Ethiopie: Urgence humanitaire, 17 millions de personnes risquent de mourir de faim

Appel renouvelé du Nonce apostolique

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CITE DU VATICAN, Jeudi 21 novembre 2002 (ZENIT.org) –  » Si l’on n’intervient pas immédiatement dans la Corne d’Afrique, de 16 à 17 millions de personnes risquent de mourir de faim « , déclare le Nonce, Mgr Tomasi, à l’agence internationale Fides, organe de la congrégation romaine pour l’Evangélisation des peuples. Mgr Tomasi a renouvelé cet appel aujourd’hui au micro de Radio Vatican (http://www.radiovaticana.com).

 » En Ethiopie, la situation alimentaire est très grave, déclare Mgr Silvano Maria Tomasi, Nonce Apostolique en Ethiopie et Erythrée. On estime que 6 millions de personnes au moins sont en danger à cause de la famine. On prévoit que, si l’on n’intervient pas à temps, d’ici mars-avril, ce nombre s’élèvera jusque 14-15 millions. Le gouvernement d’Ethiopie et les Nations-Unies estiment que pour nourrir une population aussi nombreuse, il faut au moins deux millions de tonnes de nourriture pour arriver à l’automne 2003. Et cela, en espérant que la sécheresse se termine et que les prochaines récoltes soient suffisantes pour nourrir la population « .

– Nombre de personnes se demandent quelles sont les causes des famines qui frappent régulièrement l’Ethiopie.
–  » Un observateur superficiel peut être étonné de voir qu’un Pays aussi grand que l’Ethiopie (3 fois l’Italie), avec une population de 67 millions d’habitants, puisse être victime de crises alimentaires répétées. Mais une bonne partie du territoire est montagneuse ou désertique, et donc inapte à l’agriculture ; de plus les conditions climatiques sont imprévisibles. Cette année, par exemple, les deux saisons des pluies (janvier-février, avril-mai) ont été particulièrement sèches, ce qui a détruit les récoltes. 85% de la population vivent de l’agriculture de subsistance, et ne mangent donc que ce qu’ils produisent. Il s’agit bien d’une structure économique arriérée, dans laquelle l’Etat maintient la propriété sur les terres. Les paysans qui les cultivent n’ont aucun intérêt, ni la possibilité économique de faire des améliorations, comme des canaux d’irrigation ou des engrais. La famine découle donc surtout des infrastructures, l’eau par exemple : 90% des eaux du Nil proviennent d’Ethiopie.
 » J’ajoute que ce n’est pas seulement l’Ethiopie qui est frappée par la sécheresse. C’est toute la Corne d’Afrique qui est en difficulté. L’Erythrée qui a une population de 3.300.000 habitants, a déclaré que 2.400.000 de personnes au moins sont en danger à cause de la famine. Si on les ajoute à ceux d’Ethiopie, c’est donc de 16 à 17 millions de personnes dont la vie est en danger. Il faut intervenir immédiatement « .

– Comment le gouvernement et l’Eglise interviennent-ils pour aider la population ?
–  » Le gouvernement travaille de manière décidée. Par rapport à la famine de 1999-2000, j’ai noté une meilleure coordination entre le Gouvernement et les Organisations Non Gouvernementales pour la distribution des aides, et en particulier dans les régions les plus isolées. L’Eglise elle aussi est active. Le Secrétariat Catholique d’Ethiopie et celui d’Erythrée coordonnent les activités d’aide dans les régions qui sont confiées aux organisations catholiques. On distribue des vivres, des médicaments, des couvertures et des tentes. L’Eglise catholique collabore aussi étroitement avec l’Eglise luthérienne et avec l’Eglise Orthodoxe d’Ethiopie. Ces Eglises ont fondé le « Joint Christian Relief », un organisme d’assistance très actif dans la distribution des aides aux populations des régions touchées par la sécheresse « .

Fides prévoit d’ouvrir une section de son site consacrée à la famine, un problème qui est malheureusement chronique dans de trop nombreux pays du monde.
(c) Fides

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ZENIT Staff

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