« Êtes-vous des jeunes ou des jeunes déjà vieux ? », lance le pape aux jeunes des Antilles avant de poursuivre : « Parce que si vous êtes des jeunes déjà vieux, vous ne pourrez rien faire »…
Le pape François a adressé un message vidéo aux participants à l’assemblée triennale des jeunes, organisée par la Conférence épiscopale des Antilles (AECYA), ce dimanche 15 juillet 2018. Les Journées Caribéennes de la Jeunesse se tiennent du 10 au 23 juillet dans l’archidiocèse de Fort-de-France, en Martinique.
Le pape invite les jeunes à se désinstaller et à rassembler « toute la force de la jeunesse » « pour transformer la famille des Caraïbes ». Et pour ce faire, il leur conseille de lire le chapitre 4 d’Amoris laetitia, qui est « le cœur » de l’exhortation apostolique : « Comment vivre l’amour de la famille. Parlez du chapitre quatre entre vous. Vous y trouverez beaucoup de force pour avancer et faire la transformation ».
Afin de pouvoir construire l’avenir, le pape demande aux jeunes de parler avec leurs grands-parents, un thème qui lui tient à cœur. « Recevez l’histoire d’hier, recevez les traditions d’hier », les exhorte-t-il en expliquant : « Tu ne peux rien faire dans le présent ni dans l’avenir si tu n’es pas enraciné dans le passé, dans ton histoire, dans ta culture, dans ta famille ; si tu n’as pas des racines bien plantées. Des racines te viendra la force pour avancer. »
Voici la vidéo et puis notre traduction à partir de la transcription en espagnol du message vidéo.
HG
Message vidéo du pape François
Bonjour !
Je vous salue avec affection, vous les jeunes qui voulez transformer la famille des Caraïbes. Un beau travail ! On voit que vous avez du punch et que vous voulez vous battre. Avancez !
C’est un thème qui vous lance un défi, vous êtes jeunes, mais je me demande : êtes-vous des jeunes ou des jeunes déjà vieux ? Parce que si vous êtes des jeunes déjà vieux, vous ne pourrez rien faire. Vous devez être des jeunes « jeunes ». Avec toute la force de la jeunesse pour transformer. Et la première chose que vous deviez faire est de voir si vous « vous êtes installés ». Non, si vous vous êtes installés, cela ne va pas. Ceux parmi qui se sont installés doivent se bouger et commencer à se battre. Vous voulez transformer, vous voulez avancer et vous avez fait vôtres les directives de l’exhortation post-synodale sur la famille, pour faire avancer la famille, pour transformer la famille des Caraïbes. La faire avancer aujourd’hui pour demain, c’est-à-dire dans le présent pour l’avenir. Et aujourd’hui, pour comprendre le présent, vous devez savoir la décrire, savoir la comprendre pour affronter demain.
Et sur votre chemin d’aujourd’hui à demain, vous avez besoin de la doctrine sur la famille et vous l’avez dans le chapitre quatre de l’exhortation : c’est là qu’est le noyau. Étudiez-le. Regardez-le et vous aurez les modèles pour avancer. Mais aujourd’hui et demain. Il nous reste hier. On ne peut pas regarder au lendemain sans regarder hier. On ne peut pas regarder l’avenir sans réfléchir sur le passé. Vous vous préparez pour transformer quelque chose que vous a été donné par vos anciens. Recevez l’histoire d’hier, recevez les traditions d’hier.
Vous avez des racines et je veux m’arrêter une minute sur ce point : tu ne peux rien faire dans le présent ni dans l’avenir si tu n’es pas enraciné dans le passé, dans ton histoire, dans ta culture, dans ta famille ; si tu n’as pas des racines bien plantées. Des racines te viendra la force pour avancer. Nous tous, et vous-mêmes, nous n’avons pas été fabriqués dans un laboratoire, nous avons cette histoire, ces racines, et ce que nous faisons, les fruits que nous portons, la beauté que nous pouvons ensuite créer, proviennent de ces racines.
Il y a un poète qui termine son grand poème par ce vers : « ce qui a fleuri sur l’arbre vit de ce qui a été enterré ». Regardez en arrière aussi pour avoir des racines, regardez vos grands-parents, regardez vos anciens et parlez avec eux, prenez tout cela et menez-le à bien. En transformant, mais vous aurez là des racines, la force pour transformer la famille. C’est une tension qui transforme. On ne peut pas transformer sans tension.
Je vous ai dit que le cœur d’Amoris laetitia est au chapitre quatre. Comment vivre l’amour. Comment vivre l’amour de la famille. Parlez du chapitre quatre entre vous. Vous y trouverez beaucoup de force pour avancer et faire la transformation. Et n’oubliez pas une chose : que l’amour a sa propre force. Et l’amour ne finit jamais. Saint Paul dit : la foi et l’espérance finiront quand nous serons avec le Seigneur, mais l’amour continuera avec le Seigneur (cf. 1 Cor 13,13).
Vous transformez quelque chose qui est pour toute l’éternité. Cette force propre qui restera pour toujours. Dans quel beau travail vous êtes-vous lancés ! Avancez ! Que Dieu vous bénisse, je prie pour vous et, s’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi. Au revoir.
© Traduction de Zenit, Hélène Ginabat