Il s’agit d’un Document de 130 pages comprenant une introduction, six
chapitres et une conclusion. Voici des passages de Ecclesia in Europa:
INTRODUCTION… « L’approfondissement du thème de l’espérance constituait dès
le début le but principal de la Deuxième Assemblée spéciale pour l’Europe du
Synode des Evêques ».
« Le précédent Synode consacré à l’Europe, qui s’était réuni en 1991, au
lendemain de la chute des Murs, avait pour thème: ‘Pour que nous soyons
témoins du Christ qui nous a libérés’. Dans cette première Assemblée
spéciale étaient apparues l’urgence et la nécessité d’une nouvelle
évangélisation ».
La seconde « Assemblée synodale, qui a eu lieu du 1er au 23 octobre 1999,
s’est avérée une précieuse occasion de rencontre, d’écoute et de
confrontation ».
« Le fait de vivre l’expérience synodale avec un discernement évangélique a
fait mûrir progressivement la conscience de l’unité qui, sans nier les
différences provenant des vicissitudes historiques, lie les diverses parties
de l’Europe. C’est une unité qui, s’enracinant dans une commune inspiration
chrétienne, sait harmoniser les traditions culturelles et qui requiert, sur
le plan social comme sur le plan ecclésial, une progression constante dans
la connaissance réciproque ouverte à un plus grand partage des valeurs de
chacun ».
« es Pères synodaux ont compris que la plus grande urgence peut-être qui
l’envahit, à l’Est comme à l’Ouest, est un besoin accru d’espérance, capable
de donner un sens à la vie et à l’histoire, et d’aider à marcher ensemble ».
CHAPITRE I. JESUS-CHRIST EST NOTRE ESPERANCE…
I. Défis et signes d’espérance pour l’Eglise en Europe. Cette parole est
aussi adressée aujourd’hui aux Eglises en Europe, souvent tentées par
l’obscurcissement de l’espérance… Je voudrais mentionner la perte de la
mémoire et de l’héritage chrétiens, accompagnée d’une sorte d’agnosticisme
pratique et d’indifférentisme religieux, qui fait que beaucoup d’Européens
donnent l’impression de vivre sans terreau spirituel et comme des héritiers
qui ont dilapidé le patrimoine qui leur a été légué par l’histoire. On n’est
donc plus tellement étonné par les tentatives de donner à l’Europe un visage
chrétienne, fondant les droits des peuples qui la composent sans les greffer
sur le tronc irrigué par la sève vitale du christianisme ».
« Beaucoup n’arrivent plus à intégrer le message évangélique dans
l’expérience quotidienne; il est de plus en plus difficile de vivre la foi
en Jésus dans un contexte social et culturel où le projet chrétien de vie
est continuellement mis au défi et menacé; dans de nombreux milieux de vie,
il est plus facile de se dire athée que croyant; on a l’impression que la
non-croyance va de soi tandis que la croyance a besoin d’une légitimation
sociale qui n’est ni évidente ni escomptée ».
« Cette perte de la mémoire chrétienne s’accompagne d’une sorte de peur
d’affronter l’avenir… On en trouve des signes préoccupants, entre autres,
dans le vide intérieur qui tenaille de nombreuses personnes et dans la perte
du sens de la vie. Parmi les expressions et les conséquences de cette
angoisse existentielle, il faut compter en particulier la dramatique
diminution de la natalité, la baisse des vocations au sacerdoce et à la vie
consacrée, la difficulté, sinon le refus, de faire des choix définitifs de
vie, même dans le mariage ».
« On assiste à une fragmentation diffuse de l’existence; ce qui prévaut,
c’est une sensation de solitude; les divisions et les oppositions se
multiplient ».
« Parallèlement à l’expansion de l’individualisme, on note un
affaiblissement croissant de la solidarité entre les personnes ».
« A la racine de la perte de l’espérance se trouve la tentative de faire
prévaloir une anthropologie sans Dieu et sans le Christ. Cette manière de
penser a conduit à considérer l’homme comme le centre absolu de la réalité,
lui faisant occuper faussement la place de Dieu. On oublie alors que ce
n’est pas l’homme qui fait Dieu, mais Dieu qui fait l’homme. L’oubli de Dieu
a conduit à l’abandon de l’homme, et c’est pourquoi, dans ce contexte, il
n’est pas surprenant que se soient largement développés le nihilisme en
philosophie, le relativisme en gnoséologie et en morale, et le pragmatisme,
voire un hédonisme cynique, dans la manière d’aborder la vie quotidienne ».
« Dans une telle perspective prennent corps les tentatives, renouvelées
tout récemment encore, de présenter la culture européenne en faisant
abstraction de l’apport du christianisme qui a marqué son développement
historique et sa diffusion universelle ».
« Mais, comme l’ont souligné les Pères synodaux, l’homme ne peut pas vivre
sans espérance: sa vie serait vouée à l’insignifiance et deviendrait
insupportable ».
