« C’est avec une grande satisfaction, a déclaré M. Navarro Valls, que l’on a appris la nouvelle de la libération de l’archevêque de Mossoul (Irak), S. E. Mgr Basile Georges Casmoussa, qui avait été séquestré hier après-midi ».
Il précisait : « Le Saint-Père a été immédiatement informé et il a remercié Dieu pour l’heureuse issue de cet épisode. Aucune rançon n’a été payée ».
« L’enlèvement avait procuré une grande surprise parce que l’archevêque était très aimé tant des chrétiens que des musulmans ».
A la nouvelle de l’enlèvement, le Saint-Siège avait immédiatement réagi avec, en particulier, cette protestation de M. Navarro Valls : « Le Saint-Siège déplore de la façon la plus ferme un acte terroriste aussi ignoble et demande que ce digne pasteur soit rapidement rendu sain et sauf à son ministère ».
« J’ai été traité avec beaucoup de respect et je suis convaincu que les ravisseurs ont fait erreur sur la personne quand ils m’ont enlevé », a déclaré Mgr Casmoussa à Luciana Maci pour l’agence missionnaire italienne Misna.
« J’étais en visite pastorale à Mossoul et je venais de sortir d’une maison où j’avais donné une bénédiction, quand, vers 17 h 05, j’ai vu une voiture au milieu de la route. Deux personnes armées de fusils en sont sorties, elles m’ont capturé et m’ont forcé à monter à bord », a raconté l’archevêque.
Confirmant que les ravisseurs étaient de nationalité irakienne, l’archevêque a dit avoir passé la nuit en otage et que ce matin, les ravisseurs lui avaient demandé son nom et son adresse. Le prélat, qui avait son téléphone portable avec lui, a lui-même invité les ravisseurs à contacter ses confrères.
Ils ont alors parlé à Mgr Petros Mouché, vicaire général du diocèse de Mossoul : au cours de l’appel téléphonique, Mgr Casmoussa a pu brièvement parler au vicaire et l’a rassuré sur son état de santé.
À 12 h 30, les ravisseurs ont conduit l’archevêque dans la zone est de Mossoul, rue Al-Wahda, et l’ont laissé dans la rue. Le prélat a pris un taxi et il est rentré à sa résidence, raconte Misna.
« Maintenant, je suis chez moi et je vais bien », a poursuivi l’archevêque, en ajoutant: « Des épisodes tels que celui-ci sont interprétés par les habitants locaux comme un signal lancé aux milieux ecclésiastiques par des groupes extrémistes en vue des élections du 30 janvier prochain. Beaucoup pensent que l’on veut toucher l’Église pour éviter qu’elle n’obtienne un rôle important dans le futur gouvernement, mais je n’y crois pas du tout. Je crois vraiment que mon enlèvement a été le fruit d’une erreur. D’ailleurs, je n’avais jamais reçu de menaces de ce genre auparavant ».
L’archevêque admet toutefois que les chrétiens, en minorité dans le pays, se sentent en danger et il ajoute que « les soldats américains déployés dans plusieurs zones de l’Irak et considérés par les habitants locaux comme des occupants, ont contribué à donner une image négative de la chrétienté aux populations d’autres religions ».
L’archevêque rappelle que « le pays est en proie au chaos, il y a des désordres partout et il y a un fort taux de chômage ». « En Irak, la démocratie n’est pas encore là » a-t-il conclu.