Le dialogue est indispensable, l’alternative, c’est la guerre, fait observer le prof. Andrea Riccardi, fondateur de la Communauté de Sant’Egidio qui a rappelé l’enseignement de Jean-Paul II: « Il y a trente ans Jean Paul II apprenait aux religions l’art du dialogue ».
Il est en effet intervenu, dimanche, 18 septembre 2016, à Assise, lors de la session inaugurale du rassemblement des religons pour la paix « Soif de paix », en ce 30e anniversaire de l’initiative de saint Jean-Paul II, le 27 octobre 1986. Si la rencontre de 1986 avait été marque par un arc-en-ciel au-dessus d’Assise, ce dimanche, les participants ont pu contempler un double arc-en-ciel. Cette rencontre internationale est organisée par Sant’Egidio, les franciscains et le diocèse d’Assise.
« Ce jour-là, il faisait froid et le vent soufflait mais la lumière rayonnait », se souvient Andrea Riccardi, fondateur de la communauté de Saint-Egidio. C’était il y a 30 ans, à Assise, quand Jean-Paul II invita pour la première fois tous les leaders religieux du monde à « être ensemble pour relever le défi de la paix face au monde ». Une « intuition simple et profonde », souligne-t-il qui indiquait une grande nouveauté: les leaders pouvaient être « côte à côte, pour la paix », « se montrer ensemble », pour « témoigner à leurs fidèles respectifs que vivre ensemble était possible ».
Certains auraient voulu que cette rencontre reste « un événement isolé, sans suite ». Mais celle-ci fit ressortir quelque chose d’ « intrinsèque » propre à chaque tradition religieuse, capable de produire des fruits de paix « en tant de lieux du monde », comme par exemple au Mozambique (1992), et de « s’opposer à l’asservissement de la religion à la guerre et au terrorisme ». A Assise, poursuit Andrea Riccardi, on a découvert, le besoin de prier pour la paix, et la valeur de « la prière de tous, chacun selon sa propre identité et dans la recherche de la vérité ».
C’est pourquoi, « Sant’Egidio a décidé de perpétrer cet esprit d’Assise » en poursuivant ces rencontres, car « la rencontre est une libération », a poursuivi le fondateur de la communauté, elle permet de « se défaire de son propre caractère distinctif pour embrasser un horizon plus vaste ». Aujourd’hui, cet esprit d’Assise souffle sur un monde « complexe et fragmenté, avec ses défis, le rapprochement des peuples, mais aussi les nouvelles peurs ».
Andrea Riccardi décrit dans son intervention, l’art d’un dialogue « capital pour unir et rapprocher, pour mettre en évidence ce qui est commun et valoriser ce qui est différent ». Comme disait Baumann, la maîtrise de l’art du dialogue est « quelque chose que l’humanité doit affronter plus que tout autre chose, autrement rien que la pensée de quel serait son sort est trop horrible ». Le fondateur de Sant’Egidio conclut alors : « le dialogue c’est l’art du vivre ensemble : ou nous vivrons ensemble ou nous mourrons ensemble ».
Double arc-en-ciel sur Assise 2016, dimanche 18 sept., capture
Assise 2016: intervention du prof. Andrea Riccardi
Le dialogue est indispensable, l’alternative, c’est la guerre