Saint Sépulcre © Wikimedia commons / Berthold Werner

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Le Saint-Sépulcre fermé pour une durée indéterminée en protestation

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Déclaration des Églises responsables de la basilique (texte intégral)

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Le Saint-Sépulcre est fermé pour une durée indéterminée : ce « pas sans précédent » est entrepris par des Églises responsables de la basilique pour protester contre « la campagne systématique d’abus » à l’égard des chrétiens en Terre Sainte et après la présentation à la Knesset d’un projet de loi qui « rendrait possible l’expropriation des églises de leurs terres ».
Une déclaration commune du patriarcat grec-orthodoxe de Jérusalem, Théophile III, du custode de Terre Sainte, Francesco Patton, et du patriarcat arménien, Nourhan Manougian, a été publiée par L’Osservatore Romano daté du 27 février 2018. Il s’agit d’une protestation contre la décision des autorités locales de soumettre les communautés chrétiennes à une taxation sur certaines activités et contre un projet de loi qui prévoit l’expropriation des terres vendues par les communautés religieuses à des personnes privées après 2010.
Les chefs des Églises qualifient les actions de la municipalité de Jérusalem de « tentative d’affaiblir la présence chrétienne à Jérusalem » et disent que ces décisions « enfreignent les accords existants et les obligations internationales qui garantissent les droits et les privilèges des Églises ».
Faisant suite à cette déclaration, diffusée le 25 février dernier, le Parlement israélien a décidé de renvoyer l’examen du projet de loi.
Voici notre traduction de la Déclaration publiée en italien par L’Osservatore Romano.
Déclaration signée par les chefs des Eglises
Nous, chefs des Églises responsables du Saint-Sépulcre et du status quo qui gouverne les différents lieux saints chrétiens à Jérusalem – le patriarcat grec-orthodoxe, la custodie de Terre Sainte et le patriarcat arménien – suivons avec grande préoccupation la campagne systématique contre les Églises et les communautés chrétiennes en Terre Sainte, en flagrante violation du status quo en vigueur.
Récemment, cette campagne systématique et offensive a atteint des niveaux sans précédent quand la municipalité de Jérusalem a émis des notifications scandaleuses de recouvrement et des injonctions de confiscation de biens, propriétés et comptes bancaires des Églises pour de prétendues dettes de taxes municipales punitives. Une mesure qui est contraire à la position historique des Églises au sein de la ville sainte de Jérusalem et à leurs relations avec les autorités civiles.
Ces actions enfreignent les accords existants et les obligations internationales qui garantissent les droits et les privilèges des Églises, dans ce qui apparaît comme une tentative d’affaiblir la présence chrétienne à Jérusalem. Les principales victimes de tout cela sont les familles pauvres qui seront privées de nourriture et de logement, outre les enfants qui ne pourront pas fréquenter l’école.
La campagne systématique d’abus contre les Églises et les chrétiens atteint maintenant son sommet à partir du moment où l’on promeut une loi discriminatoire et raciste qui prend pour cible uniquement les propriétés de la communauté chrétienne en Terre Sainte. Cette loi aberrante sera examinée aujourd’hui (25 février) par une commission ministérielle et, si elle est approuvée, rendrait possible l’expropriation des Églises de leurs terres. Tout ceci nous rappelle les lois de nature analogue qui furent promulguées contre les juifs en Europe dans les périodes sombres.
Cette attaque systématique et sans précédent contre les chrétiens en Terre Sainte viole gravement les droits souverains les plus fondamentaux et « ab antiquo », piétinant la délicate trame de relations de plusieurs décennies entre la communauté chrétienne et les autorités. C’est pourquoi, rappelant la Déclaration des patriarches et des chefs des Églises locales à Jérusalem du 14 février 2018, et leur déclaration préalable de septembre 2017, en mesure de protestation, nous avons décidé d’effectuer le pas sans précédent de fermer l’Église du Saint-Sépulcre.
Avec tous les chefs des Églises en Terre Sainte, nous restons unis, fermes et résolus à protéger nos droits et nos propriétés. Puisse l’Esprit-Saint écouter nos prières et offrir une solution à cette crise historique dans notre ville sainte.
Traduction de Zenit, Hélène Ginabat

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Hélène Ginabat

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