ROME, Lundi 10 mars 2008 (ZENIT.org) – Un vade-mecum pastoral pour les mariages mixtes et les mariages avec disparité de culte a été proposé par les présidents des Conférences épiscopales du sud-est européen, au cours de leur réunion annuelle à Sofia (Bulgarie).
Les évêques se sont rencontrés pour la huitième fois du 28 février au 2 mars pour affronter le thème de « la préparation des fiancés et l’accompagnement spirituel des époux », en cas surtout de mariages « mixtes » (entre un catholique et un baptisé non catholique) ou de mariages entre personnes de cultes différents (un catholique et un non baptisé).
D’après un communiqué de presse envoyé à Zenit, cette réunion rassemblait les représentants de sept conférences épiscopales : Albanie, Bosnie et Herzégovine, Bulgarie, Grèce, Roumanie, Turquie, et la Conférence épiscopale internationale Saints Cyrile et Méthode. Etait également présent le nonce apostolique en Bulgarie, Mgr Giuseppe Leanza, et quelques experts.
La réalité des mariages mixtes, explique le communiqué, est une réalité qui touche la majorité des catholiques dans le sud-est de l’Europe, mais qui commence également à s’étendre à tous les pays européens, en raison du phénomène migratoire.
« Ces mariages constituent une chance particulière pour le dialogue œcuménique et interreligieux, poursuit la note, mais font apparaître également des problèmes qui doivent être affrontés sérieusement ».
De cette considération est partie l’idée d’élaborer un manuel pastoral pour ce type de mariages. Ce manuel se présente sous la forme d’un « texte court, destiné aux prêtres, aux agents pastoraux et aux couples, pour leur offrir des orientations de base au niveau ecclésial, juridique et pastoral ».
« Sur la base de textes existant déjà en Albanie et en Bosnie, un expert préparera un premier texte qui sera ensuite soumis aux conférences épiscopales avant d’être élaboré dans sa version définitive et présenté aux présidents du sud-est européen en 2009 », précise le communiqué.
Les difficultés des mariages mixtes, reconnaissent les participants à la rencontre de Sofia, sont très variées. « Les mariages entre catholiques, orthodoxes et protestants sont fondamentalement basés sur une foi commune mais les deux confessions n’ont pas la même conception théologique de la sacramentalité du mariage ».
« Les jeunes époux risquent de payer le prix du retard occasionné dans le processus de réconciliation entre chrétiens et de se heurter aux difficultés de collaboration et de dialogue entre les Eglises et les communautés chrétiennes », a affirmé Mgr Nikolaus Printezis.
En cas d’union entre catholiques et non chrétiens, notamment entre catholiques et musulmans, les mariages risquent de se heurter à des problèmes comme « la perte de la foi pour le contractant religieux, l’aboutissement à l’indifférence religieuse, la séparation, la dépendance des familles, des contraintes souvent imposées à la femme, l’isolement du groupe ethnique d’appartenance, la perte d’identité, les difficultés dans l’éducation des enfants ».
Devant ces situations, les évêques ont affirmé leur intention prioritaire de promouvoir de leur mieux la préparation au mariage et l’accompagnement des époux.
En termes de préparation au mariage, les participants veulent notamment « aider les couples unis seulement civilement à découvrir la valeur de la célébration du mariage à l’église », « affronter la tendance des couples à reporter leur mariage » et « tenir compte du fait que la majorité des jeunes qui demandent à se marier sont loin de la vie de l’Eglise ».
Mais il leur faudra aussi « considérer la variété des situations lors de mariages mixtes : dans le cas où la partie non catholique veut devenir catholique, ou dans le cas où la partie catholique se sent obligée à renoncer au catholicisme », et considérer le cas particulier d’« un orthodoxe divorcé qui demande le mariage catholique ».
L’accompagnement des époux, pour sa part, est considéré comme essentiel pour aider les couples à « prendre conscience que l’avenir de l’Eglise et de la société passe par la famille » et à rencontrer le Christ.
« L’Eglise n’a pas de formules magiques ou de programmes spéciaux, explique le communiqué, mais elle a la personne du Seigneur et l’Evangile qui sont un programme, un contenu et une méthode ».
Parmi les initiatives proposées, « exploiter les sanctuaires qui offrent des opportunités de pèlerinages, le sacrement de la réconciliation, l’eucharistie, la prière du chapelet, la direction spirituelle, la rencontre, encourager la partie catholique à témoigner, accompagner les couples en crise, mettre en place des espaces permanents de catéchèses et que les conférences épiscopales et les diocèses consacrent des années pastorales à la famille ».
Il est également souhaité que les futurs époux arrivent à une décision commune sur l’éducation religieuse de leurs enfants avant de se marier.
La présence de représentants de l’Eglise orthodoxe et du monde musulman à la rencontre de Sofia, souligne le communiqué, fut très importante.
Le prochain rendez-vous des présidents des Conférences épiscopales du sud-est de l’Europe aura lieu en Anatolie (Turquie) du 3 au 8 mars 2009, dans le cadre de l’année dédiée à saint Paul, sur invitation de Mgr Luigi Padovese, président de la Conférence épiscopale turque. Le thème de la rencontre sera justement la figure de l’Apôtre des Nations.