« Une missionnaire de la charité, une missionnaire de la paix, de la vie »

Audience aux pèlerins venus pour la béatification de Mère Teresa

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CITE DU VATICAN, Jeudi 30 octobre 2003 (ZENIT.org) – « Une missionnaire de la charité, une missionnaire de la paix, une missionnaire de la vie”, explique Jean-Paul II.

Dans la matinée du lundi 20 octobre, le Pape Jean-Paul II a reçu en audience dans la Salle Paul VI, les pèlerins venus à Rome pour la béatification de Mère Teresa de Calcutta, qui s’était déroulée la veille sur la Place Saint-Pierre (cf. ORLF n. 42 du 21 octobre 2003).

Au terme de la rencontre, Soeur Nirmala, Supérieure générale de la Congrégation des Missionnaires de la Charité, a offert au Pape 25 chapelets, un pour chaque année de Pontificat, réalisés par les novices de Calcutta en témoignage d’amour. Le don a été accompagné, de manière significative, par le chant de l' »Ave Maria », expression de la profonde dévotion mariale de Mère Teresa et de sa Congrégation. Nous publions ci-dessous le discours prononcé par le Saint-Père au cours de l’audience, selon la traduction de L’Osservatore Romano en langue française de cette semaine:

Vénérés frères dans l’épiscopat,
chères et chers Missionnaires de la Charité,
très chers frères et soeurs!

1. Je vous salue cordialement et m’unis avec joie à votre prière d’action de grâce à Dieu pour la béatification de Mère Teresa de Calcutta. J’étais lié à elle par une grande estime et une sincère affection. C’est pourquoi je suis particulièrement heureux de me trouver avec vous, ses filles et fils spirituels. Je salue de manière particulière Soeur Nirmala, me rappelant du jour où Mère Teresa vint à Rome pour me la présenter personnellement. Ma pensée s’étend à toutes les personnes qui composent la grande famille spirituelle de cette nouvelle bienheureuse.

2. « Missionnaire de la Charité: telle a été Mère Teresa, en nom et dans les faits ». C’est avec émotion que je répète aujourd’hui ces paroles que je prononçai le lendemain de sa mort (Angélus du 7 septembre 1997; cf. ORLF n. 36 du 9 septembre 1997).
Avant tout, missionnaire. Il ne fait aucun doute que la nouvelle bienheureuse ait été l’une des plus grandes missionnaires du XX siècle.

De cette femme simple, venant d’une des régions les plus pauvres d’Europe, le Seigneur a fait un instrument élu (cf. Ac 9, 15) pour annoncer l’Evangile au monde entier non par la prédication, mais à travers des gestes d’amour quotidiens envers les plus pauvres.

Missionnaire dans le langage le plus universel: celui de la charité sans limite et sans exclusion, sans préférence sinon pour les plus pauvres.
Missionnaire de la charité. Missionnaire de Dieu qui est charité, qui privilégie les petits et les humbles, qui se penche sur l’homme blessé dans son corps et dans son esprit et verse sur ses plaies « l’huile de la consolation et le vin de l’espérance ». Dieu a fait cela dans la Personne de son Fils fait homme, Jésus Christ, Bon Samaritain de l’humanité. Il continue de le faire dans l’Eglise, en particulier à travers les saints de la charité. Mère Teresa brille de manière particulière parmi ces derniers.

3. Où Mère Teresa a-t-elle trouvé la force de se mettre tout entière au service des autres? Elle la trouva dans la prière et dans la contemplation silencieuse de Jésus Christ, de son saint Visage, de son Sacré Coeur. Elle l’a dit elle-même: « Le fruit du silence est la prière: le fruit de la prière est la foi; le fruit de la foi est l’amour; le fruit de l’amour est le service; le fruit du service est la paix ». La paix, même aux côtés des mourants, même dans les nations en guerre, même confrontée aux attaques et à des critiques hostiles. C’est la prière qui emplissait son coeur de la paix du Christ et lui permettait de faire rayonner cette paix sur les autres.

4. Une missionnaire de la charité, une missionnaire de la paix, une missionnaire de la vie. Mère Teresa était tout cela. Elle s’exprimait toujours pour défendre la vie humaine, même lorsque son message n’était pas le bienvenu. Toute l’existence de Mère Teresa était un hymne à la vie. Ses rencontres quotidiennes avec la mort, la lèpre, le SIDA et toutes sortes de souffrances humaines faisait d’elle un témoin efficace de l’Evangile de la Vie. Même son sourire était un « oui » à la vie, un « oui » joyeux, né d’une foi et d’un amour profond, un « oui » purifié au creuset de la souffrance. Elle renouvelait ce « oui » chaque matin, en union avec Marie, au pied de la Croix du Christ. La « soif » de Jésus crucifié devenait la soif de Mère Teresa elle-même et l’inspiration de son chemin de sainteté.

5. Teresa de Calcutta a réellement été une Mère. Mère des pauvres, mère des enfants. Mère de si nombreuses jeunes filles et de tant de jeunes qui l’ont adoptée comme guide spirituel et en ont partagé la mission. A partir d’une petite semence, le Seigneur a fait croître un grand arbre, fécond en fruits (cf. Mt 13, 31-32). Filles et fils de Mère Teresa, vous êtes justement les signes les plus éloquents de cette fécondité prophétique. Conservez intact son charisme et suivez ses exemples; elle, depuis le ciel, ne manquera pas de vous soutenir dans votre chemin quotidien.

Le message de Mère Teresa, à présent plus que jamais, apparaît toutefois comme une invitation adressée à tous. Son existence tout entière nous rappelle qu’être chrétiens signifie être des témoins de la charité. Telle est la consigne de la nouvelle bienheureuse. En faisant écho à ses paroles, j’exhorte chacun à suivre avec générosité et courage les pas de cette disciple authentique du Christ. Sur le chemin de la charité, Mère Teresa marche à vos côtés.

De tout coeur, je vous accorde, ainsi qu’aux personnes qui vous sont chères, la Bénédiction apostolique.

(©L’Osservatore Romano – 28 Octobre 2003)

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ZENIT Staff

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