« En considérant l’Europe en tant que communauté de citoyens, on ne manque
pas de signes qui ouvrent à l’espérance… Les Pères synodaux les ont
décrits ainsi à la fin de leurs travaux…
l’ouverture croissante des peuples les uns aux autres, la réconciliation
entre nations longtemps hostiles et ennemies, l’élargissement progressif du
processus d’unification aux pays de l’Est européen. Reconnaissances,
collaborations et échanges de tous ordres sont en développement, de sorte
que se crée peu à peu une culture européenne, on peut même dire une
conscience européenne… Nous souhaitons vivement que, dans une fidélité
créatrice à la tradition humaniste et chrétienne de notre continent, soit
garanti le primat des valeurs éthiques et spirituelles ».
« Je veux proposer de nouveau à tous, afin qu’il ne soit jamais oublié, le
grand signe d’espérance constitué par les nombreux témoins de la foi
chrétienne qui ont vécu au siècle dernier, à l’Est comme à l’Ouest. Ils ont
su faire leur l’Evangile dans des situations d’hostilité et de persécution,
souvent jusqu’à l’épreuve finale de l’effusion du sang ».
« L’Evangile continue à porter ses fruits dans les communautés
paroissiales, parmi les personnes consacrées, dans les associations de
laïcs, dans les groupes de prière et d’apostolat, dans diverses communautés
de jeunes, comme aussi à travers la présence et la diffusion de réalités et
de mouvements ecclésiaux nouveaux ».
« Aujourd’hui encore en Europe, dans les pays anciennement communistes
comme en Occident, la paroisse, tout en ayant besoin d’un renouvellement
constant, garde encore et continue d’exercer une mission indispensable et de
grande actualité dans le domaine pastoral et ecclésial ».
« Diverses associations et organisations d’apostolat…aident les chrétiens
à vivre plus radicalement selon l’Evangile; ils sont le berceau de diverses
vocations et ils engendrent de nouvelles formes de consécration; ils
promeuvent surtout la vocation des laïcs et l’amènent à s’exprimer dans les
divers milieux de vie; ils favorisent la sainteté du peuple… Bien souvent,
ils soutiennent le cheminement oecuménique et ouvrent les voies au dialogue
inter-religieux; ils sont un antidote contre la diffusion des sectes; ils
apportent une aide importante à la diffusion de la vivacité et de la joie
dans l’Eglise ».
II. Revenir au Christ, source de toute espérance… De l’Assemblée synodale
a jailli, lumineuse et puissante, la certitude que l’Eglise doit offrir à
l’Europe le bien le plus précieux, que personne d’autre ne peut lui donner:
la foi en Jésus Christ, source de l’espérance qui ne déçoit pas.30 Ce don
est à l’origine de l’unité spirituelle et culturelle des peuples européens
et, aujourd’hui encore comme à l’avenir, il peut constituer une contribution
essentielle à leur développement et à leur intégration ».
« Nombreuses sont les racines qui, par leur sève, ont conduit à reconnaître
la valeur de la personne et de sa dignité inaliénable, le caractère sacré de
la vie humaine et le rôle central de la famille, l’importance de
l’enseignement et de la liberté de pensée, d’expression et de religion, tout
comme elles ont conduit à la protection juridique des individus et des
groupes, à la promotion de la solidarité et du bien commun, à la
reconnaissance de la dignité du travail. Ces racines ont favorisé la
sujétion du pouvoir politique à la loi et au respect du droit des personnes
et des peuples. Il convient de rappeler ici l’esprit de la Grèce antique et
de Rome, l’apport des peuples celtes, germaniques, slaves, finno-ougriens,
ainsi que de la culture juive et du monde de l’Islam. Mais il faut
reconnaître que, historiquement parlant, ces inspirations ont trouvé dans la
tradition judéo-chrétienne une force capable de les harmoniser, de les
consolider et de les promouvoir. C’est un fait que l’on ne peut ignorer; au
contraire, dans le processus de construction de la Maison commune
européenne, il faut reconnaître que cet édifice doit s’appuyer aussi sur les
valeurs qui ont trouvé dans la tradition chrétienne leur pleine
manifestation. En prendre acte tourne à l’avantage de tous ».
« Les Eglises particulières en Europe ne sont pas de simples entités ou
organisations privées. En réalité, elles déploient leur action dans une
dimension institutionnelle spécifique qui mérite d’être mise en valeur sur
le plan juridique, dans le plein respect du bon ordonnancement civil ».
« Chaque Eglise particulière en Europe a la mission de prendre en compte la
soif de vérité de toute personne et le besoin de valeurs authentiques
susceptibles d’animer les peuples du continent…par des activités et des
argumentations convaincantes, montre que la nouvelle Europe a besoin de
retrouver ses racines profondes ».
CHAPITRE II. L’EVANGILE DE L’ESPERANCE CONFIE A L’EGLISE DU NOUVEAU
MILLENAIRE.
I.Le Seigneur appelle à la conversion.
