« Qui tient le bureau de l’accusateur ? Qui est celui que la Bible appelle le grand accusateur ? Le diable ! Et ceux qui passent leur vie à accuser, accuser, accuser, sont – je ne dirai pas les fils, parce que le diable n’en a pas – mais les amis, les cousins, la famille du diable », a diagnostiqué le pape François.
Le pape François a rencontré 2 500 pèlerins de Bénévent dans le Sud de l’Italie, accompagnés de leur archevêque Mgr Felice Accrocca, ce mercredi matin 20 février 2019, à 9h, dans la basilique Saint-Pierre, avant l’audience du mercredi.
Ils venaient rendre au pape la visite pastorale qu’il a effectuée le 17 mars dernier à Pietrelcina, à l’occasion du centenaire de l’apparition des stigmates permanents du saint Padre Pio, et du cinquantième anniversaire de sa mort. À l’issue de cette rencontre, les pèlerins ont suivi la retransmission en direct de l’audience générale qui s’est tenue dans la Salle Paul VI.
« On ne peut pas passer toute sa vie à accuser, accuser, accuser l’Église », fait observer le pape.
« Celui qui aime l’Église sait pardonner, parce qu’il sait qu’il est lui-même pécheur et qu’il a besoin du pardon de Dieu », a affirmé le pape François. Bien sûr, a-t-il poursuivi, « il faut signaler les défauts pour corriger, mais tout en signalant les défauts, en dénonçant les défauts, on aime l’Église ».
Le pape a donné en exemple la figure de Padre Pio, qui « a aimé l’Église telle qu’elle était, il ne l’a pas détruite par sa langue, comme c’est la mode aujourd’hui ». Soulignant sa « fidélité à l’Église », le pape a insisté : il l’a aimée, a-t-il dit, « avec tous ses problèmes et ses tribulations, avec les péchés de ses enfants » parce que, même si ses enfants sont « tous pécheurs », « l’Église est sainte, elle est l’épouse du Christ ».
Voici notre traduction du discours du pape François, prononcé en italien.
HG
Bonjour ! Vous êtes venus nombreux, on dirait une canonisation ! Merci beaucoup à l’évêque, aux maires, à vous tous, merci pour cette politesse qui indique certainement une finesse d’âme, merci.
Chers frères et sœurs,
Je suis heureux de vous accueillir et de souhaiter cordialement la bienvenue à chacun d’entre vous. Vous êtes venus à Rome avec votre pasteur, Mgr Felice Accrocca, pour me rendre la visite que j’ai eu la joie d’effectuer à Pietrelcina le 17 mars de l’année dernière, pour le centenaire de l’apparition des stigmates permanents du saint Padre Pio et pour le cinquantième anniversaire de sa mort.
J’aimerais vous redire à tous mes vifs remerciements pour le chaleureux accueil que vous m’avez réservé à cette occasion. Je n’oublierai jamais cette journée, de même que je n’oublie pas tous les malades que j’ai salués ; cette visite est restée dans mon cœur. Que le souvenir de cet événement, chargé de signification ecclésiale et spirituelle, ravive en chacun la volonté d’approfondir sa vie de foi, dans le sillage des enseignements de votre illustre et saint compatriote, Padre Pio.
Il s’est distingué par la solidité de sa foi en Dieu, sa ferme espérance dans les réalités célestes, son généreux dévouement aux personnes, sa fidélité à l’Église qu’il a toujours aimée avec tous ses problèmes et ses tribulations. Je m’arrête un peu sur ce point. Il a aimé l’Église, avec tous les problèmes qu’a l’Église, avec toutes ses tribulations, avec tous ses pécheurs. Parce que l’Église est sainte, elle est l’épouse du Christ, mais nous, les enfants de l’Église, nous sommes tous pécheurs – et certains sont de grands pécheurs ! – mais il a aimé l’Église telle qu’elle était, il ne l’a pas détruite par sa langue, comme c’est la mode aujourd’hui. Non ! Il aime.
Celui qui aime l’Église sait pardonner, parce qu’il sait qu’il est lui-même pécheur et qu’il a besoin du pardon de Dieu. Il sait mettre les choses en ordre, parce que le Seigneur veut mettre les choses en ordre correctement mais toujours avec son pardon : on ne peut pas passer toute sa vie à accuser, accuser, accuser l’Église. Qui tient le bureau de l’accusateur ? Qui est celui que la Bible appelle le grand accusateur ? Le diable ! Et ceux qui passent leur vie à accuser, accuser, accuser, sont – je ne dirai pas les fils, parce que le diable n’en a pas – mais les amis, les cousins, la famille du diable.
Et non, cela ne va pas, il faut signaler les défauts pour corriger, mais tout en signalant les défauts, en dénonçant les défauts, on aime l’Église. Sans amour, cela vient du diable. Le saint Padre Pio avait les deux, il aimait l’Église avec tous ses problèmes et ses tribulations, avec les péchés de ses enfants. N’oubliez pas cela.
Je vous encourage à comprendre et à accueillir toujours mieux l’amour de Dieu, source et motif de notre véritable joie. Nous sommes appelés à donner cet amour qui change la vie, surtout aux personnes plus faibles et démunies. Chacun de nous, en répandant la charité divine, contribue à construire un monde plus juste et solidaire. À l’exemple de Padre Pio, s’il vous plaît, ne vous lassez pas de faire confiance au Christ et d’annoncer sa bonté et sa miséricorde par le témoignage de votre vie. C’est cela que les hommes et les femmes, à notre époque encore, attendent des disciples du Seigneur. Témoignage. Pensez à saint François – que votre évêque connaît bien – qu’a-t-il dit à ses disciples ? « Allez, rendez témoignage, les paroles ne sont pas nécessaires ». Parfois il faut parler mais commencez par le témoignage, vivez en chrétiens, témoignant que l’amour est plus beau que la haine, que l’amitié est plus belle que l’inimitié, que la fraternité entre nous tous est plus belle que la guerre.
Merci encore pour cette visite ! De tout cœur, je vous donne à tous ma bénédiction, que j’étends à vos familles, à vos communautés et à tout le diocèse de Bénévent. Merci beaucoup !
© Traduction de Zenit, Hélène Ginabat