années 70.
Les délibérations du jury sur le « procès de la cathédrale », qui a commencé en août 2018, n’ont pas abouti, les jurés n’ayant pas réussi à atteindre un verdict unanime ou majoritaire. Un nouveau procès, en novembre, avec un nouveau jury est arrivé en décembre à la conclusion que, sur la base des éléments présentées au tribunal, Pell est coupable.
Le second procès, prévu pour avril, n’a pas eu lieu du fait de « manque de preuves admissibles ».