« L’Europe a été largement et profondément pénétrée par le christianisme.
Il n’y a pas de doute que, dans l’histoire complexe de l’Europe, le
christianisme représente un élément central et caractéristique, renforcé par
le solide fondement de l’héritage classique et des contributions multiples
apportées par divers mouvements ethniques et culturels qui se sont succédé
au cours des siècles. La foi chrétienne a façonné la culture du continent et
a été mêlée de façon inextricable à son histoire, au point que celle-ci
serait incompréhensible sans référence aux événements qui ont caractérisé
d’abord la grande période de l’évangélisation, puis les longs siècles au
cours desquels le christianisme, malgré la douloureuse division entre
l’Orient et l’Occident, s’est affirmé comme la religion des Européens
eux-mêmes ».
« Tout au long des siècles en effet, l’Eglise a eu des liens très étroits
avec notre continent, si bien que le visage spirituel de l’Europe s’est
trouvé modelé par les efforts de grands missionnaires, par le témoignage de
saints et de martyrs, et par l’action assidue de moines, de religieux et de
pasteurs. À partir de la conception biblique de l’homme, l’Europe a forgé sa
culture humaniste dans ce qu’elle a de meilleur; elle y a puisé son
inspiration pour ses créations intellectuelles et artistiques; elle a
élaboré des normes de droit et, par-dessus tout, elle a promu la dignité de
la personne, source de droits inaliénables. Ainsi l’Eglise, dépositaire de
l’Evangile, a contribué à répandre et à affermir les valeurs qui ont donné
un caractère universel à la culture européenne ».
« Il est demandé à l’Eglise en Europe de cultiver la certitude que le
Seigneur, par le don de son Esprit, est toujours présent et agit toujours en
elle et dans l’histoire de l’humanité ».
« Face aux influences permanentes qui poussent à la division et à
l’opposition, les diverses Eglises particulières en Europe, fortes de leur
lien avec le Successeur de Pierre, doivent s’engager à être véritablement
lieu et instrument de communion pour tout le peuple de Dieu, dans la Foi et
dans l’amour ».
« Pour que la communion dans l’Eglise puisse être vécue plus pleinement, il
convient de mettre en valeur la variété des charismes et des vocations, qui
convergent toujours plus vers l’unité et qui peuvent l’enrichir. Dans cette
perspective, il est également nécessaire, d’une part, que les nouveaux
mouvements et les nouvelles communautés d’Eglise, renonçant à toute
tentation de revendiquer des droits d’aînesse et à toute incompréhension des
uns à l’égard des autres, progressent sur le chemin d’une plus authentique
communion entre eux et avec toutes les autres réalités ecclésiales, et
qu’ils vivent avec amour dans la pleine obéissance aux évêques ».
« Afin de pouvoir répondre à l’appel de l’Evangile à la conversion, il nous
faut faire tous ensemble un humble et courageux examen de conscience pour
reconnaître nos peurs et nos erreurs, pour confesser avec sincérité nos
lenteurs, nos omissions, nos infidélités et nos fautes ».
« Enfin, c’est aussi dans le domaine oecuménique que l’Evangile de
l’espérance est une force et un appel à la conversion…qui se présente
aujourd’hui comme une nécessité pour une plus grande crédibilité de
l’évangélisation et comme une contribution à l’unité de l’Europe ».
« Il est indispensable de poursuivre le dialogue avec détermination, sans
capituler devant les difficultés et les épreuves ».
« Nous ne pouvons pas nous arrêter en chemin ni retourner en arrière! ».
« J’invite tout le monde à reconnaître et à apprécier, avec amour et dans
un esprit fraternel, la contribution que les Eglises catholiques
orientales…peuvent apporter à une édification plus réelle de l’unité….
En même temps, je veux une fois encore assurer les pasteurs, ainsi que nos
frères et soeurs des Eglises orthodoxes, que la nouvelle évangélisation ne
peut en aucune manière être confondue avec le prosélytisme, restant sauf le
devoir de respecter la vérité, la liberté et la dignité de toute personne ».
II. L’Eglise entière envoyée en mission… Les prêtres, en vertu de leur
ministère, sont appelés de manière spéciale à célébrer, à enseigner et à
servir l’Evangile de l’espérance ».
« De ce point de vue, le célibat sacerdotal prend un relief particulier
comme signe d’une espérance fondée totalement sur le Seigneur. Le célibat
n’est pas une simple discipline ecclésiastique imposée par l’autorité; au
contraire, il est avant tout une grâce, un don inestimable de Dieu pour
l’Eglise ».
Le célibat est « estimé dans toute l’Eglise comme un bien pour le
sacerdoce, exigé comme une obligation par l’Eglise latine, tenu en grand
respect par les Eglises orientales… Une révision de la discipline actuelle
en ce domaine ne permettrait pas de résoudre la crise des vocations au
presbytérat à laquelle on assiste en de nombreuses régions d’Europe ».
