Rencontre avec les migrants à Bologne © L'Osservatore Romano

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A Rome, un symposium œcuménique sur la xénophobie et le populisme

En préparation à une conférence mondiale en mai 2018

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Un symposium d’étude œcuménique internationale sur la xénophobie et le populisme, organisé par le Conseil œcuménique des Églises (COE) et le Dicastère pour le service du développement humain intégral, en collaboration avec le Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens, se tient actuellement à Rome, du 13 au 15 décembre 2017.

D’après un communiqué, une quinzaine de délégués du Conseil œcuménique des Églises et du Saint-Siège, y compris des experts théologiques, juridiques, politiques et pastoraux, se penchent sur cette question.

Ce symposium a pour objectif de « réfléchir et étudier le phénomène actuel de xénophobie et de populisme dans la société, en particulier en lien avec la crise mondiale de la migration et des réfugiés » : « Cette réunion d’étude entend explorer la manière dont les Églises peuvent donner la direction en travaillant ensemble afin d’affronter d’une façon proactive la peur croissante et de trouver des réponses constructives façonnées par la spiritualité et les traditions chrétiennes de respect pour les droits humains et pour la dignité humaine. »

Il s’agit notamment « d’approfondir la compréhension qu’ont les Églises de la xénophobie et de l’augmentation correspondante du populisme par rapport à la crise des migrations et des réfugiés », de « discerner les moyens d’une plus grande collaboration et d’actions communes », de « promouvoir une culture du respect, de la solidarité et de la cohésion sociale », et enfin « de planifier et préparer la conférence mondiale sur la xénophobie et le populisme, qui se tiendra du 21 au 24 mai 2018 ».

Un phénomène alarmant

Les organisateurs notent que le monde actuel « est de plus en plus remis en question par le phénomène alarmant de la xénophobie [xénos/stranger+phóbos/fear]. La crainte ou la haine de ce qui est étrange, étranger, inconnu, différent, à savoir ce qui est perçu comme constituant un « autre », pénètre tous les secteurs de la société – social, culturel, politique et spirituel. Cela imprègne les médias et influence les politiques et les opinions publiques, menaçant ainsi les valeurs humaines et morales de la société ».

« Dans le contexte de la crise mondiale complexe des migrants et des réfugiés, affirment-ils, les Églises ne peuvent rester silencieuses ou indifférentes, mais doivent être conscientes de leur mandat missionnaire et moral pour rechercher des moyens réalistes et constructifs de lutter contre la xénophobie et le populisme. »

Ils expriment leur intention d’étudier en profondeur « les racines de cette peur et de son impact sur la société d’accueil… en gardant à l’esprit que les réactions sociétales basées sur la peur ne se limitent pas à une classe sociale, un parti politique ou une appartenance religieuse particulière ».

« Nous croyons, écrivent encore les organisateurs, que vaincre la xénophobie et le populisme est un défi éthique et pédagogique à la fois pour les Églises et pour la société. Pour les Églises, c’est aussi un défi théologique et cela implique un examen de conscience et une reconnaissance humble de notre propre vulnérabilité au pouvoir corrosif de la peur, des préjugés associés et de la discrimination qui menace l’unité du Corps du Christ. »

Avec une traduction d’Hélène Ginabat

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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