Au « carrefour » de la vie de l'homme

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Avant-dernier angélus de Benoît XVI

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« À chaque instant, nous sommes face à un carrefour : est-ce que nous voulons suivre le « moi » ou Dieu ? L’intérêt individuel ou le vrai Bien ? » : c’est la question que pose Benoît XVI en ce premier dimanche de carême, 17 février 2013.

Une foule immense était réunie sur la place Saint-Pierre, noire de monde jusque sous les colonnades, pour l’avant-dernier angélus du pontificat de Benoît XVI, qui quittera son ministère le 28 février prochain. M. Gianni Alemanno, maire de Rome, était présent avec une délégation.

Partout, des bannières tendues proclamaient « Merci », « Nous t’aimons », « Nous serons toujours avec toi », « Tu nous manqueras »… en toutes les langues. Des vagues d’ovations enthousiastes ont répondu aux salutations du pape, qui a remercié les visiteurs à plusieurs reprises, exprimant sa reconnaissance pour « l’affection et la proximité spirituelle que vous me manifestez en ces jours ».

Le « carrefour » de la vie de l’homme

Introduisant l’angélus, Benoît XVI a commenté l’Evangile du jour, des tentations de Jésus dans le désert : si Jésus « a dû démasquer et repousser les fausses images de Messie que le tentateur lui proposait », l’homme aussi est face à des « tentations » qui sont « de fausses images de l’homme », a-t-il fait observer.

Quelles sont ces tentations ? « Leur noyau central consiste toujours à instrumentaliser Dieu pour ses propres intérêts, en donnant plus d’importance au succès ou aux biens matériels », a expliqué le pape.

Et puisque le tentateur est « sournois », ces tentations ne sont pas immédiatement évidentes : elles ne poussent « pas directement vers le mal, mais vers un faux bien, en faisant croire que les vraies réalités sont le pouvoir et ce qui satisfait les besoins primaires », elles prennent la forme « de propositions avantageuses et efficaces, et même bonnes », a-t-il souligné.

Ces tentations « essaient de piéger la conscience », « en tout temps » et c’est pourquoi « dans les moments décisifs de la vie, mais aussi à chaque instant, nous sommes face à un carrefour : est-ce que nous voulons suivre le « moi » ou Dieu ? L’intérêt individuel ou bien le vrai Bien, c’est-à-dire ce qui est réellement bon ? ».

La foi est en jeu

Pour Benoît XVI, en dernière analyse, c’est « la foi qui est en jeu » dans les tentations car « Dieu est en jeu » : en effet, si l’homme se dirige vers un faux bien, alors « Dieu devient secondaire, il se réduit à un moyen, en définitive il devient irréel, il ne compte plus, il s’estompe ».

C’est pourquoi le pape a encouragé durant le carême à « se renouveler dans l’esprit, à se réorienter résolument vers Dieu, reniant l’orgueil et l’égoïsme pour vivre dans l’amour » : « ceci comporte toujours une lutte, un combat spirituel, parce que l’esprit du mal, naturellement, s’oppose à notre sanctification et cherche à nous faire dévier du chemin vers Dieu », a-t-il ajouté.

Mais, a rappelé le pape en citant saint Augustin, « Jésus a pris nos tentations, pour nous donner la victoire », « Il est la main que Dieu a tendue à l’homme, à la brebis égarée, pour la sauver ».

Aussi, a-t-il encouragé « n’ayons pas peur d’affronter le combat contre l’esprit du mal : l’important est que nous le fassions avec Lui, avec le Christ, le Vainqueur ». Il s’agit de « repousser les tentations avec la Parole du Christ », l’enjeu étant de « remettre Dieu au centre de notre vie », a-t-il conclu.

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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