« Non seulement la création, mais aussi l’histoire humaine est soumise à la ‘fugacité’ dont parle saint Paul dans sa lettre aux Romains, et nous, chrétiens, sommes appelés à préserver l’espérance de l’humanité, offrant toutes les ressources de notre prière et de notre engagement pour l’avenir et le salut de l’œuvre de Dieu, menacée par le péché et obscurcie par la mort. »
C’est ce qu’a dit le cardinal Marc Ouellet, préfet de la Congrégation des évêques, lors de l’homélie prononcée à la messe célébrée le 29 octobre 2019, dans l’église Sainte-Catherine-à-Magnanapoli, à Rome, pour le 5e cours de formation d’aumôniers militaires catholiques en droit international humanitaire qui se tient du 29 au 31 octobre à l’Institut patristique Augustinianum de Rome.
Le cardinal Ouellet a invité à « invoquer avec ferveur l’aide de l’Esprit Saint, grand protagoniste de la mission ecclésiale » « qui actualise la Parole de Dieu dans les circonstances choquantes de notre temps ».
« Nous devons reconnaître, a-t-il dit, que nous, enfants d’une époque rationaliste et relativiste, sommes prédisposés à rechercher des solutions purement humaines ou politiques, en négligeant les ressources de la grâce et de la foi. » « Au lieu de recourir à la prière et à la confiance en Dieu, nous avons tendance à agir seuls et à courir comme une armée en retraite. Malheureusement, cela se voit aussi dans l’histoire de l’Église et dans les processus synodaux ! »
« Qui ne réalise pas aujourd’hui la tension croissante entre les grandes puissances du monde, qui s’affrontent à différents points de la planète dans des combats impliquant des milliers de pauvres, sacrifiés pour maintenir des équilibres géopolitiques ou des intérêts économiques ? » a demandé le cardinal. « Jamais comme aujourd’hui, a-t-il poursuivi, nous n’avons eu simultanément des explosions de guerre, au point que beaucoup de gens manquent de confiance en la capacité de l’homme à prendre soin de la Maison commune et à assurer la paix dans le monde. »
« La clé de notre contribution, a expliqué le cardinal Ouellet, réside dans la prise de conscience de notre filiation divine, promise à tous, à travers la mission de l’Église : « Allez dans tout le monde, et prêchez l’Évangile à toute la création. » Mais l’Église, a-t-il dit, « n’a pas de ressources sophistiquées et de stratégies mondaines pour communiquer l’Évangile. L’Église peut offrir seulement la lumière de la Parole et la force de l’Esprit qui édifient le Règne de Dieu dans les cœurs et les rapports humains ».
« Que le Saint-Esprit nous redonne une capacité d’écoute et de discernement renouvelée afin de progresser dans la découverte de nouveaux outils judiciaires destinés à défendre et à protéger les personnes privées de liberté », a poursuivi le cardinal canadien.
Malgré « l’escalade des conflits et la multiplication de la violence », a-t-il souligné, « nous croyons au Prince de la Paix et au pouvoir de son mystère pascal » : « Il nous exhorte à confesser notre confiance absolue des enfants en la bonté miséricordieuse de notre Père céleste. »
Par conséquent, a-t-il conclu, « dans cette Sainte Eucharistie à l’ouverture de notre conférence, livrons le monde contrarié à la miséricorde divine et confions-nous à la puissance du Saint-Esprit pour être, avec sa grâce, de dignes bâtisseurs de la paix ! »
Card. Marc Ouellet @ Facebook
Aumôniers militaires : les chrétiens «appelés à préserver l'espérance de l'humanité», par le card. Ouellet
« L’Esprit Saint, grand protagoniste de la mission ecclésiale »