« Outre les prêtres, je désire évoquer aussi les diacres, qui participent
au sacrement de l’Ordre, bien qu’à un degré différent ».
« Le témoignage des personnes consacrées est particulièrement éloquent. A
ce propos, il faut avant tout reconnaître le rôle fondamental qu’ont eu le
monachisme et la vie consacrée dans l’é
vangélisation de l’Europe et dans
l’édification de son identité chrétienne ».
« Dans un monde marqué par le laïcisme et soumis au vertige de la
consommation, la vie consacrée, don de l’Esprit à l’Eglise et pour l’Eglise,
devient toujours plus signe d’espérance dans la mesure où elle témoigne de
la dimension transcendante de l’existence.
« On ne peut passer sous silence le manque inquiétant de séminaristes et de
candidats à la vie religieuse, surtout en Europe occidentale. Une telle
situation exige l’engagement de tous en faveur d’une pastorale appropriée
des vocations ».
« La participation des fidèles laïcs à la vie de l’Eglise est unique: le
rôle qui leur revient dans l’annonce et le service de l’Evangile de
l’espérance est en effet irremplaçable ».
« L’Europe d’hier et d’aujourd’hui connaît une présence significative et
l’exemple lumineux de telles figures de laïcs ».
« Il faut apprécier tout autant l’oeuvre accomplie par des laïcs chrétiens,
hommes et femmes, souvent dans une vie ordinaire et cachée… Nous devons
leur être reconnaissants pour l’audacieux témoignage de charité et de pardon
qu’ils donnent, évangélisant par ces valeurs les vastes horizons de la
politique, de la vie sociale, de l’économie, de la culture, de l’écologie,
de la vie internationale, de la famille, de l’éducation, de la vie
professionnelle, du travail et de la souffrance ».
« L’Eglise est bien consciente de l’apport spécifique de la femme dans le
service de l’Evangile de l’espérance… Il faut se souvenir de tout ce
qu’elles ont fait, souvent dans le silence et de manière cachée, dans
l’accueil et la transmission du don de Dieu, aussi bien par la maternité
physique ou spirituelle, les activités éducatives, la catéchèse,
l’accomplissement de grandes oeuvres de charité, que par la vie de prière et
de contemplation, les expériences mystiques et la rédaction d’écrits remplis
de sagesse évangélique ».
La dignité de la femme doit être promue. « L’homme et la femme ont la même
dignité, ayant été créés tous deux à l’image et à la ressemblance de Dieu,
et comblés chacun de dons propres et particuliers ».
« L’Eglise ne manque pas d’élever la voix pour dénoncer les injustices et
les violences perpétrées contre les femmes, en quelque lieu ou circonstance
qu’elles se produisent. Elle demande que soient véritablement appliquées les
lois qui protègent les femmes et que soient prises des mesures efficaces
contre l’usage humiliant d’images féminines dans la publicité commerciale et
contre le fléau de la prostitution; elle souhaite que le service rendu par
les mères dans le cadre de la vie familiale, au même titre que le service
rendu par les pères, soit considéré comme une contribution au bien commun, y
compris à travers des formes de reconnaissance économique ».
CHAPITRE III. ANNONCER L’EVANGILE DE L’ESPERANCE.
I. Proclamer le mystère du Christ.
« Eglise en Europe, la nouvelle évangélisation est le devoir qui t’attend!
Sache retrouver l’enthousiasme de l’annonce… Que l’annonce de Jésus, qui
est l’Evangile de l’espérance, soit donc ta fierté et ta raison d’être! ».
« Dans différentes parties de l’Europe, une première annonce de l’Evangile
est nécessaire: le nombre des personnes non baptisées grandit, soit en
raison de la présence notable de personnes immigrées appartenant à d’autres
religions, soit encore parce que les enfants de familles de tradition
chrétienne n’ont pas reçu le Baptême ou à cause de la domination communiste
ou d’une indifférence religieuse diffuse ».
« Même dans le Vieux Continent, il y a des aires sociales et culturelles
étendues où est rendue nécessaire une véritable mission ad gentes ».
« Partout se fait sentir le besoin d’une annonce renouvelée, même pour ceux
qui sont déjà baptisés. Beaucoup d’européens d’aujourd’hui pensent savoir ce
qu’est le christianisme mais ils ne le connaissent pas réellement… De
nombreux baptisés vivent comme si le Christ n’existait pas: on répète les
gestes et les signes de la Foi, spécialement à travers les pratiques du
culte, mais, à ces signes, ne correspondent ni un véritable accueil du
contenu de la Foi… Aux grandes certitudes de la foi s’est substitué chez
beaucoup un sentiment religieux vague et qui n’engage guère; des formes
variées d’agnosticisme et d’athéisme pratique se diffusent, contribuant à
aggraver l’écart entre la foi et la vie; certains se sont laissés influencer
par un esprit d’humanisme immanentiste qui a affaibli leur foi, les poussant
souvent, malheureusement, jusqu’à l’abandonner complètement ».
