« Si nous n’écoutions pas la voix des femmes dans la vie et dans l’Eglise nous perdrions des alliées indispensables », fait observer le cardinal Parolin.
Le cardinal secrétaire d’Etat du Saint-Siège Pietro Parolin est intervenu le 3 mai dernier lors de la présentation, à la Filmothèque du Vatican, de la nouvelle mise en page du mensuel féminin de L’Osservatore Romano intitulé : « Femmes – Eglise – monde ».
« Beaucoup de livres avec des articles thématiques, confirment l’intérêt suscité par le mensuel dans le monde entier », a commenté à son tour le cardinal Parolin. Ce mensuel, a-t-il ajouté « ouvre à une nouvelle et positive habitude : écouter les femmes, s’intéresser à tout ce qu’elles ont à dire et aux nombreuses initiatives qu’elles savent prendre, pour réaliser cette synergie entre l’homme et la femme dont il est souvent question dans les documents officiels mais qui n’est pas toujours appliquée ».
Dans l’Eglise, cette attention fait souvent défaut, « même si l’histoire nous dit que les femmes ont joué un rôle important dans l’annonce de l’Evangile et le témoignage chrétien », a poursuivi le cardinal Parolin. Or, comme le montre ce mensuel, « les femmes ont beaucoup à dire et il est indispensable de les écouter ». L’intention de fond du magazine, a encore expliqué le secrétaire d’Etat est d’ « expliquer l’impact culturel de la pensée féminine sur la réflexion exégétique ».
« Les femmes doivent apporter leur contribution pour ce qu’elles sont et ce qu’elles valent », a ensuite commenté le cardinal en répondant aux questions des journalistes. « Il me semble que pour les femmes il ne s’agit pas d’obtenir « un quota », mais d’avancer pour leurs mérites et compétences ».
Après avoir cité le pape François, le prélat a souhaité que les femmes aient plus d’espace dans tous les secteurs de la société et pourquoi pas aussi dans l’Eglise. Sur ce dernier point, il a déclaré « Nous y travaillons ». Et d’ajouter : « en soi, une femme pourrait recouvrir la fonction d’un secrétaire d’Etat, ce poste n’étant pas lié aux sacrements et au sacerdoce mais, je le redis, regardons déjà le chemin parcouru, puis le Seigneur dira où nous pouvons arriver. Mais il y a déjà des positions définitives, par exemple concernant l’accès au sacerdoce, où l’Eglise a déjà pris une position définitive ».
Quoiqu’il en soit, pour le secrétaire d’Etat, « tout pas en avant est important, comme celui de la présentation d’aujourd’hui, sans oublier que dans l’Eglise la contribution féminine a eu une valeur exceptionnelle ». Comme personnage féminin de référence pour les femmes modernes, le cardinal Parolin a cité sainte Catherine de Sienne qui « a joué un rôle fondamental dans la vie spirituelle de l’Eglise mais également dans la vie politique et diplomatique ».
A la question d’un journaliste lui demandant ce qu’il pensait des femmes en politique, à l’approche des prochaines élections administratives à Rome, le cardinal italien a répondu que leur présence était un bien dans la mesure où « elles peuvent intégrer la présence et l’action des hommes et apporter une réelle contribution, pour une politique plus attentive à la personne et au bien commun ».
L’initiative du magazine revient à Benoît XVI qui « souhaitait une présence plus marquée des femmes dans le journal du Saint-Siège », a expliqué Giovanni Maria Vian, le directeur du quotidien de la Cité du Vatican.
Avant de devenir un mensuel, le complément est partie d’une idée de deux collaboratrices : « Nous avions pensé à un supplément, puis c’est devenu un magazine à tous les effets. Aujourd’hui le mensuel sort sous une nouvelle forme extrêmement élégante », a-t-il précisé.
L’objectif de Femmes, Eglise, Monde est d’acquérir une « dimension de plus en plus internationale ».
Depuis le début de l’année, la rédaction a élargi sa palette de collaborateurs à une présence juive et aux sœurs de la Communauté monastique oecuménique de Bose (Italie).
Présentation du mensuel de L'Osservatore Romano relooké, Photo Roma Sette
La voix des femmes, «indispensable», par le card. Parolin
Le mensuel de L’Osservatore Romano «Femmes–Eglise-monde» relooké