Argentine : transmettez la foi à vos enfants

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Interview du pape François pour le journal d’un bidonville de Buenos Aires

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La foi est la chose la plus importante que les parents puissent transmettre à leurs enfants, affirme le père François dans un entretien accordé au journal de La Carcova, dans la banlieue de Buenos Aires, en Argentine. C’est le père José Maria di Paola, dit « padre Pepe », qui a interviewé le pape à la Maison Sainte-Marthe, à Rome, en janvier 2015. Le pape y annonce une visite dans sa patrie pour 2016

Enseigner le signe de la croix

« Cela me fait souffrir, confesse-t-il, quand je rencontre un enfant qui ne sait pas faire le signe de la croix » : la foi doit être transmise aux enfants à travers l’amour et l’affection des parents, à travers l’écoute et l’échange avec les petits, insiste le pape.

Il ajoute : « la foi n’est pas un sentiment. Parfois, le Seigneur nous fait la grâce de la ressentir, mais la foi est quelque chose de plus. La foi, c’est ma relation avec Jésus-Christ, qui, je le crois, m’a sauvé ». C’est la foi qui cimente une des valeurs importantes de la vie de l’homme – « l’appartenance à un foyer », ajoute le pape.

Il appelle à soutenir la foi personnelle par l’Évangile :  « Ayez toujours un Évangile dans votre sac. Ayez-le aussi à la maison. C’est la Parole de Dieu. C’est ainsi qu’on alimente la foi. Finalement, la foi est un cadeau, ce n’est pas une attitude psychologique. Et si on nous fait un cadeau, on le reçoit, non ? Eh bien, recevons le cadeau de l’Évangile et lisons-le. Lisons et écoutons la Parole de Dieu. »

Le respect de qui ne pense pas comme nous

L’homme se nourrit par la foi « et en faisant des œuvres de fécondité, des œuvres d’amour pour le bien des gens », continue le pape François, et « le plus grand péché contre l’amour est de renier une personne ».

Même si les gens ne pensent pas comme nous, il faut les écouter et dialoguer avec eux, explique-t-il : « Parce que, même si on n’est pas d’accord, cela nous apporte toujours – toujours ! – quelque chose ou nous pousse à repenser à nos positions. Et cela nous enrichit. Si je ne suis pas d’accord avec quelqu’un, que je me garde de le saluer, que je lui ferme la porte au nez, refuse de lui parler et ne lui demande rien, c’est évident que je me disqualifie. Le dialogue est riche. En dialoguant et en écoutant, on s’enrichit. »

L’amour virtuel n’existe pas

Le jeune d’aujourd’hui souvent ne sait pas dialoguer, fait observer le pape : iI vit dans une réalité virtuelle qui constitue un danger réel pour lui. Mais ce jeune « très bien informé », « que fait-il de tout ce qu’il détient ? demande le pape, avant de répondre : « Etre fécond, dans la vie, cela ne passe pas par l’accumulation d’information … mais par le changement, concrètement, de l’existence. Ce qui, au final, signifie aimer. »

« L’amour virtuel n’existe pas », affirme le pape : « La déclaration d’amour virtuel existe, mais le vrai amour inclut le contact, physique, concret. (…) J’aime parler des trois langages : celui de la tête, celui du cœur, et celui des mains. Il doit y avoir une harmonie entre les trois. De telle façon que l’on pense ce que l’on sent et ce que l’on fait, que l’on sente ce que l’on pense et ce que l’on fait, et que l’on fasse ce que l’on sent et ce que l’on pense. Ça, c’est du concret. S’en tenir au plan virtuel, c’est comme vivre avec une tête sans corps. »

La transparence et l’honnêteté dans tous les domaines

Parmi les autres sujets abordés par le pape: l’arrogance des trafiquants de drogue, l’importance du regard des « périphéries » qui aident à comprendre la réalité, le courage de toujours se relever, l’importance de l’écoute, de ne pas cesser de faire le bien, et puis une recommandation aux politiciens argentins : la transparence dans l’utilisation des fonds des campagnes électorales. « En tant que citoyen, ej dois savoir que je suis en train de financer ce candidat avec cette somme d’argent précise. Il faut de la transparence et de l’honnêteté dans tous les domaines. »

Avec une traduction de Constance Roques

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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