« Pour pouvoir annoncer l’Evangile de l’espérance, une solide fidélité à
l’Evangile lui-même est nécessaire. La prédication de l’Eglise doit donc,
sous toutes ses formes, être toujours plus centrée sur la personne de Jésus
et elle doit toujours plus orienter vers lui. Il faut veiller à ce qu’Il
soit présenté dans son intégralité ».
« L’homme contemporain écoute plus volontiers les témoins que les maîtres
ou, s’il écoute les maîtres, c’est parce qu’ils sont des témoins ».
« Les chrétiens sont donc appelés à avoir une foi qui leur permette de se
confronter de manière critique à la culture actuelle, résistant à ses
séductions; d’influer avec efficacité sur les milieux culturels,
économiques, sociaux et politiques…, de transmettre avec joie la Foi aux
nouvelles générations ».
II. Témoigner dans l’unité et dans le dialogue.
« Les Eglises particulières ne peuvent pas affronter seules le défi qui les
attend. Il faut une authentique collaboration entre toutes les Eglises
particulières du continent, qui soit l’expression de leur communion
profonde ».
« Dans le même temps, apparaît comme un impératif imprescriptible le devoir
d’une collaboration oecuménique fraternelle et convaincue ».
« Il faut également, en ce qui concerne l’annonce de l’Evangile de
l’espérance, que soit instauré un dialogue inter-religieux profond et
intelligent, en particulier avec le judaïsme et avec l’islam ».
« Il est donc nécessaire de favoriser le dialogue avec le judaïsme, sachant
qu’il est d’une importance fondamentale pour la conscience chrétienne de soi
et pour le dépassement des divisions entre les Eglises, et aussi d’oeuvrer
pour que fleurisse un nouveau printemps dans les relations mutuelles. Cela
implique que chaque communauté ecclésiale…pratique le dialogue et la
collaboration avec les croyants de la religion juive. Un tel exercice
suppose, entre autres, que ? l’on se souvienne de la part que les fils de
l’Eglise ont pu avoir dans la naissance et dans la diffusion d’une telle
attitude antisémite au cours de l’histoire, et que l’on en demande pardon à
Dieu, favorisant de toutes les manières possibles les rencontres de
réconciliation et d’amitié avec les fils d’Israël ».
« Il est important d’avoir un juste rapport avec l’islam…et ce rapport
doit être conduit avec prudence, il faut en connaître clairement les
possibilités et les limites, et garder confiance dans le dessein de salut de
Dieu, qui concerne tous ses fils. Il faut être conscient, entre autres, de
la divergence notable entre la culture européenne, qui a de profondes
racines chrétiennes, et la pensée musulmane ».
« A cet égard, il est nécessaire de préparer convenablement les chrétiens
qui vivent au contact quotidien des musulmans à connaître l’islam de manière
objective et à savoir s’y confronter… On comprend par ailleurs que
l’Eglise…se fasse également un devoir de rappeler que la réciprocité dans
la garantie de
la liberté religieuse doit être observée aussi dans les pays
de tradition religieuse différente, où les chrétiens sont en minorité ».
« Dans ce domaine, on comprend l’étonnement et le sentiment de frustration
des chrétiens qui accueillent, par exemple en Europe, des croyants d’autres
religions en leur donnant la possibilité d’exercer leur culte et qui se
voient interdire tout exercice du culte chrétien dans les pays où ces
croyants majoritaires ont fait de leur religion la seule qui soit autorisée
et encouragée. La personne humaine a droit à la liberté religieuse et, en
tout point du monde, tous ? doivent être exempts de toute contrainte de la
part soit d’individus, soit de groupes sociaux, et de quelque pouvoir humain
que ce soit ».
III. Evangéliser la vie sociale.
« L’annonce de Jésus Christ doit rejoindre aussi la culture européenne
contemporaine…
La pastorale doit assumer la tâche de façonner une mentalité chrétienne dans
la vie ordinaire: en famille, à l’école, dans les communications sociales,
dans le monde de la culture, du travail et de l’économie, dans la politique,
dans les loisirs, dans le temps de la santé et celui de la maladie ».
« Sur le chemin de l’évangélisation de la culture prend place l’important
service accompli par les écoles catholiques ».
« On ne peut oublier l’apport positif de la mise en valeur des biens
culturels de l’Eglise. Ils peuvent en effet représenter un facteur
particulier pour susciter à nouveau un humanisme d’inspiration chrétienne ».
« Il convient de renouveler la pastorale des jeunes, organisée par tranches
d’âge et attentive aux diverses conditions des enfants, des adolescents et
des jeunes. Il sera en outre nécessaire de lui conférer une plus grande
structure organique et une plus grande cohérence, avec une écoute patiente
des demandes des jeunes, pour les rendre acteurs de l’évangélisation et de
la construction de la société ».
« Etant donné l’importance des moyens de communication sociale, l’Eglise en
Europe ne peut pas ne pas réserver une attention particulière au monde
multiforme des médias. Cela implique entre autres la formation appropriée
des chrétiens qui oeuvrent dans les médias et des usagers des médias, en vue
d’une bonne maîtrise des nouveaux langages ».
