Aujourd’hui, à l’occasion de la Journée internationale des droits humains, le bureau de Port-au-Prince de la NCHR dresse un constat alarmant: « des bandes armées opèrent en plein jour et en toute impunité dans la région métropolitaine créant une psychose de peur au niveau général de la population »; des « actes de destruction matérielle de biens d’autrui, des scènes de pillage, de vols, de viols perpétrés impunément » se sont multipliés, créant un climat « d’insécurité grandissante » qui entrave « le fonctionnement normal de la société ».
Dans un communiqué parvenu aujourd’hui à la MISNA, la NCHR stigmatise le comportement des anciens militaires – ils avaient activement participé à la rébellion ayant abouti en février dernier à la chute de l’ex-président Jean-Bertrand Aristide, qui avait lui-même dissous l’armée en 1994 – précisant que « en dépit d’un accord conclu avec le gouvernement (transitoire, NDLR), ils continuent de défier l’autorité de l’Etat en exhibant des armes de guerre et en opérant en qualité de policiers (fouille, arrestation, patrouille) dans différentes villes de province ».
L’organisation, qui s’occupe aujourd’hui plus généralement de respect des droits des Haïtiens et de démocratisation, dénonce en outre une multiplication des détentions préventives prolongées dans les centres pénitentiaires, en citant à titre d’exemple, « le Pénitencier National, le plus grand centre pénitentiaire du pays, qui compte actuellement 1066 détenus dont 20 condamnés, soit pourcentage de 98,12% de personnes en détention préventive ».
Se référant plus particulièrement à l’appareil judiciaire sous le gouvernement de transition dirigé par le premier ministre Gérard Latortue – l’administration de la justice était déjà l’objet d’âpres critiques sous le gouvernement d’Aristide – la Coalition le juge « incapable de répondre aux revendications de justice du peuple haïtien », dénonce le piétinement des enquêtes criminelles et l’impunité qui se perpétue, dans un cadre général qui connaît une accentuation du chômage, une augmentation du coût de la vie et une dégradation des conditions sanitaires.