Le pape François remercie le card. Leonardo Sandri, ROACO 16 juin 2016, L'Osservatore Romano

Le pape François remercie le card. Leonardo Sandri, ROACO 16 juin 2016, L'Osservatore Romano

Rencontre à Bari : "la voix de l’humanité qui crie : paix", par le card. Sandri

« Un pas concret en avant » dans l’œcuménisme

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Un « pas concret en avant » dans l’œcuménisme, c’est en ces termes que le cardinal Leonardo Sandri, préfet de la Congrégation pour les Églises orientales, évoque la rencontre de Bari (Italie) pour le Moyen-Orient qui a réuni autour du pape François les chefs des Églises et des communautés chrétiennes de la région le 7 juillet 2018. Il souhaite que l’on entende « la voix de l’humanité qui crie : paix ».

« Cela a été une journée très heureuse, confie le cardinal à L’Osservatore Romano daté du 11 juillet. Avec les patriarches et les représentants des patriarches de l’Orient, le pape a pu centrer l’attention de toute l’Église sur cette zone de souffrance à un niveau plus élevé que jamais… le pape a pu dire, avec les chefs des Églises et des communautés du Moyen-Orient : nous voulons soutenir nos frères chrétiens qui sont victimes de la guerre, des persécutions, de la lutte de pouvoir qui a éclaté en raison d’intérêts qui sont étrangers à la région, au peuple. Mais qui provoque cette hécatombe de réfugiés et inflige une blessure terrible aux chrétiens. »

Les patriarches, ajoute-t-il, « étaient tous très contents et enthousiastes, parce que non seulement ils ont répondu avec une grande joie à cette initiative du pape, mais … cette idée était partie de beaucoup d’entre eux… Ils se sentaient fiers d’être aux côtés du pape ».

Pour le préfet du dicastère, « ce dont souffre le Moyen-Orient n’a pas d’égal » : « Que l’on pense seulement aux guerres en Irak et en Syrie, à tous les conflits qui s’éteignent et ressurgissent comme le feu des volcans… Devant tant de souffrances, nous ne savons que dire. Mais nous pouvons espérer que les responsables de ces catastrophes de la guerre ont écouté le message de la rencontre de Bari. Surtout, en ce qui concerne les souffrances des gens, des plus faibles, des enfants, comme l’a aussi évoqué le pape avant de lancer les colombes dans le ciel, sur le parvis de la basilique Saint Nicolas. Nous pouvons espérer qu’ils entendront la voix de l’humanité qui crie : paix. »

Le cardinal Sandri salue « un pas concret en avant » dans l’œcuménisme, « non décidé autour d’une table, mais né du fait d’être ensemble. Comme si l’on redécouvrait une nouvelle forme de prière et d’entretien qui puisse montrer au monde une unité pour laquelle nous pleurons parce que nous ne l’avons plus. Cette unité vers laquelle nous voulons tous aller. En effet, en nous voyant unis, tout le monde pouvait dire : ‘Oui, il est bon, il est doux pour des frères de vivre ensemble' ».

Il évoque la rencontre à porte close : « Tout le monde a pu intervenir et manifester sa propre opinion… ou proposer des idées et des suggestions qui pouvaient être une contribution valable pour résoudre certains problèmes. Je crois que cela a vraiment été un fait unique parce que le pape lui-même et tout le monde est intervenu… C’est un fait vraiment nouveau qu’ils aient pu parler entre eux de cette manière et recueillir des contributions, des points de vue, des appréciations qui laissent présager un travail commun pour l’avenir. »

Enfin, le cardinal Sandri explique le choix de Bari comme siège de la rencontre : « Bari est un lieu de pèlerinage mondial, pas seulement européen mais aussi du Moyen-Orient et pas seulement catholique. Les orthodoxes voient dans la personne de saint Nicolas la présence de l’Orient dans l’Occident. » En outre, Bari conserve l’icône de la Vierge « Odegitria » dans la cathédrale, qui remonte aux premiers siècles et qui est « le programme de vie de l’œcuménisme » : « la Vierge qui nous dit par un geste de la main à nous, au pape, aux patriarches : voici le chemin, Jésus. Si nous sommes témoins de Jésus et si nous annonçons sa Parole non seulement avec les moyens, mais par notre vie, alors nous faisons le véritable œcuménisme. »

Avec une traduction d’Hélène Ginabat

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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