ROME, Mercredi 16 avril 2008 (ZENIT.org) – Benoît XVI a appelé à une « solidarité mondiale » dans son premier discours aux Etats-Unis, lors de la réception organisée en son honneur par le président Bush à la Maison Blanche.
« A l’occasion du 60ème anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme, a dit le pape en anglais, l’exigence d’une solidarité mondiale est plus urgente que jamais, si l’on veut que tous puissent vivre de manière appropriée à leur dignité, comme des frères et sœurs qui habitent dans une même maison, autour de la table que la bonté de Dieu a préparée pour tous ses fils ».
Résoudre les conflits et promouvoir le progrès
Le pape a rappelé les Etats-Unis à leur tradition de solidarité et de responsabilité en disant : « L’Amérique a toujours fait preuve de générosité en allant à la rencontre des besoins humains immédiats, en promouvant le développement et en offrant de l’aide aux victimes des catastrophes naturelles. Je suis certain que cette préoccupation pour la vaste famille humaine continuera à trouver son expression en soutenant les efforts patients de la diplomatie internationale visant à résoudre les conflits et à promouvoir le progrès. Ainsi, les générations futures seront en mesure de vivre dans un monde où la vérité, la liberté et la justice peuvent fleurir – un monde où la dignité et les droits donnés par Dieu à chaque homme, femme et enfant, sont tenus en considération, protégés et promus de manière efficace ».
Pour ce qui est des fruits escomptés de cette visite, le pape confiait : « J’ai confiance dans le fait que ma présence puisse être une source de renouveau et d’espérance pour l’Eglise qui est aux Etats-Unis et qu’elle renforcera la détermination des catholiques à contribuer de manière encore plus responsable à la vie de la nation, dont ils sont fiers d’être les citoyens ».
Le pape renvoyait les citoyens des Etats-Unis à leurs textes fondateurs en soulignant l’importance de la loi naturelle: « Les rédacteurs des documents constitutifs de cette nation (…) proclamèrent la «vérité évidente en elle-même» que tous les hommes sont créés égaux et dotés de droits inaliénables, fondés sur la loi de la nature et sur le Dieu de cette nature. Le chemin de l’histoire américaine souligne les difficultés, les luttes et la grande détermination intellectuelle et morale qui ont été nécessaires pour former une société qui incarne fidèlement ces nobles principes ».
Un dialogue raisonnable, responsable, respectueux
« A notre époque aussi, particulièrement lors des moments de crise, les Américains continuent à trouver leur énergie dans l’adhésion à ce patrimoine d’idéaux et d’aspirations partagés », a dit le pape.
Benoît XVI a insisté sur la liberté religieuse garantie aux Etats-Unis en disant : « Historiquement, non seulement les catholiques, mais tous les croyants ont trouvé ici la liberté d’adorer Dieu selon les impératifs de leur conscience, étant en même temps acceptés comme partie d’une confédération dans laquelle chaque individu et chaque groupe peut faire entendre sa propre voix ».
Pour ce qui est des défis d’aujourd’hui, le pape encourage la source religieuse pour inventer les nouvelles réponses : « La nation devant à présent affronter des questions politiques et éthiques toujours plus complexes, je suis certain que les Américains pourront trouver dans leurs croyances religieuses une source précieuse de discernement et une inspiration pour poursuivre un dialogue raisonnable, responsable et respectueux dans l’effort d’édifier une société plus humaine et plus libre ».
Pour une société plus juste et fraternelle
C’est surtout sur la liberté qu’a ensuite insisté Benoît XVI en rappelant ce qu’elle suppose aussi comme responsabilité et même comme sacrifice pour la préserver : « La liberté n’est pas seulement un don, mais également un appel à la responsabilité personnelle. Les Américains le savent par expérience – presque chaque ville de ce pays possède des monuments qui rendent hommage à ceux qui ont sacrifié leur vie en défense de la liberté, que ce soit sur leur terre ou ailleurs. La défense de la liberté appelle à cultiver la vertu, l’autodiscipline, le sacrifice pour le bien commun et un sens de responsabilité à l’égard des moins chanceux. Elle exige, en outre, le courage de s’engager dans la vie civile, en présentant dans un débat public raisonnable ses propres croyances religieuses et ses valeurs les plus profondes. En un mot, la liberté est toujours nouvelle. Il s’agit d’un défi lancé à chaque génération, et il doit être constamment vécu en faveur de la cause du bien (cf. Spe salvi, n. 24) ».
Mais c’est finalement dans la « foi » que l’homme d’aujourd’hui est appelé à puiser pour relever ces nouveaux défis : « La foi, en outre, nous offre la force pour répondre à notre haute vocation et l’espérance qui nous pousse à œuvrer pour une société toujours plus juste et fraternelle. Comme vos Pères fondateurs le savaient bien, la démocratie ne peut fleurir que lorsque les chefs politiques et ceux qu’ils représentent sont guidés par la vérité et apportent la sagesse, engendrée par le principe moral, dans les décisions qui concernent la vie et l’avenir de la nation ».