Mgr Bernardito Auza © Mission du Saint-Siège à l'ONU

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ONU: le Saint-Siège réitère son appel à limiter la fabrication et la vente d'armes 

Déclaration de Mgr Auza

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Le Saint-Siège réitère son appel aux pays producteurs d’armes à limiter et à contrôler « sévèrement la fabrication et la vente d’armes », surtout dans les régions « instables » où elles « tombent entre les mains » des terroristes.
C’est ce qu’a déclaré Mgr Bernardito Auza, nonce apostolique et observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations Unies, lors du Débat ouvert du Conseil de sécurité sur « la protection des infrastructures critiques contre les attaques terroristes », à New York, le 13 février 2017.
Le Saint-Siège plaide pour des politiques nationales « qui rejettent la poursuite sans entraves du profit et des intérêts géopolitiques étroits, même au prix de la destruction d’infrastructures civiles critiques ».
Mgr Auza souligne qu’il est « de l’obligation de la communauté internationale, conformément à la Charte des Nations Unies, de protéger les civils et leurs infrastructures essentielles contre la brutalité et la barbarie des groupes terroristes ».
Il exhorte également la communauté internationale à « aborder le rôle du crime organisé dans la vente ou le troc d’armes capables de détruire des infrastructures critiques ».
Voici notre traduction complète de l’intervention de Mgr Auza, prononcée en anglais.
MD
Discours du représentant du Saint-Siège
Monsieur le Président,
La litanie illimitée d’attaques terroristes dans les villes et villages continue de nous rappeler la menace d’attaques terroristes contre les infrastructures civiles et donc contre les populations civiles. Cette vague de terreur qui considère les civils innocents comme des cibles légitimes de violence, directement ou indirectement par la destruction de l’infrastructure civile dont ils dépendent doit être contrecarrée par les actions d’une Communauté internationale unifiée.
Les conflits récents dans la région de l’ancienne Mésopotamie ont eu un impact dévastateur sur les minorités ethniques, religieuses et culturelles anciennes qui, depuis des millénaires, ont habité la région. Les parties de ces conflits ont délibérément cherché à détruire le tissu culturel et l’enracinement historique de ces communautés dans la région en détruisant les sites de leur patrimoine religieux et culturel. La destruction intentionnelle de l’infrastructure essentielle à la survie de ces communautés – comme les écoles, les hôpitaux, l’approvisionnement en eau et les lieux de culte – est devenue une stratégie pour les anéantir collectivement, les appauvrir et les éradiquer en attaquant les structures qui leur donnent un minimum d’existence communautaire.
Il est de l’obligation de la Communauté internationale, conformément à la Charte des Nations Unies, de protéger les civils et leurs infrastructures essentielles de la brutalité et de la barbarie des groupes terroristes. Une partie de cette obligation consiste à sensibiliser le public à cette tactique terroriste et à exhorter les États à maintenir un niveau élevé de protection et de résilience des infrastructures critiques, ainsi que de préparation du public en cas d’attaque, afin d’empêcher autant que possible la perturbation des services essentiels et la perte de vies humaines.
Des mesures plus efficaces et durables pour protéger les infrastructures critiques contre les attaques terroristes doivent donc reposer sur des politiques qui rejettent la poursuite sans entraves du profit et des intérêts géopolitiques étroits, même au prix de la destruction d’infrastructures civiles critiques. À cet égard, ma délégation souhaite réitérer l’appel lancé par le Saint-Siège aux pays producteurs d’armes afin qu’ils limitent et contrôlent sévèrement la fabrication et la vente d’armes, de munitions et de technologies aux pays et régions instables du monde où la probabilité qu’elles soient utilisées illégalement ou qu’elles tombent entre les mains d’acteurs non étatiques reste un danger réel et actuel.
La communauté internationale doit également aborder le rôle du crime organisé dans la vente ou le troc d’armes capables de détruire des infrastructures critiques. Les États devraient être encouragés à collaborer dans ce domaine aux niveaux international et régional par le partage de l’information et des meilleures pratiques, par des politiques coordonnées et des contrôles aux frontières communes.
Le monde doit agir pour empêcher les terroristes d’avoir accès au soutien financier des commanditaires terroristes. La nature sans frontières des groupes terroristes qui perpétuent la destruction des infrastructures essentielles exige que la communauté internationale contrôle les cyber technologies utilisées par les groupes violents pour recruter de nouveaux adhérents, financer leurs activités et coordonner les attaques terroristes.
Monsieur le Président,
Le pape François a parlé à plusieurs reprises de notre époque comme d’un temps de guerre, à savoir « une troisième guerre mondiale par morceaux, dans laquelle nous assistons chaque jour à des crimes sauvages, à des massacres brutaux et à des destructions insensées » (1) telles que la destruction d’infrastructures essentielles à l’existence de populations entières.
La Communauté Internationale doit s’unir pour mettre un terme à cette « guerre combattue par morceaux ». Cette unité est nécessaire si la Communauté Internationale veut atteindre l’objectif commun de protéger les infrastructures critiques contre les attentats terroristes. Cet objectif commun sera atteint plus rapidement et plus efficacement grâce à un partage désintéressé des informations critiques et des meilleures pratiques, des ressources et des technologies entre les États, en particulier avec les États les moins en mesure de protéger leurs infrastructures essentielles et leurs populations contre les attaques terroristes.
Merci, Monsieur le Président.
(1) Pape François. Visite au Mémorial militaire de Redipuglia (Italie) à l’occasion du centième anniversaire du déclenchement de la Première guerre mondiale, le 13 septembre 2014. Pape François, Homélie du dimanche de la Divine Miséricorde, Rome, 2015.
Traduction de Zenit, Constance Roques
 

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Constance Roques

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