CITE DU VATICAN, Jeudi 8 mai 2003 (ZENIT.org) – Une nouvelle page de l’œcuménisme s’écrit à l’occasion de l’engagement commun souscrit par catholiques, orthodoxes et anglicans pour que soient reconnues les racines chrétiennes de la construction de la nouvelle Europe: l’évêque orthodoxe grec Athanasois parle, à propos de ce congrès d’Athènes, d’un « moment œcuménique historique ».
Ce « moment œcuménique historique » a été célébré à Athènes à l’initiative de l’Eglise orthodoxe grecque: catholiques, orthodoxes et anglicans ont en effet lancé ensemble, le 6 mai, un appel pour que la nouvelle constitution européenne fasse clairement référence aux racines chrétiennes du continent.
Les Eglises demandent en outre que soit institutionnalisé un dialogue permanent et constructif entre les Eglises chrétiennes et l’Union européenne, et que soit également garantie l’éducation chrétienne, en tant que valeur importante pour la vie et la construction de l’Europe.
Le congrès qui s’est ainsi conclu avait pour titre: « Les principes moraux et les valeurs sur lesquelles structurer l’Europe ». Quelque 700 personnalités participaient à cette rencontre.
Côté orthodoxe étaient présents le patriarche œcuménique de Constantinople, Bartholomaios Ier, et plus de 50 évêques orthodoxes, dont des représentants de toutes les Eglises orthodoxes autocéphales d’Europe dont l’Eglise orthodoxe russe.
Côté catholique, le cardinal Roger Etchegaray était présent au nom du conseil pontifical pour la Promotion de l’Unité des chrétiens.
Côté anglican, étaient présent l’évêque de Londres, Richard Chartres.
Parmi les personnalités présentes, Radio Vatican cite le président Romano Prodi, le prof. Andrea Riccardi, co-fondateur de Sant’Egidio, et Michel Camdessus, ancien directeur général du FMI et président des Semaines sociales de France.
Quel risque courrait l’Europe sans un reconnaissance explicite de ses racines chrétiennes? C’est ce qu’a expliqué au micro de Radio Vatican l’évêque orthodoxe Athanasios, représentant de l’Eglise orthodoxe grecque auprès de l’Union européenne.
« Le risque serait de créer une Union européenne sans âme. Qu’est-ce que cela signifie d’avoir une constitution qui ne vise que le pouvoir séculier? Voilà le risque. Je pense que le christianisme donne la profondeur historique qui fait partie de la vie d’aujourd’hui. Nous ne sommes pas nés de rien… Il faut toujours souligner le fait que les éléments qui ont contribué positivement à la construction de l’Europe ne peuvent jamais être marginalisés. Ce serait un appauvrissement. Nous devons travailler ensemble à enrichir cette construction magnifique ».
Pour l’évêque Athanasios, le congrès d’Athènes a constitué un « moment œcuménique historique ». « tant de personnalités qui ont vraiment donné une impression d’unité de toute l’Europe, dit-il, hommes et femmes qui venaient de tant de cultures, mais ont tous exprimé cette unité européenne, l’esprit européen. Toute la préparation du congrès avait été faite ensemble par tous les représentants des différentes Eglises, des différentes cultures européennes, et ils se sont ensuite mis d’accord sur le fait qu’il y a tant de choses à faire ensemble. Il y a déjà en Grèce, et dans d’autres pays, un groupe de personnes qui coopèrent sur ces points. L’Europe qui s’unit ».