« En franchissant la Porte sainte, au début du grand Jubilé de l’An 2000,
j’ai présenté à l’Eglise et au monde le livre de l’Evangile. Ce geste,
accompli par chaque évêque dans les diverses cathédrales du monde, indique
l’engagement qui attend aujourd’hui et toujours l’Eglise dans notre
continent ».
« Eglise en Europe, entre dans le nouveau millénaire avec le Livre de
l’Evangile!…
Que la Sainte Bible continue d’être un trésor pour l’Eglise et pour tout
chrétien! ».
« Prenons ce Livre dans nos mains! Recevons-le de la part du Seigneur qui
nous l’offre continuellement à travers son Eglise. Mangeons-le, pour qu’il
devienne la vie de notre vie. Goûtons-le à fond ».
CHAPITRE IV. CELEBRER L’EVANGILE DE L’ESPERANCE. « A toi, Eglise de Dieu qui
vis en Europe, il est demandé d’être une communauté qui prie, célébrant ton
Seigneur par les Sacrements, par la liturgie et par toute ta vie.
I. Redécouvrir la liturgie. Malgré les vastes zones de déchristianisation
dans le continent européen, un certain nombre de signes permettent
d’esquisser le visage d’une Eglise qui, en croyant, annonce, célèbre et sert
son Seigneur… Parallèlement à de nombreux exemples de foi authentique, il
existe aussi en Europe une religiosité vague et parfois déviante… Ce sont
des phénomènes manifestes de fuite dans le spiritualisme, de syncrétisme
religieux et ésotérique, de recherche à tout prix de l’extraordinaire, qui
peuvent conduire à des choix déviants, telle la participation à des sectes
dangereuses ou à des expériences pseudo-religieuses ».
« Eglise qui vis en Europe…sois une Eglise qui prie… Redécouvre le sens
du mystère… Célèbre le Salut du Christ ».
« Il est donc urgent que soit ravivé dans l’Eglise le sens authentique de
la liturgie… celui de vivre la liturgie comme oeuvre de la
Trinité….comme annonce et anticipation de la gloire future… Si, après le
Concile oecuménique Vatican II, une partie du chemin a été accomplie pour
vivre le sens authentique de la liturgie, il reste encore beaucoup à faire.
Il faut un renouveau régulier et une formation constante de tous, ministres
ordonnés, personnes consacrées et laïcs ».
II. Célébrer les Sacrements. Une place toute particulière doit être réservée
à la célébration des Sacrements, en tant qu’actions du Christ et de l’Eglise
ordonnées au culte à rendre à Dieu, à la sanctification des hommes et à
l’édification de la communauté ecclésiale… Les Pères synodaux ont mis en
lumière cette exigence pour répondre à deux dangers: d’une part, certains
milieux ecclésiaux semblent avoir perdu le sens authentique du sacrement et
risqueraient donc de banaliser les mystères célébrés; d’autre part, de
nombreux baptisés, attachés aux usages et aux traditions, continuent à
recourir aux sacrements aux moments significatifs de leur existence, sans
pour autant vivre conformément aux indications de l’Eglise ».
« Face à la perte largement répandue du sens du péché et à l’affirmation
d’une mentalité marquée par le relativisme et le subjectivisme dans le
domaine moral, il est nécessaire que, dans toute communauté ecclésiale, on
pourvoie à une sérieuse formation des consciences. Les Pères du Synode ont
insisté pour que l’on reconnaisse clairement la vérité du péché personnel et
la nécessité du pardon personnel de Dieu à travers le ministère du prêtre.
Les absolutions collectives ne sont pas une modalité laissée à la libre
appréciation dans l’administration du sacrement de la Réconciliation ».
« Il convient de promouvoir aussi les autres formes de prières
communautaires… En particulier, tout en maintenant vivante la tradition de
l’Eglise latine, on doit développer les diverses expressions du culte
eucharistique en dehors de la Messe: adoration personnelle, exposition et
procession, qui sont à comprendre comme des expressions de la foi en la
permanence de la présence réelle du Seigneur dans le Sacrement de l’autel ».
« On réservera aussi une attention particulière à la piété populaire… Il
faut veiller constamment aux aspects ambigus de certaines manifestations,
les préservant des dérives séculières, du consumériste irréfléchi ou encore
des risques de superstition, afin de les maintenir dans le cadre de formes
assurées et authentiques ».
« Je renouvelle donc l’appel à redécouvrir le sens profond du jour du
Seigneur: 138 qu’il soit sanctifié par la participation à l’Eucharistie et
par un repos rempli de joie chrétienne et de fraternité… Ne craignons pas
alors de le défendre contre toute attaque et de tout mettre en oeuvre pour
que, dans l’organisation du travail, il soit sauvegardé, de manière à être
un jour pour l’homme, au bénéfice de la société entière ».
