ROME, Mercredi 23 avril 2008 (ZENIT.org) – « Si mon attitude et ma désobéissance au droit canonique ont causé de la douleur, je demande sincèrement pardon aux membres de l’Eglise, et en particulier au pape Benoît XVI », a déclaré le jour de son élection l’évêque suspendu « a divinis » et président élu du Paraguay, Fernando Lugo, sur les antennes de la radio « Fe y alegría ».
Interrogé sur sa situation, Fernando Lugo, a déclaré être disposé à dialoguer afin que soit trouvée « une solution satisfaisante » pour lui et pour l’Eglise.
Des sources du Saint-Siège ont confirmé que la situation canonique de l’évêque était compliquée car inédite, et qu’une réflexion était actuellement en cours au Vatican.
Pour sa part, le président de la Conférence épiscopale paraguayenne, Mgr Ignacio Gogorza, a déclaré qu’il revenait au pape de « prendre une décision » ; mais « cela demande du temps », a-t-il ajouté en précisant que l’Eglise dans le pays attendait les indications du Saint-Siège.
Néanmoins, a-t-il ajouté, « cette question constitue un événement majeur dans la vie du pays et sera donc évoquée lors de la prochaine réunion du Conseil permanent de la Conférence épiscopale ».
Par un décret signé le 20 janvier 2007 par le préfet de la Congrégation pour les évêques, le cardinal Giovanni Battista Re, Mgr Fernando Lugo, évêque émérite de San Pedro, a été suspendu « a divinis » après s’être porté candidat à la présidence de la république du Paraguay.
Par cette décision, l’évêque conserve son statut de prêtre mais a l’interdiction d’exercer son ministère.
Mgr Lugo, nommé évêque en 1994 par Jean-Paul II, avait demandé à Benoît XVI la permission de renoncer à son ministère pour retourner à l’état laïc dans l’Eglise ».
La demande n’avait pas été acceptée car, comme l’a rappelé le cardinal Re, « l’épiscopat est un service accepté librement pour toujours ».
« C’est avec une douleur sincère », que le cardinal annonçait devoir infliger à l’évêque « la peine de la suspension ‘a divinis’, sur la base du canon 1333 par.1 du code de droit canonique ».