ROME, Mercredi 18 juin 2008 (ZENIT.org) – « Sur l’océan de la vie et de l’histoire, Marie resplendit comme l’Etoile de l’espérance… En suivant l’Etoile de Marie, nous pouvons nous orienter dans le voyage et maintenir le cap vers le Christ », a déclaré le pape Benoît XVI à Santa Maria di Leuca, où il a aussi évoqué le charisme de Pierre.
Benoît XVI a commencé sa visite pastorale à Santa Maria di Leuca l’après-midi de samedi 14 juin, par la messe sur le parvis du sanctuaire Notre Dame du Finistère « de finibus terrae ». La traduction est de Fides.
« Ma visite dans les Pouilles, la deuxième après le Congrès Eucharistique de Bari, commence comme pèlerinage marial, dans cette partie extrême de l’Italie et de l’Europe, au Sanctuaire de Santa Maria ‘de finibus terrae’ », a déclaré Benoît XVI dans son homélie, en insistant sur son désir que, « en ce lieu historiquement aussi important par le culte de la Bienheureuse Vierge Marie », la liturgie soit consacré à Elle, Etoile de la mer et Etoile de l’espérance.
« Sans violence, mais avec le courage humble de son ‘oui’, la Vierge nous a libérés non pas d’un ennemi terrestre, mais de l’antique adversaire, en donnant un corps humain à Celui qui lui aurait écrasé la tête une fois pour toutes. Voilà pourquoi, sur la mer de la vie et de l’histoire, Marie resplendit comme Etoile d’espérance. Elle ne brille pas de sa propre lumière, mais elle reflète celle du Christ, Soleil apparu à l’horizon de l’humanité ; ainsi, en suivant l’Etoile de Marie, nous pouvons nous orienter dans le voyage et maintenir le cap vers le Christ, spécialement dans les moments obscurs et tempétueux ».
Evoquant la figure de l’Apôtre Pierre, auquel ces lieux et l’Eglise locale sont particulièrement liés, Benoît XVI a rappelé : « Pour devenir pêcheurs comme le Christ, il faut d’abord être ‘pêchés’ par Lui. Saint Pierre est témoin de cette réalité, tout comme l’est saint Paul, le grand converti dont, dans quelques jours, nous inaugurerons le bimillénaire de sa naissance ».
Au Sanctuaire de Santa Maria de finibus terrae, se conjuguent la foi de Pierre et la foi de Marie, déclara le pape en invitant « à puiser au double principe de l’expérience chrétienne : l’expérience mariale, et l’expérience pétrinienne » qui, toutes deux ensemble, aident à « repartir du Christ… Marie vous enseigne à rester toujours à l’écoute du Seigneur, dans le silence de la prière, à accueillir avec une disponibilité généreuse sa Parole, avec le profond désir de vous offrir vous-même à Dieu, votre vie concrète… De manière complémentaire, Pierre lui aussi vous enseignera à sentir l’Eglise et à croire en elle, fermes dans la foi catholique ; il vous amènera à avoir le goût et la passion de l’unité, de la communion, de la joie de marcher ensemble avec les Pasteurs ; et, dans le même temps, il vous fera vous associer au souci pour la Mission, à partager l’Evangile avec tous, de le faire parvenir jusqu’aux extrémités de la terre ».
Le nom de cet endroit, « De finibus terrae », « nous rappelle que l’Eglise n’a pas de frontières, qu’elle est universelle. Et les limites géographiques, culturelles, ethniques, voire même les frontières religieuses, sont, pour l’Eglise, une invitation à l’évangélisation dans la perspective de la ‘communion des diversités’ ».
Benoît XVI a rappelé « la vocation remarquable » de l’Eglise des Pouilles, « à être un pont entre les peuples et les cultures » ; d’après l’enseignement de l’Eglise, « l’efficacité du témoignage est proportionnée à l’intensité de l’amour. Cela ne sert à rien de s’en aller jusqu’aux extrémités de la terre, si, auparavant, on ne s’aime pas, et si on ne s’aide pas les uns les autres au sein de la communauté chrétienne… Dans un contexte qui tend à encourager toujours plus l’individualisme, le premier service de l’Eglise est d’éduquer au sens social, à l’attention envers le prochain et au partage. L’Eglise, dotée comme elle l’est d’une charge spirituelle qui se renouvelle continuellement, révèle qu’elle est capable d’exercer une influence positive même au plan social, parce qu’elle assure la promotion d’une humanité nouvelle et des rapports humains et constructifs, dans le respect et le service, en premier lieu, des derniers et des plus faibles ».
Dans tout le Sud de l’Italie, « les communautés ecclésiales sont des lieux où les jeunes générations peuvent apprendre l’espérance, non pas comme utopie, mais comme confiance tenace dans la force du bien. Le bien vainc, et si, parfois, il peut paraître être vaincu par la violence et la ruse, il continue en réalité à travailler dans le silence et dans la discrétion, en portant des fruits tout au long de son chemin. C’est là le renouvellement social chrétien, fondé sur la transformation des consciences, sur la formation morale, sur la prière ; oui, parce que la prière donne la force de croire et de lutter pour le bien même quand, humainement, on serait tenté de se décourager et de se retirer ».
Le pape a cité les initiatives de la communauté ecclésiale dans le domaine de la promotion humaine et sociale, et a déclaré : « La Communauté chrétienne ne peut et ne veut jamais se substituer aux compétences légitimes et justes des Institutions ; au contraire, elle les encourage et les soutient dans leur tâche, et se propose toujours de collaborer avec elles pour le bien de tous, à partir des situations de très grand malaise et de très grande difficulté ».
Au terme de l’homélie, Benoît XVI a déclaré qu’il se rendait « en pèlerinage spirituel dans les différents Sanctuaires mariaux du Salento, vraies pierres précieuses enchâssées dans cette péninsule lancée comme un pont sur la mer ». Il a confié à la Sainte Vierge « les peuples qui donnent sur la Méditerranée, et ceux du monde entier, en demandant pour tous le développement et la paix ».