CHAPITRE V. SERVIR L’EVANGILE DE L’ESPERANCE. Pour servir l’Evangile de
l’espérance, l’Eglise qui est en Europe est elle aussi appelée à suivre la
route de l’amour ».
I. Le service de la charité… De par sa nature même, le témoignage de la
charité est appelé à s’étendre au-delà des limites de la communauté
ecclésiale, pour atteindre toute personne, de sorte que l’amour pour tous
les hommes devienne incitation à une authentique solidarité pour l’ensemble
de la vie sociale ».
II. Servir l’homme dans la société… L’amour pré
férentiel pour les pauvres
est une dimension nécessaire de l’être chrétien et du service de
l’Evangile… Il faut par ailleurs se laisser interpeller par le phénomène
du chômage, qui, dans beaucoup de pays d’Europe, constitue un grave fléau
social. À cela s’ajoute aussi les problèmes liés à l’accroissement des flux
migratoires ».
« Qu’une attention particulière soit aussi portée à la pastorale des
malades… Dans une société de la prospérité et de l’efficacité, dans une
culture caractérisée par l’idolâtrie du corps, par le refus de la souffrance
et de la douleur, et par le mythe de la jeunesse éternelle ?,145
l’attention envers les malades doit être considérée comme une priorité ».
« L’Eglise en Europe, dans toutes ses composantes, doit proposer à nouveau,
avec fidélité, la vérité sur le mariage et la famille… La valeur de
l’indissolubilité du mariage est de plus en plus méconnue; on revendique des
formes de reconnaissance légale des unions de fait, les mettant sur le même
plan que les mariages légitimes; on observe même des tentatives visant à
faire accepter des modèles de couples où la différence sexuelle ne serait
plus essentielle. Dans ce contexte, il est demandé à l’Eglise d’annoncer
avec une vigueur renouvelée ce que dit l’Evangile sur le mariage et la
famille, pour en saisir la signification et la valeur dans le dessein
salvifique de Dieu ».
« Une attention particulière doit être réservée à l’éducation des jeunes et
des fiancés à l’amour… Les croyants qui sont divorcés et se sont remariés
civilement…ne sont pas exclus de la communauté: ils sont même invités à
participer à sa vie, en accomplissant un chemin de croissance dans la ligne
des exigences évangéliques ».
« Le vieillissement et la diminution de la population auxquels on assiste
dans divers pays d’Europe ne peuvent pas ne pas être des motifs de
préoccupation… Avec la chute de la natalité…il faut tout d’abord
mentionner avec tristesse la diffusion de l’avortement, même en utilisant
des préparations chimiques et pharmaceutiques qui le rendent possible sans
devoir recourir à un médecin, et le soustrayant ainsi à toute forme de
responsabilité sociale; cela est favorisé par la présence, dans les
législations de nombreux états du continent, de lois permettant un geste qui
demeure un crime abominable et qui constitue toujours un grave désordre
moral. On ne peut pas oublier non plus les attentats perpétrés à travers les
interventions ? sur les embryons humains ».
« Il faut aussi mentionner la tendance, que l’on observe dans certaines
parties de l’Europe, à penser qu’il pourrait être permis de mettre fin
sciemment à ses jours ou à ceux d’autrui: d’où une diffusion de
l’euthanasie, cachée ou effectuée au grand jour, en faveur de laquelle les
demandes et les tristes exemples de légalisation ne manquent pas ».
« Face à cet état de fait, il est nécessaire de servir l’Evangile de la vie
également grâce à une mobilisation générale des consciences et à un effort
commun d’ordre éthique, pour mettre en oeuvre une grande stratégie pour le
service de la vie ».
« Parmi les défis qui se posent aujourd’hui pour le service de l’Evangile
de l’espérance apparaît celui du phénomène croissant de l’immigration, qui
interroge l’Eglise sur sa capacité d’accueillir chaque personne, quel que
soit le peuple ou la nation auquel elle appartient. Il incite également
toute la société européenne et ses institutions à rechercher un ordre juste
et des modes de convivialité respectueux de tous, comme aussi de la
législation, en vue d’une éventuelle intégration… Face au phénomène
migratoire, l’Europe est mise au défi de trouver des formes nouvelles et
intelligentes d’accueil et d’hospitalité ».
« Chacun doit s’employer à la croissance d’une solide culture de l’accueil
qui, tenant compte de l’égale dignité de toute personne et du devoir de
solidarité à l’égard des plus faibles, demande que soient reconnus les
droits fondamentaux de tout migrant. Il est de la responsabilité des
autorités publiques d’exercer un contrôle sur les flux migratoires en
fonction des exigences du bien commun. L’accueil doit toujours se réaliser
dans le respect des lois et donc se conjuguer, si nécessaire, avec une ferme
répression des abus ».
