Migrants, réfugiés © un.org

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ONU: "Au cœur de la migration forcée, il y a un manque de solidarité"

Déclaration de Mgr Bernardito Auza (Traduction intégrale)

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« Au cœur de la migration forcée, il y a un manque de solidarité et une négligence souvent délibérée des besoins les plus fondamentaux de nos voisins », a affirmé Mgr Bernardito Auza, observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations unies à New York.
Intervenant au cours du Dialogue international sur la migration organisé les 18-19 avril 2017, l’archevêque a souligné : « Notre premier travail, et le plus fondamental, doit être de répondre aux besoins fondamentaux de nos frères et sœurs et d’assurer leur paix et leur sécurité à la maison ».
Il a exprimé la « grave préoccupation » du Saint-Siège pour « le nombre important d’enfants migrants non accompagnés ou séparés », exhortant à aborder cette question « à sa source » : « Cela nécessite, dans un premier temps, l’engagement de toute la communauté internationale pour éliminer les conflits et la violence qui forcent les gens à fuir ou à envoyer leurs enfants en avant avec l’espoir qu’ils trouveront la sécurité et finalement une vie meilleure ».
Voici notre traduction intégrale de l’intervention de Mgr Auza.
AK
Déclaration de Mgr Bernardito Auza
Monsieur le Président, distingués panélistes,
Le Pacte mondial sur les migrations fournira à la communauté internationale la possibilité de respecter les engagements qu’elle a pris en adoptant l’Agenda 2030. Au cours de son discours à l’Assemblée générale des Nations Unies, le 25 septembre 2015, le pape François a décrit l’adoption de l’ « Agenda 2030 pour le développement durable » comme « un signe d’espoir important ». [1] Prenant en considération la note de 2016 du Saint-Siège concernant le même ordre du jour (annexée à la lettre datée du 25 septembre 2016 de la Mission permanente d’observation du Saint-Siège aux Nations Unies adressée au Secrétaire général, A / 71/430, 5 octobre 2016), le Saint-Siège est convaincu que cet espoir ne sera réalisé que si l’Agenda est véritablement, justement et efficacement mis en œuvre pour tous, y compris pour les migrants. Dans l’ordre du jour lui-même, la cible 10.7 appelle à faciliter une « migration et une mobilité des personnes ordonnées, sûres, régulières et responsables, y compris par la mise en œuvre de politiques de migration planifiées et bien gérées ». Un tel résultat nécessite cependant l’analyse, la délimitation et la réalisation effective de stratégies pratiques pour s’attaquer aux facteurs de migration forcée, comme celles proposées dans l’Agenda, dans la Déclaration de New York et dans le Rapport Sutherland.
Pour cette raison, le pape François a exhorté tous les dirigeants gouvernementaux à prendre des mesures immédiates, efficaces, pratiques et concrètes pour préserver et améliorer l’environnement naturel et mettre ainsi fin le plus rapidement possible au phénomène de l’exclusion sociale et économique.
Monsieur le Président,
Au cœur de la migration forcée, il y a un manque de solidarité et une négligence souvent délibérée des besoins les plus fondamentaux de nos voisins, tels que l’accès à une éducation de qualité, au travail décent, à un logement adéquat et à des soins de santé primaires. Ces besoins non satisfaits sont à l’origine de l’instabilité mondiale et leurs répercussions néfastes sont la traite des êtres humains, la commercialisation des organes et des tissus humains, l’exploitation sexuelle des garçons et des filles, le travail forcé, y compris la prostitution, le commerce des drogues et des armes, le terrorisme et le crime organisé international. [2] C’est pourquoi notre premier travail, et le plus fondamental, doit être de répondre aux besoins fondamentaux de nos frères et sœurs et d’assurer leur paix et leur sécurité à la maison. C’est aussi le but fondamental des Objectifs que nous avons définis dans l’Agenda 2030.
Un autre domaine de grave préoccupation nécessitant une attention particulière lors des délibérations de ce dialogue réside dans le nombre important d’enfants migrants non accompagnés ou séparés. Ma délégation voudrait faire écho aux paroles récentes du pape François et lancer un appel sincère pour que les solutions concrètes à ce problème à long terme soient intégrées dans le Pacte et adoptées.
Même avant d’aborder des solutions comme le regroupement familial, la question des enfants migrants doit être abordée à sa source. Cela nécessite, dans un premier temps, l’engagement de toute la communauté internationale pour éliminer les conflits et la violence qui forcent les gens à fuir ou à envoyer leurs enfants en avant avec l’espoir qu’ils trouveront la sécurité et finalement une vie meilleure. Des perspectives à long terme sont requises, capables d’offrir des programmes adéquats pour les zones frappées par les pires injustices et l’instabilité, afin que l’accès à un développement authentique puisse être garanti pour tous. Cette perspective devrait également informer les programmes, les services et les protections fournis aux migrants non seulement lors de leur voyage, mais aussi lors de leur arrivée dans les pays de transit et de destination. [3] Merci, Monsieur le Président.

  1. Pape François, Discours lors de sa rencontre avec des membres de l’Assemblée générale des Nations Unies,  au siège de l’ONU, le 25 septembre 2015.
  2. Ibid.
  3. Pape François, Message pour la Journée mondiale des migrants et des réfugiés 2017.

© Traduction de Zenit, Constance Roques

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Constance Roques

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