ROME, Vendredi 7 mars 2008 (ZENIT.org) – Pour les évêques catholiques, l’Union européenne du XXIe s., doit choisir le bien commun, indique un communiqué de la Commission des Episcopats de la Communauté Européenne (COMECE).
Les évêques membres de la COMECE se sont en effet retrouvés en Assemblée plénière de printemps du 5 au 7 mars 2008 à Bruxelles sur le thème « Respect de la dignité humaine et sauvegarde de la création-incarner le bien commun par les politiques européennes du 21e siècle ».
Les évêques ont été informés de la relance institutionnelle et politique de l’Europe ces derniers mois, avec l’adoption du Traité de Lisbonne et le lancement de politiques ambitieuses pour répondre au défi climatique actuel.
Ils invitent les responsables des institutions européennes « à identifier dorénavant plus clairement la finalité anthropologique du processus politique européen dans lequel les peuples se sont engagés ».
Après avoir reçu un rapport sur l’état des ratifications en cours du Traité de Lisbonne dans les 27 Etats membres, les évêques de la COMECE ont ainsi examiné la direction que pouvait prendre le processus d’unification européenne, avec la présentation de la mission du groupe de réflexion « horizon 2020-2030 » chargé par les chefs d’Etat et de gouvernement de réfléchir aux défis de l’Union européenne à long terme.
« Même après un règlement probable concernant les mécanismes institutionnels, la question cruciale des objectifs et du sens de la construction européenne reste floue pour beaucoup de citoyens européens », souligne le communiqué.
Comme l’a souligné Mgr van Luyn, président de la COMECE, dans son allocution d’ouverture : « Nous savons tous que les «questions relatives au comment» comptent en général parmi les plus faciles. En revanche, il est plus difficile de répondre aux questions qui commencent par «pourquoi» et «dans quel but». (…). Derrière l’activité politique quotidienne, une grande majorité ne discerne plus et n’a plus conscience des raisons et des objectifs qui poussent à prendre l’une ou l’autre direction. » Il a ajouté : « Derrière la politique se cache la métapolitique qui, au-delà des frontières entre les partis, constitue le fondement de valeur des actions politiques dans leur ensemble. »
Le thème de l’assemblée plénière a permis aux évêques de se pencher sur « deux valeurs essentielles qui pourront guider la construction européenne, reconquérir l’adhésion des citoyens et qui pourront se traduire par des politiques européennes concrètes : le respect de la dignité humaine et la sauvegarde de la création ».
« La dignité humaine est au cœur des débats sur la réforme des écoles et des universités et sur la politique européenne de recherche », ajoute la même source.
Les évêques ont également débattu avec M. Jérôme Vignon (Commission européenne, DG Emploi) du « respect de la dignité humaine dans un contexte de changements dans le monde du travail ». Les évêques ont particulièrement souligné « l’importance du respect de la dignité humaine ayant trait au respect de la vie ».
En outre, le respect de la création est au carrefour des préoccupations des décideurs politiques et des chrétiens en Europe à travers la recherche de mesures pour combattre le changement climatique, estime la COMECE.
Dès novembre 2007, les évêques de la COMECE avaient mis en place un groupe de réflexion intitulé « Changement climatique et style de vie chrétien ». Le président de ce groupe ad-hoc, Dr. Franz Fischler, ancien Commissaire européen et Président du Forum eco-social Europe, a présenté aux évêques un rapport d’étape des travaux de ce groupe. Le rapport final est attendu pour l’automne.
Enfin, les évêques de la COMECE ont salué le travail accompli par Mgr Noël Treanor, secrétaire général de la COMECE depuis 1993, pour aider à faire de l’Eglise catholique un partenaire de dialogue et de proposition pour les institutions européennes. Mgr Noël Treanor sera ordonné évêque du diocèse de Down & Connor (Irlande du Nord) le 29 juin prochain. Les évêques de la COMECE choisiront son successeur dans les meilleurs délais et conformément à la procédure prévue dans les statuts.