CITE DU VATICAN, Jeudi 22 mars 2001 (ZENIT.org)
– Les baptisés sont appelés à participer activement au renouveau de la société, à « reconstituer le tissu chrétien de la société », et pas seulement à demeurer à l´intérieur des « murs du Temple », demande Jean-Paul II aux catholiques de Sicile.
Les Laïcs pour la mission de l´Eglise en Sicile
Le message de Jean-Paul II au IVe congrès des Eglises de Sicile a été lu mardi dernier 20 mars à Arcireale, par le cardinal archevêque de Palerme, Salvatore De Giorgi, également président de la conférence épiscopale sicilienne, lors de l´ouverture de ce congrès dont le thème est: « Les Laïcs pour la mission de l´Eglise en Sicile au troisième millénaire ». Quelque 1.600 délégués y participent. Le premier congrès régional de ce type a eu lieu en 1985, faisant le point sur la mise en œuvre du Concile. Deux congrès des prêtres de Sicile ont également eu lieu depuis lors.
Le tissu chrétien de la société
« En Sicile aussi, dit le message, il est urgent de refaire le tissu chrétien de la société. Les fidèles laïcs ne doivent pas par conséquent limiter leur action à l´intérieur de la communauté chrétienne en restant, pour ainsi dire, à l´intérieur des murs du temple ». Ils ont au contraire précise en substance le pape, à agir prophétiquement en famille comme à l´école, dans les domaines de la culture et de la communication sociale, de l´économie et du monde du travail, de la politique, de l´art, de la santé, et là où sont la maladie et la souffrance, dans le sport, le tourisme, auprès des marginaux et des immigrés si nombreux. « Avancez dans l´espérance », encourage Jean-Paul II.
L´attention du pape aux problèmes de cette terre
Jean-Paul II souligne en particulier que « cette importante rencontre constitue l´un des fruits de l´Année sainte ». Rappelant les congrès précédents, le pape y voit un témoignage de la « vivacité pastorale et de la volonté des Eglises de Sicile de cheminer ensemble ». Le pape rappelle aussi qu´il a eu par le passé l´occasion de « manifester à plusieurs reprises l´attention » qu´il prête aux « problèmes et aux espérances » de cette terre (nous citons plus loin l´appel de 1993).
Hérauts de l´Evangile en notre temps
Le pape reprend son appel pour l´entrée dans le Troisième millénaire: « Duc in altum »: « avancez au marge, chers frères et sœurs, sachant que le Dieu de l´espérance vous demande d´être les hérauts de l´Evangile en notre temps. Mais pour mener à bien cette mission, il faut repartir du Christ ».
Appelés à être saints
C´est ainsi que le pape appelle les Siciliens à la « sainteté ». « Les Eglises de Sicile, rappelle Jean-Paul II, ont enfanté d´étonnantes figures de martyrs et de saints, prêtres, religieux et laïcs, hommes et femmes, qui ont su accueillir le don de l´appel à la vie de la grâce pour le traduire en tâches [à accomplir] dans les conditions ordinaires de la vie quotidienne ».
Deux causes de béatification
Deux problèmes majeurs affligent l´île: le chômage et la criminalité organisée, évoquée hier en Italie, par la sixième « Journée de la mémoire et de l´engagement » pour honorer la mémoire des victimes de la mafia: plus de 500 noms ont été égrenés, comme celui du prêtre don Pino Puglisi, ou du magistrat d´Agrigente Rosario Livatino, dont les procès de béatification ont été ouverts. Le juge Paolo Borsellino a lui-même été reconnu par le pape parmi les « martyrs de la justice » du XXe siècle. Le troisième voyage de Jean-Paul II en Sicile (8-10 mai 1993) a été l´occasion d´un sévère avertissement, le 9 mai après-midi, lors de la célébration eucharistique dans la « vallée des temples », dont l´un est appelé « le temple de la concorde ».
« On veut ici une civilisation de la vie »
Appelant à la concorde, le pape lançait en effet cet avertissement: « Après tant de souffrances, vous avez le droit de vivre en paix. Les coupables, ceux qui compromettent cette paix, ont sur la conscience de nombreuses victimes humaines. Ils doivent comprendre qu´on ne peut se permettre de tuer des être innocents. Dieu a dit: « Tu ne tueras pas ». Aucun homme, aucune association humaine, aucune mafia ne peut changer ni fouler aux pieds cette directive sacrée de Dieu. Ce peuple sicilien est un peuple qui aime la vie, qui donne la vie. On ne peut vivre constamment sous la pression d´une civilisation qui va en sens inverse, d´une civilisation de la mort. On veut ici une civilisation de la vie. Alors, au nom du Christ crucifié et ressuscité, du Christ qui est Chemin, vérité et vie, je dis aux responsables: convertissez-vous, un jour viendra le jugement de Dieu ».