« De vrais diplomates », « une initiative heureuse », « un voyage devenu un pèlerinage », « des moments exceptionnels » : les élus du sud-est de la France en voyage à Rome ne cachent pas leur satisfaction, au cœur de leur séjour. Il s’agit de « resserrer les liens avec le monde politique pour échanger et, au besoin, se soutenir », explique Mgr Pontier, organisateur du voyage des élus de la Province de Marseille à Rome, du 11 au 14 mars 2018, au cours d’une conférence de presse donnée à l’issue de la rencontre du groupe avec le pape François, ce 12 mars. Zenit était présent.
Sous la houlette de l’archevêque de Marseille, huit évêques accompagnent pas loin de 300 élus locaux dont une vingtaine de sénateurs et députés, une centaine de maires et une cinquantaine d’élus locaux du sud-est de la France, pour ce « voyage d’étude », indique un communiqué de l’Observatoire sociopolitique du diocèse de Fréjus-Toulon.
Le voyage s’est décidé rapidement, raconte l’archevêque de Marseille et président de la Conférence des évêques de France, dès que le pape François a accepté de rencontrer les élus.
Les élus qui participent à cette rencontre ont exprimé « spontanément leur joie » d’avoir pu rencontrer le pape, se réjouit l’archevêque qui apprécie que les élus appartiennent à différents partis politiques ou confessions religieuses. « C’est un supplément pour le dialogue », estime-t-il.
Une démarche que Mgr Dominique Rey, évêque de Fréjus-Toulon, décline en trois mots, qui sont autant d’enjeux :
– une « relation » qui permet une « rencontre » afin de « faire avancer le débat public » ;
– une « réflexion » et un approfondissement sur des enjeux de société (et de citer les thèmes abordés avec la Curie : la femme, les migrations, la Chine…)
– une transformation car ces expériences fortes doivent « changer les regards », « faire rentrer différent », enrichi.
Quant aux élus, ils confirment leur volonté de dialoguer et de mieux connaître le Saint-Siège. Une jeune députée de Paris (qui a souhaité s’adjoindre au groupe du sud-est), Delphine O, déclare avoir voulu mieux « comprendre la politique audacieuse et ambitieuse du pape François ». Jean-Pierre Leleux, sénateur dans les Alpes-Maritimes, rappelle le désir de servir des élus, souvent appelés à prendre des « décisions compliquées » avec « des marges étroites » (actuellement l’immigration, la future loi de bioéthique). De son côté, Philippe Pradal, premier adjoint au maire de Nice, évoque les « devoirs » des élus : « défendre la maison commune au sens large » et « défendre le ‘vivre ensemble’ ». Évoquant les attentats de Nice, il affirme que « la laïcité ne peut être négation du fait religieux, mais le moyen pour que les religions se parlent ».
Après avoir rencontré entre autres le cardinal Parolin, secrétaire d’État, Mgr Gallagher, secrétaire pour les Relations avec les États, le cardinal Mamberti, préfet du Tribunal suprême de la Signature apostolique, Andrea Riccardi, ancien ministre et fondateur de la Communauté Sant’Egidio, les élus doivent rencontrer Jean-Baptiste de Franssu, président de l’Institut pour les œuvres de religion (IOR) et d’autres membres de la Curie romaine.
Enfin, à propos d’un éventuel voyage du pape François en France, Mgr Pontier a confirmé que son invitation avait bien été reçue et le voyage envisagé. Mais aucune date n’a encore été évoquée.