III. Optons pour la charité… Eglise du Christ qui vis en Europe…que les
joies et les espérances, que les tristesses et les angoisses des Européens
d’aujourd’hui, surtout des pauvres et de ceux qui souffrent, soient aussi
tes joies et tes espérances, tes tristesses et tes angoisses, et que rien de
ce qui est authentiquement humain ne manque de trouver un écho dans ton
coeur! ».
CHAPITRE VI. L’EVANGILE DE L’ESPERANCE POUR UNE EUROPE NOUVELLE.
I. La vocation spirituelle de l’Europe… L’histoire du continent européen
est marquée par l’influence vivifiante de l’Evangile… On ne peut certes
pas douter que la foi chrétienne fait partie, de façon radicale et
déterminante, des fondements de la culture européenne. Le christianisme a en
effet donné sa forme à l’Europe, y faisant pénétrer certaines valeurs
fondamentales. La modernité européenne elle- même, qui a donné au monde
l’idéal démocratique et les droits humains, puise ses valeurs dans son
héritage chrétien ».
« Dans le processus de transformation qu’elle vit actuellement, l’Europe
est appelée avant tout à retrouver sa véritable identité… Dans le
processus d’intégration du continent, il est capital de prendre en compte le
fait que l’Union n’aurait pas de consistance si elle était réduite à ses
seules composantes géographiques et économiques, mais qu’elle doit avant
tout consister en une harmonisation des valeurs appelées à s’exprimer dans
le droit et dans la vie ».
« Les luttes ethniques plus récentes, qui ont à nouveau ensanglanté le
continent européen, ont montré elles aussi à tous que la paix est fragile,
qu’elle a besoin d’un engagement actif de tous et qu’elle ne peut être
garantie qu’en ouvrant de nouvelles perspectives d’échange, de pardon et de
réconciliation entre les personnes, entre les peuples et entre les nations.
Face à cet état de fait, l’Europe, avec tous ses habitants, doit s’employer
inlassablement à construire la paix à l’intérieur de ses frontières et dans
le monde entier ».
II. La construction européenne… Aux Institutions européennes elles-mêmes
et aux divers États d’Europe, je demande avec les Pères synodaux de
reconnaître qu’un bon ordonnancement de la société doit s’enraciner dans
d’authentiques valeurs éthiques et civiques, partagées le plus possible par
les citoyens, en notant que de telles valeurs constituent avant tout le
patrimoine des divers corps sociaux. Il est important que les institutions
et les états reconnaissent que, parmi ces corps sociaux, il y a aussi les
Eglises et communautés ecclésiales, ainsi que les autres organisations
religieuses… A la lumière de ce qui vient d’être souligné, je voudrais
m’adresser encore une fois aux rédacteurs du futur traité constitutionnel de
l’Europe, pour que, dans ce dernier, figure une référence au patrimoine
religieux et spécialement chrétien de l’Europe. Dans le plein respect de la
laïcité des Institutions, je souhaite par-dessus tout que soient reconnus
trois aspects complémentaires: le droit des Eglises et des communautés
religieuses de s’organiser librement, en conformité avec leurs propres
statuts et leurs propres convictions; le respect de l’identité spécifique
des confessions religieuses et le fait de prévoir un dialogue structuré
entre l’Union euro
péenne et ces mêmes confessions; le respect du statut
juridique dont les Eglises et les institutions religieuses jouissent déjà en
vertu des législations des états membres de l’Union ».
« Pour que l’Europe puisse être édifiée sur des bases solides, il est
nécessaire de s’appuyer sur les valeurs authentiques, qui ont leur fondement
dans la loi morale universelle, inscrite dans le coeur de tout homme…
Reprenant cette invitation à l’espérance, je te le répète encore
aujourd’hui, Europe qui es au début du troisième millénaire: Retrouve-toi
toi-même. Sois toi-même. Découvre tes origines. Avive tes racines… Ne
crains pas! L’Evangile n’est pas contre toi, il est en ta faveur. Cela est
confirmé par la constatation que l’inspiration chrétienne peut transformer
l’ensemble des composantes politiques, culturelles et économiques en une
convivialité où tous les Européens se sentent chez eux et forment une
famille de nations dont d’autres régions du monde peuvent s’inspirer de
manière fructueuse. Aie confiance! Dans l’Evangile, qui est Jésus, tu
trouveras l’espérance forte et durable à laquelle tu aspires… Sois-en
sûre! L’Evangile de l’espérance ne déçoit pas ».
CONCLUSION. CONSECRATION A MARIE…. Eglise en Europe, continue à contempler
Marie, et reconnais qu’elle apporte sa présence et son assistance
maternelles dans les problèmes multiples et complexes qui accompagnent
aujourd’hui la vie des personnes, des familles et des nations et qu’elle
vient au secours du peuple chrétien dans la lutte incessante entre le bien
et le mal, afin qu’il ne tombe pas ou, s’il est tombé, qu’il se relève… A
elle, Mère de l’espérance et de la consolation, nous adressons avec
confiance notre prière: nous lui confions l’avenir de l’Eglise en Europe et
l’avenir de toutes les femmes et tous les hommes de ce continent ».