« Attendre ensemble », histoire d’une amitié entre un catholique et un juif

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Un livre sur comment l’amitié peut vaincre la mort et réaliser la paix

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ROME, Vendredi 13 juin 2008 (ZENIT.org) – Plus l’amitié entre les hommes sera le reflet de l’amour de Dieu, plus elle sera capable de vaincre la mort et de consolider la paix.

C’est le message qui ressort clairement du livre « Aspettare insieme », (« Attendre ensemble ») (publié en italien aux Editions Marietti), qui raconte le parcours de deux jeunes amis sur le chemin de la connaissance de Dieu. L’un est Américain d’origine irlandaise, Jonah Lynch, e l’autre Français avec des racines juives, David Gritz.

 Les deux garçons se rencontrent à la McGill université de Montréal, l’un joue de la guitare, l’autre du violon. Recherchant tous deux la vérité, ils discutent de tout : amour, femmes, littérature, vie, justice, beauté.

Dans une lettre qu’il lui envoie de Paris au printemps 98, David demande à Jonah « Mais peut-on atteindre les étoiles ? ».

D’un point de vue religieux, Jonah a perdu la foi que ses parents lui ont transmise, alors que David, de père juif et de mère catholique non pratiquants, est agnostique. Mais plus ils deviennent amis et plus ils se rapprochent du Seigneur.

Grâce à la communauté Communion et Libération Jonah entre au séminaire et David trouve dans l’éthique de la Torah, lue avec les yeux de Levinas, une pensée universelle.

Ainsi David, ayant achevé ses études en sciences politiques, choisit d’aller à Jérusalem pour écrire un mémoire sur la Tour de Babel et le pluralisme politique.

Cet été-là Jonah est aux Etats-Unis et travaille avec des prêtres missionnaires de la Fraternité Saint-Charles-Borromée. En repassant à Montréal, il reçoit un coup de téléphone des parents de David : David a été tué, déchiqueté par une bombe terroriste dans la cafétéria de l’université à Jérusalem.

Jonah écrit dans l’introduction de son livre « ma toute première pensée, irréfléchie, a été : maintenant il voit. Maintenant il voit la vérité. Puis les larmes m’ont inondé, six années d’amitié défilant dans mon esprit ».

C’est pour donner un sens à sa peine, inconsolable, due à la perte d’un ami cher, et pour trouver l’espérance dans la conscience dictée par la foi, que Jonah Lynch a choisi de publier ce livre.

Selon Jonah Lynch, qui s’est entre temps diplômé en astrophysique avant de devenir prêtre en 2006 et aujourd’hui occuper le poste de sous-directeur au séminaire de la fraternité sacerdotale des missionnaires de Saint Charles Borromée, « cette amitié, jamais interrompue, peut devenir un motif d’espérance pour tout un peuple ».

Dans la postface du livre, le P. Massimo Camisasca, supérieur général de la Fraternité, ajoute : « la mort de David ne peut laisser indifférent ».

« La division qui est née autour de Jérusalem est comme une épée plantée dans notre âme et devient une supplication pour que tous les yeux s’ouvrent ».

Avec cet ouvrage, Jonah entend donner raison à l’espérance, car « dans une terre convoitée et déchiquetée par les divisions, l’amitié entre un catholique et un juif, est le simple témoignage qu’il existe bien un voie qui porte à la paix ».

A ce propos le père américain écrit dans sa préface « Je veux décrire une amitié » pour donner un peu de raison à ma grande espérance ».

« On a beau avoir des frères, et de beaucoup les aimer, cela n’élimine pas la nécessité d’avoir un ami. Pour vivre entre frères, il faut avoir un ami, même si celui-ci est loin », écrit le théologien russe Pavel Florenskij, mort en martyr dans le camp de concentration soviétique des îles Solovki.

« Avoir un ami permet de vivre le drame de cette vie sans réductions ou fuites » conclut Jonah. « C’est un compagnon de route, même quand il n’est pas physiquement présent. C’est une présence qui vainc toutes les distances ».

Antonio Gaspari

Traduit de l’italien par Isabelle Cousturié

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ZENIT Staff

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