Le Chemin néocatéchuménal : quarante ans d’histoire

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ROME, Vendredi 13 juin 2008 (ZENIT.org) – Depuis les logements misérables de la banlieue de Madrid (Palomeras Altas) au milieu des années 60, jusqu’à l’approbation officielle de ses statuts par le Saint-Siège ce vendredi, le Chemin néocatéchuménal a connu de nombreuses vicissitudes.

Ce processus d’initiation chrétienne, qui s’inspire du catéchuménat baptismal de personnes adultes, se distingue des associations de fidèles, sur le plan juridique, car il est au service des évêques et se développe dans les paroisses, dans des petites communautés formées de personnes de tous âges et conditions. Il a pour but la maturation dans la foi et la pleine intégration de ses membres dans les paroisses.

Les initiateurs du Chemin néocatéchuménal sont le peintre Kiko Argüello, converti de l’existentialisme athée, et la missionnaire Carmen Hernández, qui ont d’abord lancé cet itinéraire de formation chrétienne au milieu de prostituées, de gitans, d’anciens détenus, comme une nouvelle forme d’évangélisation pour les plus éloignés de la foi.

L’archevêque de Madrid, Mgr Casimiro Morcillo fut le premier évêque à soutenir cette expérience, à son retour du Concile Vatican II. Les premières communautés sont nées dans des paroisses de Zamora, Madrid et Rome. Elles sont aujourd’hui présentes dans quelque 5.000 paroisses sur les cinq continents.

L’originalité de ce « Chemin » est d’avoir trouvé une synthèse catéchétique semblable à celle des évangélisateurs des premiers siècles du christianisme, valable aussi bien pour les baptisés, pratiquants ou non, que pour les non chrétiens : le caractère central du « kérygme », c’est-à-dire de l’annonce du Christ mort et ressuscité, et la mise en pratique de sa foi dans des petites communautés.

Le processus commence par une catéchisation kérygmatique pour laquelle on forme une communauté et se termine, au bout de plusieurs années et de différentes étapes, par le renouvellement solennel des promesses baptismales en présence de l’évêque diocésain, auquel la communauté donne sa disponibilité au service des besoins pastoraux des paroisses.

Selon les initiateurs, le Chemin répond concrètement à de nombreuses intuitions pastorales du Concile Vatican II, comme la redécouverte de la Vigile pascale, la participation des laïcs à l’évangélisation ou le renforcement des séminaires diocésains missionnaires. L’intuition la plus innovatrice était peut-être l’envoi des familles en mission, à la demande des évêques locaux, pour promouvoir, aux côtés d’un prêtre, l’implantatio ecclesiae dans les lieux où l’Eglise catholique n’existe pas encore.

Les papes, de Paul VI à Benoît XVI, ont soutenu le Chemin depuis ses débuts. C’est sous Jean-Paul II qu’il a eu ses premières reconnaissances officielles : la première en 1990, adressée à Mgr Paul Josef Cordes, vice-président du Conseil pontifical pour les Laïcs et chargé « ad personam » de l’apostolat des communautés néocatéchuménales.

« J’ai pu moi aussi lors des nombreuses rencontres que j’ai eues comme évêque de Rome, dans les paroisses romaines, avec les communautés néocatéchuménales et avec leurs pasteurs, et lors de mes voyages apostoliques dans de nombreuses nations, constaté les fruits abondants de conversion personnelle et un élan missionnaire fructueux », écrivait Jean-Paul II dans sa lettre à Mgr Cordes.

Dans cette lettre le pape définissait le Chemin comme « un itinéraire de formation catholique valide pour notre société et pour l’homme d’aujourd’hui ».

Le 29 juin 2002, le Conseil pour les laïcs a approuvé par décret les statuts du Chemin « ad experimentum » pour une période de cinq qui se conclut par l’approbation définitive de ce vendredi.

Inma Alvarez

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ZENIT Staff

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